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Attention et Emotion

Par   •  13 Novembre 2017  •  1 670 Mots (7 Pages)  •  707 Vues

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Beaucoup de recherches soulignent le côté automatique de la préférence pour les informations menaçante dans les cas d’anxiété généralisée. Mais l’attention peut aussi nous aider à nous réguler, sans être forcement anxieux. Par exemple, lorsque nous sommes en colère, nous pouvons focaliser notre attention sur un livre ou autre, ce qui permettrait de nous calmer. Ceci se ferait de manière beaucoup moins automatique que dans le cas des personnes anxieuses.

Comment est-ce que ces deux systèmes attentionnels (automatique ou non) travaillent-ils ensembles ?

Les auteurs s’intéressent ici toujours à l’anxiété, et à ce qui se passe à ce niveau en lien avec les différents processus attentionnels. On sait qu’il y a de grandes différences inter individuelles au niveau de l’anxiété, mais nous savons aussi qu’il y a de grandes différences inter individuelles au niveau attentionnel.

Y a-t-il une interaction entre le niveau de l’anxiété et celui du contrôle attentionnel lorsqu’on prédit les biais attentionnel ?

Posner identifie deux systèmes :

- Système attentionnel postérieur : rapide et automatique. Ou va notre attention dans une situation ?

- Système attentionnel antérieur : plus lent et volontaire. Il est régulateur de l’orientation du premier système. Il procède à des ajustements du premier système de manière assez réactive (tout de suis après).

114 étudiants ont participé à l’expérience. Ils remplissaient des questionnaires avant la tâche : la STAI qui mesure l’anxiété trait (tendance à l‘anxiété) ainsi que le questionnaire de contrôle attentionnel (Derryberry & Reed).

La tâche en elle-même consiste en 16 petits jeux de chacun 42 essais. Le but général était d’obtenir le plus de points possibles. À chaque essai, le participant devait détecter une cible le plus rapidement possible (TR). Une pause de 5 minutes leur était accordée au bout de 8 jeux. Deux sortes de jeux :

- Positifs : si les participants répondent assez rapidement ils gagnent 10 points, s’ils sont trop lents ils n’en perdent pas

- Négatifs : s’ils répondent rapidement ils ne perdent pas de points, s’ils sont trop lents, ils perdent 10 points.

En fonction des scores obtenus aux deux questionnaires, les auteurs ont crée des groupes.

- Anxiété élevée

- Anxiété basse

- Contrôle attentionnel important

- Contrôle attentionnel faible

Nombre de sujets par groupe

Contrôle attentionnel haut

Bas

Anxiété haute

16

40

basse

40

18

Au centre de l’écran, le score du participant est affiché entre deux barres noires verticales. Le participant doit se concentrer sur son score.

Pendant 200ms le score s’éteint puis se rallume. Pui 250ms le signal (flèche bleue vers le haut ou rouge vers le bas) apparaissait sur une des deux barres noires. Si la flèche bleue apparaissait, la cible serait facile à condition qu’elle apparaisse du même côté de la flèche (75% de réponses rapides), si la cible apparaissait de l’autre côté, ce serait une cible difficile (75% de réponses lentes).

Si la cible apparaissait du même côté que celui de la flèche rouge, ce serait une cible difficile (75% de réponses lentes) et inversement. Dans 67% des essais la cible apparait du même côté que le signal.

Le signal rouge est donc un signal menaçant tandis que le bleu est sécurisant.

Après l’apparition du signal il y avait un délai de 250 ou 500ms avant l’apparition de la cible (petit rectangle gris).

On leur disait que dans 14% des cas il n’y aurait pas de cible, mais que s’ils appuyaient sur la touche s’il n’y avait pas de cible ils perdaient 10 points (pour s’assurer qu’ils ne s’en remettent pas au hasard). Dans le cas où il n’y a pas de cible, il y a 1s avant le feedback. Puis il y a un feedback (ils savent s’ils ont été assez rapide → flèche rouge, où s’ils ont été trop lents/fait une erreur → flèche bleue).

Puis de nouveau, leur score s’affichait entre les deux barres noires.

Les auteurs ont manipulé dans la tâche les signaux (menaçants ou sécurisants), la place de la cible (même côté ou opposé au signal pour voir le niveau d’engagement ou de désengagement), ainsi que le délai entre le signal et l’apparition de la cible (250 ou 500ms pour distinguer les systèmes attentionnels postérieur et antérieur).

Deux résultats importants ressortent de cette étude :

- Les auteurs ont retrouvé la difficulté de désengagement chez les personnes anxieuses lors d’un délai entre le signal et la cible de 250ms (TR plus long que les personnes non anxieuses avec un signal menaçant et une cible opposée au signal).

- Lorsqu’il y avait un délai de 500ms entre le signal et la cible, les auteurs ont vu que les personnes anxieuses ayant un contrôle attentionnel bas continuaient à montrer des difficultés à se désengager.

Chez les personnes anxieuses avec un bon contrôle attentionnel, leur temps de réaction était moins lent et ils arrivaient mieux à se désengager.

Ce biais envers la menace chez les personnes anxieuses dépend donc de leur niveau de contrôle attentionnel.

Il semble bien y avoir un système attentionnel plus automatique et un autre plus volontaire pouvant venir aider et diminuer les difficultés de désengagement chez les personnes anxieuses. Les auteurs soulignent que les biais attentionnels sont pas les mêmes pour tous les individus anxieux (bon contrôle attentionnel ou mauvais).

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