Analysec de Pratique Professionnelle en Nénatalogie

...

de côté. »

Elle regarde sa fille et fronce les sourcils. Je lui réponds « Je comprends, c’est normal » et je prends une chaise pour m’assoir en face d’elle. Elle me fait un léger sourire puis continue :

- J’ai même dû me mettre en colère parce-que je me suis absentée 10 minutes même pas pour aller aux toilettes et en revenant ma fille était en train de pleurer seule dans sa chambre, elle avait arrachée sa sonde (naso-gastrique), et elle avait commencé à enlevé son cathéter sur la tête. Je suis sortie de la chambre j’ai vu une femme assise devant son ordinateur et j’ai crié : « Vous pouvez pas bouger votre cul bordel de merde ! » et elle me répond : « Je vais chercher quelqu’un ». Je suis retournée prendre ma fille dans mes bras 30 minutes et personne n’était venu…

Elle me raconte tout d’une traite, en s’agitant de plus en plus durant le récit mais sans élever la voix. Dans ce service, nous essayons de parler le plus bas possible pour ne pas déranger le sommeil des bébés. Je comprends alors qu’elle n’a pas du tout eue le soutien qu’elle aurait voulu.

- « Oh, vous n’avez plus vu personne après ?

- Non. Je suis contente d’être revenue ici car vous êtes plus douces me dit-elle en souriant.

- Ah oui. »

Elle regarde sa fille et lui dit d’une voix douce : « Ils ont vu le caractère à maman, hein ma chérie ? » Je les regarde en souriant en laissant un silence puis je lui demande :

- « Vous lui racontez tout ?

- Oui tout même quand ça ne va pas. Je lui parle, je vois ses mimiques et elle m’apaise. »

Un silence s’installe, je la laisse regarder sa fille qui dort. Puis elle continue.

- « Je me sens plus proche d’elle qu’au début.

- C’est normal, les liens se créent entre vous.

- Je ressens que c’est plus comme au début, j’ai l’impression qu’elle sent quand j’arrive près d’elle. »

Elle regarde sa fille en souriant « Oui ma princesse ». Elle lui caresse la main tout le long de notre conversation et la regarde à chaque fois qu’elle finit de me parler.

« - Vous vous sentez mieux par rapport à votre rôle de maman ? »

Je lui pose cette question car les premiers jours de vie d’Inaya, Mme Z. a remit en question son rôle de maman, elle avait peur que les soignants lui la « vole ».

« - Oui, surtout quand elle se calme quand je la prends, je me sens plus sûre, même quand je la lave.

- Tant mieux, ça ira mieux de jour en jour, lui dis-je en souriant.

- J’espère qu’elle va guérir vite et que ce sera vite réglé.

- On espère aussi pour elle. »

L’auxiliaire de puériculture rentre dans la chambre pour lui emmener le biberon ce qui coupe la conversation. Mme Z. met le bavoir à Inaya puis commence à lui donner le biberon. L’auxiliaire repart, je me lève et me dirige vers la porte « A tout à l’heure », elle me répond « Oui. » sans me regarder. Je sors car le biberon est un moment important pour une maman et son