Analyse de la pratique professionnelle

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A ce moment, je me dis : comment trouver la dextérité adéquate pour réaliser ce soin ?

Pour trouver la dextérité, l’expérience de la pratique de soin devient primordiale. Elle permet de dépasser les connaissances théoriques, en devenant le liant entre la théorie et la pratique. Les bonnes et les mauvaises expériences font parties de l’apprentissage du bon geste de soin.

De plus, ces expériences se doivent d’être analysées, afin de permettre de faire une remise en question de ses actions lors du soin. En effet, il faut trouver le recul nécessaire qui permettrait de s’observer dans l’action du geste, et donc de déceler les mauvaises positions afin de les corriger pour les pratiques futures. «L’expérience, ce n’est pas ce qui arrive à quelqu’un, c’est ce que quelqu’un fait avec ce qui lui arrive.» Aldous Huxley, écrivain britannique 1894-1963. La pratique permettra de restreindre des interventions inefficaces. Ici, ma mauvaise expérience a été l’enroulement de la tubulure du microperfuseur autour de mon doigt. Il s’agit là d’un paramètre aléatoire, auquel je n’avais pas pris en compte dans la projection de mon soin. Le microperfuseur est rangé de manière stérile dans sa pochette avec sa tubulure enroulée autour d’elle-même. Une fois sortie de sa pochette, la tubulure se présente en forme de spirale, car elle garde en mémoire l’enroulement de départ. Cela explique donc, une fois sorti de sa pochette, qu’elle aura tendance à s’agripper au doigt quand on la maintient dans la main. C’est pourquoi il est judicieux de placer la tubulure dans la main que l’on mobilisera la moins possible durant le geste de soin. Il est aussi envisageable de tenir uniquement le corps de pompe, sans tenir la tubulure, car elle est très courte et elle relie le microperfuseur au corps de pompe.

A force de répétitions de la situation d’exercice de ce type de soin, le geste va pouvoir être peaufiné pour ensuite optimiser le soin, non seulement en termes de qualité mais aussi en termes d’efficacité dans le temps de la réalisation. Le fait de peaufiner l’action du geste, amènera à acquérir la dextérité de manière naturelle avec le temps.

De plus, l’expérience qui apparaît dans la démarche des infirmières expérimentées, est un enseignement en soi. En effet, l’apprentissage de la réalisation ce geste de soin peut également se faire en utilisant les expériences des soignants, qui sont dans la pratique du métier depuis des années. Ils seront à même de conseiller aux novices lors de l’exécution d’un soin. Il s’agirait donc de conseils issus de leur propre analyse, de leurs propres expériences positives et négatives.

Ainsi, l’apprentissage au cour de l’expérience se fera par palier :

- La compréhension du geste

- L’action du geste

- Le transfert : acquisition de la capacité de transposer ses acquis dans des nouvelles situations

Par ailleurs, cette situation d’analyse de cette pratique professionnelle, fait intervenir la compétence sept du rôle de l’infirmier, à savoir : « Analyser la qualité et améliorer sa pratique professionnelle ». Dans cette compétence, on s’identifie à la capacité sept : « Identifier les améliorations possibles et les mesures de réajustement de sa pratique ».

A la deuxième tentative avec un deuxième microperfuseur stérile, je garde dans ma main G le tuyau avec le corps de pompe, ce qui laisse ma main D libre pour piquer la veine et ensuite récupérer les échantillons pour prélever le sang.

Ce qui m’a interpellé dans ce soin, c’était ma capacité de réactivité et aussi faire preuve de sang-froid, ce qui m’a aidé à ne pas trembler lors de la piqûre, étant donné que c’était ma première prise de sang réalisé. Toutefois pour que ce geste devienne naturel, il me faudrait le pratiquer plusieurs fois.