Échange international & négociations commerciales.
Par Matt • 23 Mai 2018 • 860 Mots (4 Pages) • 463 Vues
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Il y a un gain qu’il s’agit maintenant de caractériser. Considérons maintenant que le vin est notre unité monétaire et souvenons nous que si il veut produire une unité de drap, il doit renoncer à une certaine quantité de vin (ce coût relatif est de 4/3 dans notre exemple pour le Portugal) : le drap a une valeur en vin.
Dans ce cadre, le Portugal est disposé à acheter du vin à l’Angleterre si cela lui coûte moins que 4/3 d’unité de vin… Pour généraliser, on peut alors définir un intervalle de prix dans lequel tout le monde a intérêt à se spécialiser et à échanger.
Si l’échange se fait entre pays souverains et de bonne volonté, l’échange mutuel va donc se faire à l’intérieur de cet intervalle de prix. Sinon, on est dans le cas d’un rapport colonial par exemple, et à minima tout le gain de l’échange se retrouve capté par l’une des deux parties.
A noter qu’on a mis depuis en évidence d’autres gains à l’échange :
- Si les coûts sont fixes, on peut les amortir plus facilement dans le cadre d’un plus grand marché c’est à dire dans le cadre d’échanges mondialisés.
- Le meilleur moyen de lutter contre les monopoles (qui rackettent les consommateurs) est d’ouvrir les frontières. C’est ce que montre l’exemple de l’Indonésie de Suharto mais dans le contexte actuel de globalisation, on voit néanmoins émerger des monopoles mondiaux (Apple / Google / Monsanto)
- L’ouverture à la concurrence permet une pression à l’innovation. C’est ce que montre l’exemple de la comparaison entre les deux Corées, l’une protectionniste et l’autre ouverte.
- Le nombre de variétés des produits augmentent et l’utilité des consommateurs est une fonction croissante de la variété.
En pratique néanmoins, on peut opposer de fortes critiques au libre échange qui reposent sur les hypothèses du modèle de Ricardo :
- Une partie du modèle repose en effet sur la barrière du nombre d’heures de travail disponible, loin d’être atteinte dans de nombreuses économies (réserves de prolétaires en Chine, plein emploi lointain en Europe).
- La spécialisation suppose des coûts d’ajustement importants.
- On met en concurrences des travailleurs qualifiés avec des travailleurs non qualifiés ce qui brise des consensus sociaux.
- Se rajoutent des effets dynamiques comme la perte de savoir faire, des aspects stratégiques.
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