Les politiques de l'emploi.
Par Raze • 11 Juin 2018 • 1 963 Mots (8 Pages) • 602 Vues
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Pour Keynes, s'il y a chômage, c'est en raison de l'insuffisance de la demande de biens et services qui limite les débouchés des entreprises et donc leurs embauches. Selon lui, si les salaires baissent dans l’ensemble des entreprises, les salariés vont moins consommer, ce qui entrainera une baisse de la production et du chômage.
Pour Keynes, la cause du chômage n’est pas à chercher dans le coût du travail mais dans une insuffisance de la demande globale. Les entreprises n’embauchent pas des travailleurs en fonction du salaire réel mais de leurs prévisions sur leurs ventes futures, ils font donc des anticipations. Mais rien ne dit que ces anticipations assurent le plein-emploi. En effet, les employeurs ont pu se tromper en sous-estimant la demande future, ainsi leur recrutement aura été plus faible, créant donc des chômeurs involontaires. Keynes appelle cette situation un « équilibre de sous-emploi ».
L’un des moyens de réduire le chômage est de soutenir la demande. Keynes encourage l'intervention de l'État pour assurer le plein emploi. Selon cet économiste britannique, pour stimuler l’économie les pouvoirs publics doivent mener une politique de réduction de ce chômage par une relance de la demande.
Les politiques keynésiennes de relance de la demande globale ont pour objectif d'inciter les entreprises à augmenter la production pour répondre à la hausse de la demande et, de ce fait, à accroître leurs embauches, réduisant ainsi le nombre de chômeurs. Les instruments principaux en sont la hausse des salaires (notamment du salaire minimal), l'augmentation des prestations sociales, la baisse des taux d'intérêt pour stimuler les achats à crédit et l'investissement, l'accroissement des dépenses d'investissement de l'État.
L’effet multiplicateur désigne le fait que la réalisation d'un investissement engendre un flux de dépenses qui, donnent naissance à des revenus qui, en étant eux-mêmes dépensés, engendreront un flux successif de demandes additionnelles. Ce flux se réduit, au fur et à mesure qu'une fraction de ces revenus successifs fait l'objet d'une épargne. L'effet multiplicateur prendra fin lorsque le montant cumulé de l'épargne réalisée à partir des revenus additionnels successifs sera égal au montant de l'investissement initial.
L’effet multiplicateur montre, d’une part que le rythme de croissance à un moment donné est en partie déterminé par celui de la période antérieure et, d’autre part que l'investissement est une dépense autonome dont le montant détermine le rythme de croissance.
Dans une économie, l'investissement joue le rôle d'un accélérateur, l'épargne celui d'un frein. Le résultat final dépend donc de ces deux éléments perturbateurs.
- LE CHÔMAGE DE MASSE A OBLIGÉ À AFFINER LES ANALYSES
Le salaire d'efficience est une théorie selon laquelle il est plus intéressant pour l'entreprise de fixer un salaire plus élevé que le salaire d'équilibre sur un marché du travail parfait parce qu'il augmente la productivité du travail. En théorie, on peut supposer que fixer des salaires plus élevés que le salaire d'équilibre, d’une part, attirerait des travailleurs plus productifs et pousserait les travailleurs à être plus productifs sinon l'employeur aurait la possibilité de les licencier. D’autre part, cela permettrait de fidéliser des travailleurs déjà sélectionnés et formés et finalement, les salariés seraient incités à augmenter leur productivité.
Cependant, des salaires plus élevés que le salaire d’équilibre constituent une source de chômage car ils réduisent les embauches. En effet, le salaire d'efficience étant supérieur au salaire qui assurerait le plein-emploi, l'offre de travail excède alors la demande des entreprises, réticentes à embaucher à ce taux. Cela expliquerait le maintien d’un chômage élevé.
Le chômeur à la recherche d’un poste et la firme à la recherche d’un salarié sont, tous les deux, engagés dans une activité de recherche. Ces deux activités prennent fin simultanément lorsque le chômeur et la firme se sont trouvés et ont constaté leur accord pour un appariement. D’une part, le chômeur sélectionne les firmes qui ont des postes vacants susceptibles de l’intéresser. D’autre part, la firme sélectionne des candidats susceptibles de l’intéresser. L’appariement aura lieu si d’une part le demandeur d’emploi accepte le poste et d’autre part, en même temps, l’entreprise accepte d’embaucher le chômeur.
Ils pourraient théoriquement se convenir parfaitement, mais ce ne sera généralement pas le cas. En effet, d’une part, l’employeur attend un certain nombre de qualités de la part du candidat, mais le candidat ne présente pas nécessairement toutes ces qualités ; d’autre part, le candidat attend un certain nombre de caractéristiques du poste, mais le poste ne présente pas nécessairement toutes ces caractéristiques. Nous dirons, dans ce cas, que le candidat et le poste ne sont pas parfaitement en adéquation. Moins l’adéquation est bonne, plus il y a de chances que la firme ou le candidat refuse l’appariement, donc que la période de chômage et la période de vacance du poste se prolongent toutes les deux.
Ces deux éléments, qualité de l’information et degré d’adéquation, sont intimement liés. En effet, l’employeur ou le candidat qui refuse un ou plusieurs appariements ne continue pas à chercher mécaniquement ce qui peut conduire à un chômage qui peut être de longue durée.
Les politiques publiques de l'emploi essaient de faire diminuer le taux de chômage et de rendre le marché du travail plus flexible. En effet, devant l’ampleur du chômage et de ses conséquences à partir des années 1980, par exemple, les pouvoirs publics ont mis en place de politiques d’activation de l’emploi. Il s’agit des mesures visant à améliorer le fonctionnement du marché du travail. Pour faire diminuer le taux de chômage en augmentant le taux d’emploi, plusieurs mesures ont été prises :
- Durcissement des conditions d’accès aux indemnités chômage : indemnisation du chômage moins longue, dégressive et amoindrie.
- Contrôle plus étroit des démarches de recherche d’emploi : mise en place de programmes de formation obligatoires sous peine de perdre certains droits.
- Augmentation de l’écart entre minima sociaux et revenus
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