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Les Brics : Géants au pied d'argile ?

Par   •  16 Mai 2018  •  3 362 Mots (14 Pages)  •  426 Vues

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Ainsi, nous avons pu voir en quoi les BRICS peuvent être de véritables géants économiques et politiques. Toutefois, ne sont-ils pas des géants aux pieds d’argile ? Leur dépendance vis-à-vis des autres puissances mais aussi leur fébrilité politique, économique et sociale ne sont-elles pas des failles dans le corps de ces géants ?

Les pays membres des BRICS ne sont pas infaillibles et possèdent également des faiblesses qui les cantonnent au rang de pays émergents. Leur forte dépendance aux exportations de matières premières (A), le gonflement de leur dette publique (B) ainsi que leur instabilité politique et sociale (C) en sont des exemples probants. Si le drapeau du Brésil est fait de jaune et de vert ce n'est pas par hasard mais bel et bien pour souligner l'importance de la production de matières premières dans l'économie brésilienne, le vert symbolisant les forêts, et le jaune les ressources aurifères. On pourrait en dire autant des autres pays des BRICS. En effet, ce groupe de pays émergents est dépendant des matières premières, c'est pourquoi elles subissent les fluctuations du prix des matières premières. Certains ont besoin d'en exporter une grande quantité, d'autres d'en importer, telle que la Chine. Ainsi, inscrits dans une mondialisation effrénée, ces derniers, en plus d'être dépendants du cours des matières premières, le sont automatiquement vis-à-vis du commerce extérieur et plus particulièrement vis-à-vis des puissances développées qui constituent un véritable marché. Qu'il s'agisse du pétrole, du gaz ou du charbon, des métaux industriels, des prix du fret maritime ou des produits agricoles, la quasi-totalité des marchés de ressources naturelles sont déprimés. Le « supercycle » s'est achevé il y a deux ans. Du zinc au nickel, du maïs au soja, en passant par le charbon et le minerai de fer, les baisses se lisent encore à deux chiffres. Le pétrole, dont les cours ont dévissé en moyenne de 46% pour le Brent (cotation boursière de pétrole en mer du Nord) et de 47% pour le WTI (cotation boursière de pétrole en Amérique du Nord) entre 2014 et 2015, s'affichent de nouveau dans le bas du tableau. Ce qui a constitué un fort contre choc pétrolier, ainsi si dans certains cela a avantagé le Brésil ou la Chine qui importe du pétrole, cela a désavantagé la Russie. Jamais le tableau dressé par le groupe CyclOpe sur les marchés de matières premières n'avait paru aussi morose depuis son lancement il y a trente ans. De ce fait, la rente des pays exportateurs de pétrole et notamment celle des BRICS se voit diminuer. La baisse du pétrole bénéficie au Brésil qui est un importateur, mais défavorise l'économie de la Russie qui repose en grande partie sur ses exportations pétrolières. En effet, la Russie premier fournisseur de la Chine en or noir en 2015 avec 927.000 barils par jour a fortement été impactée par l’effondrement de la demande chinoise d’une part et par la chute du prix du baril d’autre part. Ainsi, la chute des cours a cruellement mis en lumière leur trop forte dépendance aux ressources naturelles. Dès que le cours du baril baisse cela peine aux modèles de croissance basés sur la monoproduction. notamment la Russie. Par ailleurs, le ciel s'assombrit encore pour les pays membres des BRICS, notamment en ce qui concerne la dette publique de ces derniers. Et cela ne manque pas d'inquiéter la Banque des Règlements Internationaux (BRI). Jaime Caruana, président de la banque centrale des banques centrales, vient de lancer un avertissement au sujet de la réduction de la liquidité de la dette émergente en dollars (c'est-à-dire, selon la BRI, la facilité à se financer sur un marché) lors d'un discours prononcé à Londres. En effet, les BRICS ont de plus en plus de mal à se refinancer au près des grandes puissances. D'après les données publiées par la BRI, le montant des emprunts en dollars des entreprises non bancaires issues des BRICS est resté au même niveau, entre juin et septembre 2015, soit 3.300 milliards de dollars tous marchés confondus. « C'est la première fois depuis 2009 que ce chiffre a cessé de progresser », a alerté Jaime Caruana. Selon lui, le montant des prêts accordés aux BRICS par des banques étrangères a diminué de 38 milliards de dollars au troisième trimestre. C'est la première fois depuis au moins cinq ans que les BRICS subissent une telle baisse. Autre facteur aggravant, la hausse récente de la devise américaine est venue renchérir mécaniquement le coût de la dette pour les entreprises de ces pays. Elles ont donc commencé à couper dans leurs dépenses pour se désendetter. Maintenant que le dollar a commencé à s'apprécier, les conditions de financement des entreprises se sont resserrées, entraînant une réduction des investissements et des opérations. La croissance et l'emploi vont par conséquent en souffrir. Alors que la vigueur des économies émergentes, au cours de ces dernières années, s'est très fortement appuyée sur un endettement facilement accessible, les conséquences d'un « credit crunch », , à savoir une rupture de l'accès au crédit, pourraient être dramatiques.Les taux d'intéret à long terme ont tendance à augmenter, par conséquent le cout de l'endettement est plus élevé pour ceux qui voudraient emprunter, et ceux qui ont emprunté à taux variable, voient le coût de leur crédit augmenter. A cela peut s'ajouter une crise de confiance pour les investissements dans les pays émergents ceux qui va diminuer les flux d'IDE vers ces pays. L'ensemble de ces élements font que la facilité de crédit accrodé aux pays émergents diminue, ce qui entraîne un credit crunch, cela a un impact négatif sur l'éco réelle (choc de crédit négatif) car ceteris paribus le montant des investissements, des embauches va avoir tendance à diminuer. D'ailleurs, en juillet, la Banque centrale d'Afrique du Sud a revu à la baisse ses prévisions de croissance à 0 % pour 2016. Et en Inde, la perte de pouvoir d’achat des campagnes a contribué à faire chuter la demande et à accroître le volume des capacités inutilisées dans la plupart des usines indiennes, précipitant la chute des investissements (dont le taux est passé de 38% en 2011 à 31% en 2015). Enfin, les «BRICS» semblent traverser des difficultés au niveau politique mais également au niveau social.Le rôle des institutions (instable dans les brics) mis en exergue par Douglas North, est un facteur aggravant du bloquage des Brics en tant que pays émergents. En Afrique du Sud par exemple, le Président Jacob Zuma est menacé d'une relance de poursuites pour plus de sept cents charges de corruption. L'affaire

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