Le monde face à l'évolution des sectes.

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c) Finalement, sait-on vraiment définir une secte ?

Bien plus qu’un phénomène traversant l’Histoire, la secte soulève aussi une question fondamentale : peut-on établir une classification des sectes et y a-t-il une universalité du problème ? En effet, la place des sectes dans la société est très compliquée à définir car il est très dur d’en donner une caractérisation exacte. En général, on s’arrête à la définition donnée par le théologien américain Harvey Cox, qui est en fait un rappel des quatre aspects récurrents quand on parle d’une secte :

- Une secte est une organisation cachée, dans le but de ne pas être exposée aux représailles de la justice

- Les rites sectaires sont souvent pervertis, et bien souvent sexuels (pédophilie, polygamie…etc.)

- Les membres de l’organisation sont des personnes faibles et manipulées, agissant sous la contrainte d’une punition.

- Une secte est dangereuse et notamment pour la société elle-même, elle est considérée comme déviante.

On retrouve aussi à la tête du groupe, un leader spirituel, que l’on connaît communément sous le nom de gourou. Ce dernier point peut-être discutable, puisque l’on verra lors de l’étude de cas que certains groupes à rayonnement mondial comme l’église de scientologie sont dans l’obligation d’avoir plusieurs personnes en charge de diriger.

On peut toutefois remettre en cause cette généralisation du « problème sectaire », et tout d’abord diviser ces organisations, entre celles avec une pensée philosophique et celles avec une pensée religieuse. Par exemple, le groupe des « illuminés de Bavière », qui se réunissait en Allemagne au XVIIIème siècle, avait la même façon de penser que les Lumières et défendait une vision scientifique de l’existence, bannissant l’obscurantisme et les principes de l’Eglise. Ce n’est donc pas une visée religieuse qu’à l’organisation, elle sera pourtant interdite par le gouvernement bavarois.

On distingue également les organisations dont le but annoncé est d’élever l’Homme au maximum de son « potentiel ». Ce sont des sectes « psychanalystes ». On y prêche la connaissance, et le fait que chacun doit être libre de penser par soi-même, et doit vivre ses propres expériences pour se forger. On peut apparenter cela à l’anthroposophie selon Rudolf Steiner, qui veut développer les capacités morales de l’individu, au-delà des simples sensations. C’est la fameuse « connaissance de soi ». Un exemple est l’église de scientologie.

Viennent ensuite les organisations orientales issues du bouddhisme et autres courants religieux. Dans ce cas, elles sont plutôt vues comme des micros-religions, alternatives aux autres spiritualités existantes. Dans ce cas, la vision de la société est moins péjorative.

Les groupes ayant le plus contribué à l’image actuelle des sectes sont ceux qui pratiquent le druidisme ou le satanisme. On y pratique des rites comme le sacrifice animal voire humain dans certains cas tragiques.

On peut aussi parler des groupes ufologiques, qui croient en l’existence d’extra-terrestres, où des groupes apocalyptiques, qui ont fixé une fin du monde et tentent de convaincre la civilisation de son imminence.

On peut également s’attarder sur les sectes guérisseuses, qui offrent de nouvelles méthodes de guérisons pour des maladies graves, telle que le sida. Leurs traitements se veulent en rapport avec l’esprit humain, et ces groupes sont très décriés par l’Ordre des médecins. En effet, on a recensé de nombreux cas de personnes devenues « folles » suite aux interventions de ces groupes, qui les avaient en quelque sorte soumis à leur volonté

Enfin, on parlera des néo-païens, qui prônent le retour à des religions polythéistes, adoratrices de plusieurs divinités, où le rapport à la nature est très important. Les membres de ces groupes sont attirés par ces religions anciennes, et elles sont propres à chaque pays, notamment dans ceux ayant une culture celtique.

On peut donc bien voir que l’on ne peut pas si facilement ranger toutes les sectes dans une case unique, mais que de nombreuses différences existent entre tous les groupes évoqués, bien qu’ils soient tous dits « sectaires ».

Cette typologie des sectes est évoquée par Georges Fenech, magistrat français président du MIVILUDES (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires), dans son livre « Face aux sectes : politique, justice, Etat. »

2)

Nous allons maintenant aborder le thème de la scientologie et montrer que cette secte est une véritable entreprise se cachant derrière un masque de société religieuse bienfaitrice.

a) Quelle est l’idéologie scientologue ?

L’Eglise de scientologie est pour beaucoup l’exemple parfait de ce qu’est une secte, avec tous ses côtés dangereux et manipulateurs. Commençons d’abord par rappeler brièvement ce qu’est la Scientologie. Le fondateur est Ron Hubbard, un auteur américain, qui publie en 1950 « La Dianétique, science moderne de la santé mentale. » Aujourd’hui, le nombre d’exemplaire vendu est estimé à 18 millions, ce qui en fait le livre sur le sujet de l’esprit humain le plus vendu. Car il s’agit en effet de l’esprit que ciblent les scientologues. Pour eux, le vrai problème de l’Humanité, c’est l’Humain lui-même. En effet, pour Hubbard, l’être humain doit, pour trouver sa vraie nature, se débarrasser de tous les mensonges qui l’habitent. Toutes les déceptions de la vie, toutes les choses que l’on aimerait voir changer, la scientologie propose d’y répondre à travers une voie de développement personnel, qui permettra à l’adepte de « sortir de son corps » en quelque sorte, et de devenir le vrai lui. Pour vulgariser l’idée principale de la scientologie, l’Homme est naturellement bon, mais est obligé au travers de sa vie d’être affecté par la société. La scientologie aide l’Homme à effacer tout cela, et à devenir un être contrôlant son potentiel, l’exploitant au maximum pour faire de son existence ce qu’il en veut vraiment.

Cependant, au-delà de tout cela, l’Eglise de scientologie est devenue une vraie entreprise. Comme l’a dit Ron Hubbard lui-même : « le meilleur moyen de devenir millionnaire est de fonder une religion ». Si l’on en croit certaines études, le chiffre d’affaire mondial