Le canon a tué la féodalité, l'encre tuera la société moderne
Par Junecooper • 18 Novembre 2017 • 2 753 Mots (12 Pages) • 669 Vues
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Il n'existe pas que les dimensions politiques lorsqu'on parle de féodalité, il existe aussi les dimensions sociales de la féodalité.
- Dimensions sociales de la féodalité
On peut trouver dans la féodalité, une société d'ordres mis en place (A), qui va amener à une seigneurie (B).
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A) La mise en place de la société d’ordres
A partir du XI ème siècle, L'Eglise avec le soutien des seigneurs va réussir à organiser la société en 3 ordres jusqu’en 1789. Le 1er ordre c'est le Clergé, le 2nd ordre c'est la Noblesse et le 3ème ordre c'est tout ce qu'il reste. A partir du 16ème siècle ce sera appelé Tiers Etat. Cette division est due essentiellement à l’Eglise qui va réussir à s’imposer. Une société ne fonctionne que si ses 3 fonctions c'est à dire prier, combattre, et travailler fonctionnent. Le clergé priera, la noblesse combattra et il faut donc que les autres travaillent. On justifiera cette organisation de la société par la volonté divine. Des auteurs religieux diront que Dieu a organisé le royaume céleste de façon harmonieuse et ce royaume céleste doit être reproduit sur Terre. On doit donc avoir une société harmonieuse impliquant 3 ordres solidaires et qui vont tout les 3 agir pour le bien commun. La division résulte finalement de ce qui se passait à l’époque franque avec la différenciation des laïques et clercs. La division est aussi rassurante car elle peut compter sur le clergé et sur l'aristocratie. On l’accepte aussi dans le 3ème ordre car ils ont d’autres préoccupations. La division va très vite confirmer et consolider la hiérarchie sociale. Même si en principe il y a complémentarité des fonctions, on s’aperçoit qu’il y a d’autres ordres. On va considérer que certaines fonctions sont plus dignes, plus importantes que d’autres. La plus prestigieuse est celle de prier, de servir Dieu. Assez logiquement va se créer une hiérarchie sociale ou l'on trouve le clergé, puis la chevalerie, puis le 3ème ordre. Ils vont se voir attribuer une place à part et une place privilégiée. Les deux premiers ordres vont vouloir se démarquer du dernier : vêtements, armoiries, coiffures, armes, etc mais surtout le privilège. Ces deux ordres seront privilégiés. Ces privilèges se vérifient dans un certain nbre de domaines : juridique & judiciaire, il y a des lois particulières pour le clergé et la noblesse c'est à dire qu'il n'y a pas de peine corporelle pour le clergé ; et c'est la peine capitale pour la noblesse et la pendaison pour le 3ème ordre. Les privilèges sont aussi honorifiques.
La mise en place de cette société d'ordres amènera à ce que l'on appelle la seigneurie, qui deviendra le centre de la vie sociale.
Tout ceci, ce qu'on appelle la société d'ordre renverra à la siegneurie qui deviendra le centre de la vie sociale.
B) La seigneurie, centre de la vie sociale
Il y a un adage qui dit que « Nulle terre sans seigneur ». Il ya quelques exceptions, les terres royales, et les “alleux”. Un alleu est une terre possédée en propriété complète, opposé aux fief. C'est une terre qui ne dépends d'aucune seigneurie foncière. La seigneurie est une terre mouvance c'est un esemble de terres, de propriété foncières, de droits et de redevance. C’est un domaine avec contours précis à la tête duquel le possesseur se nomme le Seigneur. Plus la seigneurie est grande, plus elle comporte de multiples fiefs. Le royaume est essentiellement rural donc les seigneuries sont principalement en campagnes. Elles sont un peu toutes organisées de la même façon. On trouve 2 ensembles dans une seigneurie. Tout d'abord, la réserve, c'est à dire que le seigneur jouit d’une propriété totale. Et ensuite, les Tenures ou ou autrement appelé censives. Ces tenures appartiennent au seigneur mais pas que. Les terres sont louées par le Seigneur le plus souvent aux paysans ou aux bourgeois. Les propriétaires fixent un loyer fixe et perpétuel que l'on appelle le cens. Les censitaires possèdent des droits sur la tenure, ils peuvent la vendre, la diviser, la léguer ou la louer, ils sont propriétaires usufruitiers. La possession de terres était à l'époque la puissance, c'est un signe de fortune, de pouvoir, car lorsque l'on est propriétaire, on est chef de seigneurie. De plus, posséder une terre est une activité nourricière. Les Serfs sont des paysans attachés au seigneur; ils dépendent de lui, c'est ce que l'on peut appelé une sorte d’évolution de l’esclavage. Le servage est une condition inférieure mais reste ‘mieux’ que l'esclavage : un serf possède des droits mais pas tous il n'a pas la totalité des droits civils, il peut posséder des biens mais pas n’importe lesquels et il peut se marier mais avec l'autorisation du seigneur.
Vers 12ème, les paysans sont quasiment tous des serfs. Le seigneur dispose du droit de ban c'est à dire qu'il lui permet d’exercer un pouvoir de commandement sur sa seigneurie. Ce n’est pas une disposition législative mais un règlement sur sa seigneurie. Il possède une armée, le pouvoir judiciaire c'est à dire que les seigneurs jugent de tous les litiges : ils sont juges au civil et au pénal ; ils possèdent la justice de sang, c'est la justice qui s’exerce lorsque le sang a coulé ou va couler et cela ne concerne que les grands seigneurs. Les petits seigneurs possèdent ce que l'on appelle la basse justice, elle est limitée aux litiges civils. Le pouvoir judiciaire avait un intérêt économique et un intérêt symbolique. Les seigneurs propriétaires de la terre donnent à ceux qui sont sur cette terre la protection ainsi que du travail. En contrepartie ils vont toucher des droits seigneuriaux. Tout d'abord des droits économiques qui impliquent la rémunération du seigneur. Ce sont des taxes que le seigneur prélève sur ceux vivants sur sa seigneurie ou les biens de sa seigneurie. Et ensuite, des droits symboliques qui servent à marquer la supériorité du seigneur sur ses sujets. Tout ce qui se trouve sur la seigneurie appartient au seigneur même les animaux, il a le droit d’avoir des armoiries, d’élever des pigeons, d'exiger des corvées. Tout cela se maintient jusqu’en 1789. Les droits seigneuriaux sont mal perçus car ils sont assez lourds selon les endroits et se rajoutent à d’autres taxes.
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