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La perte d’autonomie

Par   •  30 Mars 2018  •  1 606 Mots (7 Pages)  •  473 Vues

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Cette deuxième partie va présenter les actions et les mesures à mettre en œuvre afin de compenser le vieillissement. La mise en place d’un cinquième risque permet de mettre en œuvre des mesures et des actions pour compenser la perte d’autonomie. Xavier Bertrand et Valérie Létard ont ainsi évoqué une augmentation de la création de places en maisons de retraite et une amélioration de la prise ne charge à domicile. De leur côté, les cinq professionnels interviewés dans Valeurs mutualistes notent des avancées mais surtout des points à améliorer. Geneviève Laroque salue le droit à l’évaluation des besoins et à l’élaboration d’un plan de compensation indépendamment de l’âge. Daniel Lenoir souhaite le développement des aides personnalisées. Jean-Claude Henrard pense qu’il faut améliorer la coordination médico-sociale. Selon lui, le rôle des municipalités a été oublié et les moyens à la formation et à la qualification des professionnels sont insuffisants. Enfin, Emilie Delpit souhaite que soit précisé l’ensemble des services dont ont besoin les bénéficiaires indépendamment de la question du financement. Dans le cadre du Plan national Bien vieillir, les trois objectifs présentés ultérieurement sont déclinés en neuf grands axes. Ainsi, trois actions aideront les jeunes retraités à rester actifs grâce à un Passeport pour une retraite active, une consultation médicale et la valorisation d’une alimentation équilibrée et d’une activité sportive régulière. Ensuite, trois actions de prévention sont mises en œuvre autour de la vue, de l’audition et des soins bucco-dentaires. Enfin, trois actions permettent le maintien du lien social et le développement de l’habitat intergénérationnel. Néanmoins, en parallèle de la mise en place de ces actions concrètes, il est indispensable de développer une « culture du vieillissement » afin de mieux appréhender le processus de vieillissement, c’est-à-dire l’évolution du corps mais aussi de l’environnement social et culturel de la personne âgée.

Enfin, cette troisième partie pose la question du financement de ces actions. En écartant toute augmentation des impôts ou des cotisations, Xavier Bertrand recherche d’autres sources de financement. Par exemple, il souhaite redéployer les ressources destinées aux hôpitaux et mettre en place un système de prévoyance. Ces multiples sources financières sont approuvées par les quatre experts de santé. Ils imaginent un montage financier autour d’un droit universel d’aide à l’autonomie : un socle universel de prestations en nature, ouvert à l’ensemble de la population, tenant compte des ressources de chacun et complété d’un mécanisme de prévoyance. Face à ce consensus, le ministre du travail a aussi proposé un nouveau mécanisme controversé : la « participation volontaire et limitée prélevée sur le patrimoine des personnes âgées après leur décès ». Les personnes âgées fortunées toucheront l’allocation personnalisée pour l’autonomie si elles acceptent de gager leur patrimoine. Si elles refusent, elles ne recevront que 50 % de la prestation. Selon Philippe Marini, Président (UMP) de la mission du Sénat sur le cinquième risque, cette participation contribue à la justice sociale, l’équité et la solidarité puisqu’elle ne concerne que les personnes les plus riches. Au contraire, Luc Broussy, délégué national du Parti Socialiste aux personnes âgées, fustige cette idée. En effet, pour que cette proposition soit équitable, il faudrait que tous les patrimoines soient touchés alors que seules les personnes en perte d’autonomie seront concernées. Or les droits de succession sur les gros patrimoines ont été supprimés. De son côté, Philippe Bas, ministre délégué aux personnes âgées et aux personnes handicapées, a financé son Plan Bien vieillir à hauteur de 168 millions d’euros sur trois ans ainsi qu’un Plan Solidarité Grand Âge à hauteur de 2,3 milliards d’euros sur cinq ans. Ce dernier a pour objectif d’adapter le système de prise en charge des personnes âgées à leur domicile, en établissement et à l’hôpital afin de leur permettre de choisir leur lieu de vie.

Les défis de la mise en place d’un cinquième volet de la protection sociale consacré à la dépendance sont nombreux. Son premier enjeu est social puisque la dépendance touche tous les âges de la société, même si elle est souvent étudiée à l’aune de la vieillesse. Ensuite, le deuxième défi est de permettre aux personnes concernées de compenser la perte d’autonomie et de choisir leur lieu de vie. D’une part, des places en maisons de retraite seront créées. D’autre part, la prise en charge à domicile sera améliorée. Enfin, le dernier défi est d’ordre financier. Le clivage entre la dépendance des personnes handicapées et la dépendance des personnes âgées mis en lumière dans cette synthèse risque de disperser les ressources financières. Il faudrait donc que les soins et les aides qui compensent le handicap soient accessibles à toute la population et ainsi créer un droit universel d’aide à l’autonomie financé par les pouvoirs publics et un système de prévoyance.

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