L'abstention : déficit démocratique ou vitalité politique? - Anne Muxel.
Par Matt • 31 Mai 2018 • 1 278 Mots (6 Pages) • 630 Vues
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Dans un deuxième temps il y a les abstentionnistes classé « dans le jeu politique » qui sont plutôt insérés socialement et ayant obtenues des diplômes. Ils sont politisés et estiment être proche d’un parti politique. Leur non vote est compris comme une sanction politique et non pas comme un désintérêt. Ils s’abstiennent pour évoquer leur mécontentement ou leur insatisfaction face à l’offre électorale. Ils sont les porteurs d’un message de contestation de la société. Cette catégorie « dans le jeu politique » a représenté les deux tiers de l’ensemble des abstentionnistes durant les présidentielles de 2002. On peut voir que c’est plus les abstentionnistes de cette catégorie qui progresse aujourd’hui. Ce sont eux qui augmentent le pourcentage de l’abstention.
La différence capitale entre les deux types d’abstentionnistes est le fait que ceux « dans le jeu politique » ne sont pas dans un retrait systématique de la scène politique, ils participent par d’autres formes de comportements électoraux. Du fait que leur non vote est une sanction politique lié au programme des candidats, ils vont faire un usage alterné du vote et du non vote. Ce ne sont pas des abstentionnistes de longue date, contrairement aux abstentionniste « hors-jeu » qui sont eux des abstentionnistes récurrents. En France l’abstention systématique est relativement faible et stable ce qui signifie que les abstentionnistes « hors-jeu » ne sont pas une catégorie très importante. Ils sont passés de 11% en 1995 à 13% en 2002. Ce sont donc les abstentionnistes intermittent qui affaiblissement la participation électorale.
Selon Anne MUXEL il existerait une indécision génératrice d’abstention, car plusieurs citoyens déclarent avoir fait leur choix les jours précédents, voir le jour même de l’élection. Par exemple lors des élections présidentielles de 2002 des citoyens indécis se sont abstenue, mais l’ont regretté par la suite. Plus de la moitié d’entre eux ont déclaré avoir eu des remords de n’avoir pas voté pour Lionel Jospin. Les indécis rentrent alors dans la catégorie des abstentionnistes « dans le jeu politique ».
Le vote ou le non vote sont soumis à des aléas de plus en plus difficiles à prévoir et à contrôler. Il y a de nombreuses caractéristiques et des raisons multiples qui expliquent l’abstention. D’après Anne MUXEL « seule la généralité de l’abstention « hors-jeu » marquerait une vraie crise de la démocratie et pourrait mettre sérieusement en danger la légitimité du système représentatif. Mais l’abstention « dans le jeu » qui est intermittent et politique peut être au contraire l’expression d’une certaines vitalité démocratique. » En effet les abstentionnistes hors-jeu sont catégoriques dans leur non vote et donc une augmentation du pourcentage de cette catégorie pourrait être révélateur d’une crise fatale du système démocratique. Alors que les abstentionnistes dans le jeu politique restent impliqués dans le système démocratique grâce à d’autres comportements que le vote, comme la pétition, la manifestation, etc.
Concepts sociologiques :
- Abstentionniste « dans le jeu » politique : Ce sont des citoyens qui décident de ne pas voter à une élection précise pour manifester un mécontentement, une indécision, ou l’absence d’un programme électoral qui lui convient.
- Abstentionniste « hors-jeu » politique : Ce sont des citoyens qui décident de ne pas voter en raison d’un désintérêt total et récurrent.
- Crise de la démocratie : un manquement à un principe fondamental de la démocratie représentative (le vote)
- Désaffectation électorale : Une hausse significative depuis plusieurs années de l’abstention.
- Participation politique : la quantité d’électeur ayant choisi de voter plutôt que de s’abstenir.
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