Histoire administrative de l'Etat: la souveraineté royale
Par Andrea • 26 Octobre 2018 • 7 762 Mots (32 Pages) • 512 Vues
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Conclusion : grâce à cette reconnaissance du pape et des puissances étrangères, il y a une reconnaissance extérieure de la souveraineté du roi de France.
II) la souveraineté du roi sur les sujets du royaume
La société française est composée de 3 ordres : noblesse, clergé et tiers-Etat. Pour assujettir sa population, le roi de France doit viser ces trois classes
A) la sujétion de l’Eglise de France
C’est l’idée de l’Eglise gallicane : le roi de France est le souverain temporel des ecclésiastiques. Il s’agit ici d’installer cette autorité.
1) l’affirmation du pouvoir temporel de Philippe Le Bel sur l’Eglise de France
Pour prélever des décimes, Philippe Le bel a dû affronter l’opposition de Boniface 8 qui menaçait même de l’excommunier. Mais avec la montée de Clément 5 sur le saint siège (un français) et l’apparition du phénomène du grand schisme (fracture de l’Eglise en 2 papautés différentes), l’idée de supériorité du pape sur le roi de France s’est usée et le roi a pu affirmer son pouvoir temporel sur l’Eglise de France.
2) l’affirmation du pouvoir temporel de Charles VI et VII sur l’Eglise de France
Alors que la souveraineté du roi de France reprend de sa superbe, la papauté connait des difficultés.
La réforme grégorienne en est une des sources : celui qui devient ecclésiastique, c’est le cadet de la famille donc ils ne l’avaient pas choisi. Donc beaucoup commettaient des péchés (concubinage, vol…). La réforme grégorienne a permis d’y remédier en centralisant l’Eglise mais les ecclésiastiques vivent mal cette soumission. Ils vont développer une méfiance, voir même une défiance envers la réforme. De plus l’instauration de nouveaux impôt et le grand schisme favorise cette défiance.
Le roi peut profiter de cette fragilisation pour s’imposer
a) les libertés de l’Eglise de France : 1407
Les cardinaux romains vivent mal l’établissement d’une papauté, ils vont donc élire un pape. Avec le temps grâce à l’image du st siège leur pape l’emporte. Cependant celui d’Avignon persiste, le grand schisme a donc lieu. Les autorités ne savent pas qui reconnaitre.
En 1398, Charles 6 pourrais reconnaitre le pape d’Avignon mais cela compliquerait les relations internationale car les puissances européennes ne reconnaissent que celui du Saint Siège. Il craint une guerre contre le saint empire germanique et les princes italiens. Il va donc décider de n’en reconnaitre aucun. Selon lui il est impératif d’obliger les cardinaux et les papes à trouver une solution ensemble pour sortir du grand schisme. Le clergé se trouvant sous le même dilemme décide de suivre la décision du roi. Le clergé finit par s’en remettre au roi pour la nomination du bénéfice ecclésiastique. Ils versent leurs impôts au roi. Le clergé de France vient ainsi de reconnaitre la souveraineté temporelle du roi de France en attendant que la papauté s’entende. Mais le conflit s’aggrave au point que Charles 6 affirme lui-même qu’il exerce l’autorité temporelle sur le clergé en France. Il rend alors deux ordonnances :
-en 1407 il dénonce les abus fiscaux de la papauté et déclare que le clergé doit lui verser des impôts.
-il interdit au pape d’accorder des bénéfices épiscopaux.
Mais cette ordonnance est une déclaration unilatérale.
b) la pragmatique sanction de Bourge 1438
A cette époque la papauté n’est pas réconciliée et les tensions restent extrêmes. Les hauts dignitaires de l’Eglise et les théologiens vont entreprendre de remettre de l’ordre. Mais il est très difficile de d’opposer à un pape. Lors d’un concile, ils vont décider qu’ils représentent une autorité supérieure à celle de la papauté. Ils vont alors se réunir à constance en 1418 et vont élire un unique pape. Il faut ensuite attendre 30 ans pour que tout rentre dans l’ordre. Charles 7 se méfie et veut donc marquer sa souveraineté sur les ecclésiastiques de France. Il va demander la réunion d’un concile pour reconnaitre cette supériorité. Le concile se réunit à Bourges et forment la pragmatique sanction de Bourges en 1438. Qui annonce que « En France, la puissance infinie et absolue du Pape n’a pas lieu ». C’est-à-dire que le seul souverain c’est le roi. C’est ici une reconnaissance par l’Eglise de la supériorité du roi sur les ecclésiastiques et c’est une décision bilatérale. Cette annonce créera l’Eglise Gallicane. C’est-à-dire qu’en France, les ecclésiastiques spirituellement et temporellement du roi.
c) le concordat de Bologne 1516
En 1516 François 1er est le roi de France. Il est en guerre contre Charles Quint et en querelle contre Henri III roi d’Angleterre. C’est aussi un personnage clef dans le rapport avec l’Eglise gallicane. Il prend conscience qu’il domine les ecclésiastique d’après un concile mais que la réelle autorité divine s’exerce par le pape. En 1516, il propose donc un contrat avec le pape dans lequel il reconnait que les conciles ne sont pas supérieurs au pape en échange de sa tutelle sur les ecclésiastiques français. Le pape va accepter.
B) la sujétion de la population
Le problème du roi de France est que son royaume est très divisé. Il faut donc leur donner un sentiment d’appartenance, un sentiment national.
1) le sentiment national
a) la diversité et l’écartement de la population
Les français ont un sentiment d’appariement, des réalités de vie différentes. En gaule il n’y avait que des tribus de gaulois souvent sédentaire, des microsociétés. Puis les romains vont organiser les populations selon des réalités géographiques. En effets, les gaulois s’étaient organisés selon les ressources disponibles et les romains vont élargir cette organisation en organisant les populations dans des cités gallo-romaines. A la chute de l’Empire Romain, les francs vont récupérer ces regroupements en formant des pagi toujours délimités par les frontières naturelles. Puis les seigneuries seront construites selon le même
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