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Ernest Renan "qu'est-ce qu'une Nation?"

Par   •  12 Novembre 2018  •  4 058 Mots (17 Pages)  •  634 Vues

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pour cela qu’il nous explique ensuite que la nation est le fruit d’un « long passé d’efforts, de sacrifices et de dévouements », et donc que cette nation est présente grâce à la souffrance de nos aïeux, cela s’illustrant bien avec le dicton militaire disant que le drapeau français flotte non pas grâce au vent mais grâce au dernier souffle de tous ceux qui l’ont défendu, et légitimant comme indiqué, le culte des ancêtres, principaux acteurs de la nation ,fondateurs et entreteneurs de la celle-ci . Cette nation est comparée à un individu donc, forgé à la dure et qui a bâti sa force de son expérience au fil du temps.

Renan accorde au passé l’idée de la gloire, matériau élémentaire au maintient de la nation car soudant la communauté, et créant un « capital social », un réseau entre les individus légitimant les rapports entre eux (comme le commerce pourrait le faire), qui serait donc un capital social non pas comme l’entends la doctrine de Bourdieu, plutôt individualisée, mais plutôt comme celle de Putnam : ayant pour finalité le maintien d’une société. A ce matériau qu’est la gloire passée du peuple s’ajoute « une volonté commune » ancrée dans le présent, et nous avons donc un alliage qu’est la nation ou du moins les conditions sin equa non de son existence ; résultant donc d’un souvenir commun de gloire, impactant ensuite sur le présent sous forme de valeurs, de philosophie... et étant l’acteur et en même temps fusionnant avec la volonté de vivre ensemble et de vouloir faire des choses ensemble. Un rapport de proportionnalité est ensuite fait par Renan expliquant que plus on aura souffert, plus ces valeurs, ces normes relatant du passé nous seront cher , il le schématise avec l’idée « qu’on aime la maison qu’on a bâti et qu’on transmet » cela nous replaçant directement dans le contexte de cette époque, celui d’une troisième République émanant de la fin de l’Empire Bonapartien (Second Empire) jonglant depuis le début du XIXe siècle avec monarchies et Républiques, et tentant donc d’asseoir réellement les valeurs Républicaine revendiquée un siècle auparavant qui avaient été jusqu’alors que prétextes à la prise de pouvoir mais ne sortant pas de ce rôle. La maison de la métaphore de Renan pouvant donc ici faire référence à la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen notamment ou encore au Code Civil..

Pour conclure son cette partie, Renan évoque le chant spartiate résumant en somme sa thèse sur ce qui définit les gens appartenant à la nation « nous sommes ce que vous fûtes ; nous serons ce que vous êtes » pouvant également faire penser à la célèbre citation de Saint Exupéry « nous n’héritons pas de la terre de nos parents mais nous l’empruntons à nos enfants » (Terre des Hommes) non pas dans le sens premier de la phrase, mais dans l’idée de devoir perpétuer quelque chose pour le futur, dans les deux citations, on transmet le flambeau en y apportant notre part, il y a ici une vision donc très empirique de ce que nous sommes et seront.

Une répétition est ensuite faite rappelant l’importance du passé, qui nous léguerait un fort héritage des erreurs et réussites de nos ancêtres, et de la « souffrance », jouissance,et espérance que l’on a eu tous ensemble, on ne dépasse les limites des Etats que sont les frontières, que la nation ne s’établit pas en la question de l’existence de frontières mais d’un passé commun et de ce vécu, argument donc s’assimilant à l’époque de Renan , et visant très certainement l’annexion de l’Alsace-Lorraine par la Prusse de 1870, rappelant que ce ne sont pas ces nouvelles frontières qui feront appartenir à la Prusse ce peuple Alsacien-Lorrain. Mais argument encore de nos jours utilisable, notamment sur la question de la Catalogne ou encore du Pays Basque qui sont deux régions peuplées d’habitants se revendiquant en temps que peuple Catalan , et peuple Basque, mais étant dénués de frontières et même scindés en une partie française et une partie Espagnol ; pour en revenir au texte, la phrase suivante fait l’office de précision sur la question Prussienne sûrement, pour rappeler que ce n’est pas parce que la région Alsace-Lorraine était devenue Prussienne et donc que la langue officielle était l’Allemand que ça en change l’appartenance à la nation auquel les Alsaciens et Lorrains se sentent appartenir.

Renan à nouveau rebondit sur ce qu’il a énoncé précédemment sur le fait qu’il fallait « avoir souffert ensemble », que la « souffrance en commun unit plus que le joie » cela s’expliquant du fait qu’il y ait un devoir de mémoire émanant du deuil, qui s’ancre donc plus que les moments de joie, les « deuils valent mieux que les triomphes ». Ce devoir de mémoire oblige un « effort en commun », de soutien, de reconstruction, là où ce n’est pas le cas pour la joie, elle étant éphémère. Il est présent ensuite dans la doctrine Républicaine de perpétuer ce devoir de mémoire, de par les monuments aux morts, comme la tombe du soldat inconnu, les jours fériés que sont le 11 novembre et le 8 mai, portant au travers du temps le deuil de millions de morts. Là où des événements à base festive sont pas réellement présent si ce n’est les fêtes à origines religieuses ensuite dérivées de leur sens initial comme Noël ou encore Pâques.

L’orateur nous fait comprendre ensuite que la nation serait en fait une « solidarité », un sentiment de cohésion sociale, « tangible », un « consentement », mot faisant au consentement des époux, qui signent par le mariage, une charte de consentement à vivre ensemble, la nation pouvant donc être représentée tel quel liant par un « contrat social » dirait Rousseau, donc le désir d’une vie commune.

Comme un documentaire de FranceTV le dit :« le peuple se reconnaît dans un même ensemble, une même histoire, langue, culture et religion et se construit avec le temps » (documentaire FranceTV éducation , Qu’est ce que l’Etat ? Qu’est-ce que la Nation ?) montrant bien les tenants et les aboutissants de la relation qu’est une nation au final, pouvant être utilisée en analogie avec la notion de concubinage (à plus grande échelle) .

II- Les tenants et aboutissants de la Nation

A- La nation libre et contrainte.

Dans un second temps, il nous explique tout d’abord que l’existence de la nation serait « un plébiscite de tous les jours » phrase qu’il termine par une métaphore avec un individu qui a son existence qui est une « affirmation perpétuelle de vie », cela signifiant que la nation a pour essence celle d’être un plébiscite comme un individu

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