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Cours cultures et civilisations, Ibn Khaldoun (1332 – 1405)

Par   •  13 Juin 2018  •  1 640 Mots (7 Pages)  •  498 Vues

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Pour Ibn Khaldoun, l’arabité est porteuse en son sein de deux potentialités : énergie primitive et destructrice, guerrière incontrôlée, ondulant en file bédouine, mouvante comme l’ombre des dunes lunaires ; énergie spirituelle et poétique, constitutive de radieuses entreprises. A‘rab, racine sauvage du mot Arabe (‘Arab), mentionnée dans le texte coranique, renvoie à un mode de vie nomade de l’anté-islam.

- la «Al-assabiyya» forme la sève; Une «Al-assabiyya» parvient à s’imposer aux autres soit en soumettant les autres, et en s’établissant dans un milieu plus favorable, conquis sur des sédentaires plus faibles. Ibn Khaldoun souligne que l'assabiyya qui se base sur deux facteurs (religieux et tribaux) vaincra celle qui s'appuie uniquement sur un soutien tribal. D'où il conclut que les Arabes ne pouvaient pas établir leur empire sans l'islam, qui leur a conféré une solidarité plus forte.

- le «Mulk» puis la Hadara forment le tronc; c’est la philosophie politique, analysant les conditions de la souveraineté tant profane (Mulk) que spirituelle (Khalifat) et proposant une dynamique des empires et une anthropologie culturelle (théorie des institutions). La Hadara traite du phénomène urbain. La Hadara est le stade d’évolution qui vient après le processus de sédentarisation. On voit apparaître des activités nouvelles de luxe. L’économie devient monétaire et le travail est divisé. Les mœurs changent, l’autorité de l’état supplée au courage de l’individu, l’obéissance est encouragée… La Hadara atteint le point culminant dans l’épanouissement de la civilisation citadine.

- le «Ma’ach» forme les branches; c’est l’économie politique.

- les «Ulum» forment les feuilles ou les fruits; c’est la sociologie de la connaissance qui cherche à dresser un bilan des sciences.

- Le Cycle Historique khaldounéen

Ibn Khaldoun, témoin de la chute du monde musulman a introduit la notion de cycles. Il a expliqué les conditions de naissance, d’évolution et de ruine des empires.

Ibn Khaldoun a pour champ d’étude uniquement le monde arabo-musulman (Andalousie, Maghreb et Machreq). C’est dans ce cadre restreint qu’il élabore sa théorie cyclique des civilisations rurales ou bédouines (‘umran badawi) et urbaines (‘umran hadari). Pour lui, les civilisations sont portées par des dynamiques tribales qui fondent dynasties et empires.

En effet, ce sont toujours des minorités tribales qui subjuguent les populations sédentaires et règnent sur elles. Lorsque ces minorités parvenues au pouvoir, elles s’assimilent à la vie urbaine, perdent leurs dynamismes et sont chassées à leur tour par d’autres tribus. Le cycle du pouvoir (ascension puis chute) dure quatre générations d’après Ibn Khaldoun :

«Celui qui a construit la gloire de la famille sait la peine que cela lui a coûté. Il conserve soigneusement les qualités qui la lui ont procurées et qui la maintiennent.

- Son fils après lui succède directement à son père dans cette façon d’agir car il a entendu cela de lui-même et l’a apprit de lui, mais il se montre inférieur en cela à son père et cette infériorité est celle de qui a entendu parler d’une autre chose sans la pratiquer lui-même.

- Ensuite, lorsque vient le troisième, son rôle est surtout de suivre et de prendre modèle. Il est encore inférieur au second de la même infériorité qui frappe l’imitateur par rapport au créateur du droit.

- Enfin, lorsque vient le quatrième, il est totalement inférieur à ses prédécesseurs. Il a perdu les belles qualités qui ont maintenu la construction de leur gloire et même il les a méprisés. Il s’imagine que cette construction a lieu sans peines et sans efforts et que c’est une chose qui leur est due depuis le commencement, en vertu de la seule généalogie mais non en vertu de l’esprit de corps, ni à cause de belles qualités… Il s’imagine qu’elle lui est donnée par la naissance seulement. Il se place au-dessus des gens. Il se regarde comme toujours supérieurs à eux, aveuglé par l’obéissance qu’il s’est toujours vu témoigné… C’est pourquoi il les méprise. A leur tour, ils lui font la vie dure et le méprisent : ils le remplacent. Il arrive qu’une famille est ruinée en quatre générations…».

La perte de mémoire joue un rôle positif dans la chute des dynasties barbares.

- Relations entre nations

«Et le vaincu toujours imite le vainqueur… On voit toujours la perfection (réunie) dans la personne d’un vainqueur. Celui-ci passe pour parfait, soit sous l’influence du respect qu’on lui porte, soit parce que ses inférieurs pensent, à tort, que leur défaite est due à la perfection du vainqueur. Cette erreur de jugement devient un article de foi. Le vaincu adopte alors tous les usages du vainqueur et s’assimile à lui : c’est de l’imitation (iqtidâ) pure et simple.»

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