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Réflexion personnelle sur la lutte contre Daech et sa propagande

Par   •  22 Mars 2018  •  2 431 Mots (10 Pages)  •  604 Vues

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Mais les frappes aériennes de la coalition affaiblissent Daech mais ne l'anéantissent pas. Elle n'a pas voulu réduire à néant les ressources pétrolières, pourtant elle en aurait parfaitement les capacités. C'est d'abord par souci de l'après-Daech : il s'agit de préserver les ressources des populations locales, mais aussi d'épargner les civils, pour éviter de nouvelles radicalisations.

Daech tire sa force de la diversité de ses financements. En plus d'avoir mis la main sur un dizaine de grands champs pétroliers qui lui permet de luis rapporter entre 300 à 750 millions de dollars par an, l'organisation a mis en place un trafic d’œuvres d'art qui contribue lui aussi à son financement. Ce trafic provient soit des pillages de musées et de collections privées, soit de nouvelles fouilles sur les sites archéologiques irakien en leur possession. Les œuvres volées sont ensuite exfiltrées en contre dans les pays voisins, comme la Turquie, avant d'être éparpillées sur toute l'Europe. En effet des pièces byzantines et des poteries romaines de grandes valeur ont été retrouvées dans des ventes aux enchères à Londres. On estime que les milliers d'objets archéologiques pillés revendus au marché noir dans le monde entier rapporte environ 100 millions de dollars par an à l'EI.

Daech s'est aussi emparé de ressources des banques des régions qu'elle contrôle. La prise de Mossoul l'an dernier lui a permis de récupérer 450 millions de dollars en cash. De plus, les apports de riches donateurs étrangers, essentiellement situés en Arabie Saoudite, au Qatar et au Koweït, ainsi que ceux des familles des individus mobilisés à l'étranger comme terroristes remmèneraient 40 millions de plus par an. L'EI organise des campagnes internationales de dons en passant par l'intermédiaire des réseaux sociaux tels que Twitter ou WhatsApp et de TOR, un logiciel qui permet une connexion anonyme au Dark Web , la partie du réseau inaccessible aux moteurs de recherche traditionnels comme Google. . C'est donc pourquoi le 23 novembre le ministre des Finances, Michel Sapin dévoile des mesures destinées à la lutte contre le financement de Daech notamment pour empêcher le trafic d’œuvres d'art. Il rappelle également dans un communiqué conjoint avec la Banque de France, « les obligations de vigilance et de déclarations de soupçon auxquelles sont tenus les organismes financiers » confrontés à des transferts suspects. Ces déclarations de soupçons obligent tous les organismes à signaler à Tracfin, l'organisme chargé de la lutte contre le blanchissement d'argent, tout transferts ou opération susceptibles de participer au financement du terrorisme.

Cependant si certaines sources de financement de l'organisation peuvent être surveillées voir même contrôlées, d'autres essentiellement locales restent difficilement contrôlables. Effectivement, Daech soutire plus de 300 millions de dollars par an avec les taxes, impôts ou autres prélèvements demandés aux 8 à 10 millions de personnes que compte la population de Daech. Les populations doivent payer des « impôts », les entreprises également et tous les intermédiaires qui font circuler des marchandises comme les péages ou droit de douane sur les produits importés. Autre source de revenus, la contrebande de produits agricoles qui apporte 200 millions de dollars supplémentaire au portefeuille de l'EI par an. En effet Daech contrôle notamment la culture des céréales : principalement blé et orge, du coton au nord de la Syrie ainsi que du phosphate. Sans oublier les kidnappings qui rapportent environ 40 millions de dollars à l'organisation par an, notamment la France à débourser 18 millions d'euros pour libérer quatre de ces journalistes.

Il est donc nécessaire de s'attaquer au nerf de la guerre : l'argent. Cependant les ressources financières de l'EI sont nombreuses et essentiellement locales. Il est donc difficile d'exercer un contrôle sur le business diversifié de Daech. De plus, pour assurer la sécurité des Français, le Gouvernement a complété l'arsenal juridique avec la loi du 13 novembre 2014 relative à la lutte contre le terrorisme, puis la loi sur le renseignement du 24 juillet 2015, et a décidé d'un renforcement des moyens et des effectifs dans la police, la justice, l'armée et les services de renseignement.

Dans son discours du 23 décembre 2015, Manuel Valls, premier ministre français, a rappelé un chiffre alarmant : « le seuil des 1000 individus ayant rejoint, depuis la France, les groupes djihadistes en Syrie ou en Irak vient d'être franchi ». Il a aussi indiqué que « Aujourd'hui 10500 personnes ont une fiche S au titre de l'islamisme radical, à des degrés d'implication très différents ». On peut donc comprendre aisément que c'est l'ampleur que prend la radicalisation et le risque de nouveaux attentats qui ont justifié le déclenchement de l'état d'urgence.

Dès la nuit du 13 au 14 novembre 2015, François Hollande a décrété l'état d'urgence. La gravité des attentats, leur caractère simultané et la permanence de la menace ont ensuite justifié la prolongation de l'état d'urgence pour une durée de trois mois, à compter du 26 novembre 2015, par la loi n°2015-1501 du 20 novembre 2015. Les mesures mises en œuvre en application de cette loi ont permis d'accélérer la mise hors d'état de nuire de réseaux terroristes, mais aussi de désorganiser des réseaux criminels qui soutiennent, arment ou financent le terrorisme. Depuis le 14 novembre 2015, 3289 perquisitions administratives ont été menées. Elles ont permis la saisie de 560 armes, dont 42 armes de guerre. Elles ont conduit au placement en garde-à-vue de 341 personnes et ont donné lieu à l'ouverture de 571 procédures judiciaires. Par ailleurs, 407 assignations à résidence, et plusieurs mosquées radicales et salles de prières ont été fermées. Ce travail n'est toute fois pas achevé, la menace terroriste demeure à un niveau très élevé. Effectivement en décembre 2015, plusieurs projets terroristes prévus sur le territoire national ont été déjoués. Un projet de loi prolongeant l'état d'urgence pour 3 mois supplémentaires a donc été présenté au Conseil des ministres le 3 février 2016.

En parallèle, le Gouvernement a présenté ce même jour un projet de loi renforçant la lutte contre le crime organisé, le terrorisme et leur financement. Ce projet renforce les moyens des forces de l'ordre, avec des mesures leur conférant des pouvoirs d'enquête

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