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MONDIALISATION ET TERRORISME

Par   •  15 Octobre 2018  •  4 523 Mots (19 Pages)  •  624 Vues

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En effet, la pauvreté est un phénomène historique, mais, à l'ère de la mondialisation elle n'a pas cessé d'augmenter. Les chiffres parlaient d'un milliard et demi de personnes dans le monde qui ont moins d'un dollar par jour pour vivre, et ceux qui vivent par mois de deux dollars par jour, sont de trois milliards dans le monde, c'est à dire la moitié de la population mondiale selon « Le monde n'est pas une marchandise : critique de la mondialisation » d’Abdel Hadi Boutaleb. Ainsi, la pauvreté, comme on pouvait le lire dans la revue Jeune Afrique du 17 juin 2004, varie en fonction des aires géographiques, les pauvres représentaient 10% des habitants de l'Asie de l'est, 52% de l'Asie du sud, 25% de l'Amérique latine et 47% de l'Afrique subsaharienne.

Aussi, sur une population active mondiale de 3 milliards de personnes, on trouve 140 millions qui sont en chômage complet et presque un milliard qui sont sous-employés. Les sociétés transnationales, les grandes gagnantes de la mondialisation, ont participé, directement et indirectement, dans ce phénomène. C'est ainsi qu'au cours des années 1990, les bénéfices des deux cents premières sociétés transnationales ont augmenté de 75% entre 1990 et 1995 sans création d'emplois. Au contraire, sur la même période, ces 200 sociétés transnationales ont réduit globalement leurs effectifs de 4%. Cette situation ne peut que créer une famine dans des familles et susciter des révoltes. Dans le monde entier, il y avait environ 815 millions de personnes, touchées par la famine. 777 d'entre eux se trouvaient dans les pays sous développés et 11 millions dans les pays industriels selon les statistiques de FAO. A tous cela s’ajoute la situation tragique de l’enfance, la propagande des maladies graves telle le SIDA et bien d’autres encore.

Il faut noter donc que la mondialisation a enrichi les riches et appauvri les pauvres. Le fossé entre les gagnants et les perdants de cette mondialisation a tendance à se creuser.

Les Etats-Unis, « eux-mêmes, qui symbolisent le mieux la mondialisation », sont confrontés à un processus d'accentualisation exceptionnelle des inégalités qui sont fortement accrues depuis la fin des années 80. Alors qu'en 1982, la fortune des 400 américains les plus riches atteignait les 230 millions de dollars, ce chiffre passait à 2.6 milliards de dollars en 1999. De fait, 10% des américains détiennent 50% des revenus américains d’après ZAKI LAID dans son ouvrage « La mondialisation : entre résistances et réticences ». Signalons que le creusement des inégalités se transmet, maintenant, d'une génération à la suivante en fonction du milieu social, ce qui est source de stress, d'humiliation et d'agressivité permanente ; qui entraînent, enfin du compte, la désespérance et une perte des raisons de vivre.

Les Etats-Unis se comportent de plus en plus comme une puissance impériale imposant unilatéralement sa volonté à des Etats vassaux. La devise de campagne de Donald TRUMP lors des élections présidentielles des Etats unis en novembre 2016 en est une illustration : « Rendre aux Etats -Unis sa grandeur ». On comprend aisément pourquoi son arrivé au pouvoir effraie et inquiète le monde entier.

Sur le plan culturel, la mondialisation va se présenter pour certaines personnes, comme étant une nouvelle forme de colonisation, qui vise à imposer la culture occidentale (notamment judéo-chrétienne) et à marginaliser les autres cultures traditionnelles, ce qui ne peut qu’engendrer un désarroi et une perte de repères favorisant les poussées de violence intégriste.

Par ailleurs, l'ère de la mondialisation n'est pour le monde arabo-musulman (soit 1600 millions de personnes) qu'une interminable série d'humiliations, externes et internes, qui ont coûté la vie à plus de dix millions de personnes au cours, seulement, de la dernière décennie du 20ème siècle !A ce titre, les images en provenance de la Palestine et de l'IRAK, sont symboliques, mais, non exceptionnelles . En plus, au début des années 1990, qu’on peut appeler l'aube de la mondialisation, les Etats-Unis et un nombre d'Etats occidentaux, ont mené une compagne, sur le plan médiatique et politique, pour assimiler l'islam à la violence et au terrorisme. On rappelle, à ce sujet, la thèse de Samuel Hintington, « le choc des civilisations » qui identifiait les « islamo-confusionnistes » comme les principaux dangers pour l'avenir de l'occident. Le nombre d'adeptes de cette thèse « agressive » en occident ne fait, malheureusement, que croître. L'islam est plus particulièrement visé, même si l'on se cache derrière des termes tels que « intégrisme » et « islamisme ». Deux ans après Hintington, cela sera le tour au secrétaire de l'Etat à la défense des Etats-Unis, William Perry et à William Claes, alors secrétaire général de l'OTAN, de poursuivre cette compagne. Ce dernier affirmait « le danger que représentent les intégristes musulmans est l'un des plus importants défis au quels fait face l'occident après l'éclatement de l'union soviétique et du bloc socialiste et la fin de la guerre froide ». Le jour des événements du 11 septembre 2001, George W-Bush avait parlé de « croisades ». La cause de cette phobie est due à l'ignorance et à l'absence de communication culturelle. A cela, s'ajoute cette humiliation qui est la source d'une haine destructrice désespérée et fanatique des plus jeunes, les plus démunis qui ne trouvent aucun moyen pour contester que la violence et le terrorisme.

Dans notre monde déréglementé, livré à la seule logique financière des multinationales qui conduisent à l'effondrement des pays ou de continents entiers, guerres, terreur et terrorisme ne sont-ils pas déjà omniprésents? Dans ces pays, ou la mort par la misère et la violence fait partie du quotidien, les couches populaires ne sont pas forcements disposées à s'indiquer outre mesure de la mort de quelque part en occident. La mort se trouve, donc, banalisée et la vie humaine en vient à compter pour peu de chose.

Même, dans les pays riches l'exclusion et le chômage engendrent un délitement des valeurs et des raisons de vivre, qui se traduit, notamment, par la banalisation et la corruption et la montée de la délinquance de la violence et de la répression.

Les valeurs de civilisation sont, donc, entrain de se dévoyer dans des pathologies collectives telles que : drogue, sectes ou fondamentalisme divers, lesquels constituent des viviers tout trouvés pour le

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