MISE EN OEUVRE D'UNE STRATEGIE DE PROSPECTION
Par Plum05 • 15 Novembre 2018 • 1 501 Mots (7 Pages) • 583 Vues
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Des comparaisons au sein de l’Union européenne, un premier constat essentiel émerge : les pays qui connaissent un surcout horaire du travail bénéficient également d’une surproductivité ( nous fournirons plus loin d’explication de ce lien), si bien que les écarts en termes de cout salarial unitaire sont significativement plus faibles que les écarts en termes de cout horaire, comme en temoignent les écarts types, plus forts pour la première variable que pour la dernière. En 2003, un salarié francais coute certes 5 fois plus productif (121/61), si bien que le cout salarial unitaire est en France 2,5 fois plus élevé qu’en tchéquie, non pas 5 fois plus élevé.
Deuxième constat important, l’évolution des indicateurs semble temoigner d’un phénomène de rattrapage : par rapport à la moyenne des 25, le cout salarial unitaire est en effet à la baisse pour les pays du groupe 1 ( à l’exception du Danemark et surtout du Royaume-Uni, qui part cependant d’une situation atypique) et à la hausse pour les pays du groupe 3 ( à l’exception de la slovénie). Cela s’explique essentiellement par un taux de croissance du cout horaire du travail dans ce dernier groupe de pays, en moyenne de plus de 37%, beaucoup plus fort que le taux de croissance de la productivité, en moyenne de 21%. Les pays du groupe 1, en revanche, ont connu une quasi-stagnation du cout horaire et de la productivité relativement à la moyenne des 25. La vitesse du rattrapage est cependant plutôt lente : en supposant que les couts salariaux unitaires continuent à évoluer au meme rythme que sur la période 1996-2002, nous avons calculé qu’il faudrait encore 13 ans à la république tchèque, 18 ans à la pologne, 34 ans à la hongrie… et plus de 94 ans à la slovaquie pour atteindre le niveau francais.
Meme corrigés de la productivité, certains diront, à juste titre, que les écarts sont suffisamment lente, pour déclencher des processus de délocalisation. L’enjeu des calculs auxquels nous avons procédé est cependant ailleurs : pour un pays comme la France, le problème des délocalisations ne peut se réduire à une discussion autour du cout horaire du travail, il convient de s’interroger parallélement i) sur la productivité du travail en France, et sur les moyens de la faire croitre (cf. la section suivante) ; ii) sur la traduction en termes de salaires( donc de cout horaire du travail) des gains de productivité réalisés dans les PECO ou en chine.
Sur ce dernier point, plusieurs thèses s’affrontent. Certains s’appuient implicitement ou explicitement sur l’analyse néoclassique en considérant que la rémunération du travail est déterminée par la productivité marginale du travail : gagner en productivité consiste en effet à produire plus de richesses avec autant de ressources. Ce supplément de richesses serait
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