Les nouvelles sources de financement des startups
Par Andrea • 15 Octobre 2018 • 6 388 Mots (26 Pages) • 589 Vues
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dans une startup.
A. Un rendement plus fort pour un risque plus grand
Nous aimerions d’abord poser la problématique du financement privé dans les startups par une interrogation qui est la nôtre : comment une entreprise, en l’occurrence Uber, peut avoir une valeur de plus de 50 milliards alors qu’elle n’a réalisé aucun bénéfice depuis sa création ? A titre d’exemple, 50 milliards, c’est autant voire plus que la plupart des entreprises cotées au CAC 40.
Pour répondre à cette interrogation, il est nécessaire de comprendre ce qu’un investisseur peut tirer du financement d’une startup. Le principal objectif de l’investisseur privé quand il rentre dans le capital d’une entreprise est d’obtenir un retour sur investissement, qui se manifeste par une rémunération du capital (dividendes). Or, ce schéma de pensées est totalement à oublier avec une startup. En effet, l’investissement privé dans une nouvelle pousse ne porte pas sur la rentabilité immédiate de l’investissement mais sur le potentiel de rentabilité future bien plus grand, ce qui explique que les investisseurs soient prêts à sacrifier leur ROI4 à court terme et prendre le risque que celui-ci devienne beaucoup plus grand sur le long terme. De plus, l’investisseur espère également faire une plus-value sur la vente de son capital une fois que l’entreprise aura confirmé son potentiel ou par une rentrée en bourse.
4 Return On Investment : en anglais, "retour sur investissement"
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Alors que le graphe précédent présentait la typologie globale des financements durant le cycle de vie de l’entreprise, nous pouvons détailler un peu plus les différentes étapes types de financement concernant une startup :
L’idée : le fondateur est généralement le seul à financer le projet ;
L’arrivée d’un co-fondateur : cette étape permet de décupler les moyens de départ,
mais le capital est divisé en deux, généralement à parts égales ;
Les amis et la famille : le capital commence à se diviser davantage, même si les deux entrepreneurs restent majoritaires dans le capital ;
Tour d’amorçage : l’arrivée de Business Angels dans le capital de la société ;
Série A : les investisseurs en « capital risque » débarquent, les employés peuvent
quant à eux accepter un salaire plus faible en contrepartie d’une participation ;
Introduction en bourse : l’entreprise est cotée sur le marché, le capital est donc désormais ouvert à tous.
A l’image de cette nouvelle logique d’investissement, nous avons vu apparaître des Business Angels, ce phénomène s’étant majoritairement développé dans la Sillicon Valley. Il s’agit d’un regroupement d’investisseurs prêts à financer une startup, mais aussi de l’accompagner dans son développement en mettant à disposition de celle-ci des compétences annexes : conseil en stratégie, aide au développement, mise en réseau... Ces institutions se composent d’ingénieurs ayant déjà créé leur propre startup, d’investisseurs spécialisés, des juristes, des conseillers en stratégie. Comme nous pouvons l’observer sur le graphe de la page 4, le financement privé arrive à une étape cruciale de l’existence d’une startup, celle de la confirmation de son concept et de la phase de décollage. De plus il est important de comprendre qu’à chaque phase de financement, l’objectif de la société diffère.
Ensuite, les investisseurs en « capital risque » vont prendre le relais des Business Angels, car ils ont une capacité de financement beaucoup plus importante par rapport aux financements antérieurs. Cependant, ils ne finance que les projets avec un fort taux de développement dans le futur. C’est donc une étape très sélective pour les startup mais indispensable pour la survie de l’entreprise.
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Enfin, si l’entreprise a confirmé les espoirs que les investisseurs portaient en elle, c’est-à-dire que son concept a rencontré un véritable succès, l’entreprise pourra avoir la possibilité de procéder à une introduction en bourse (IPO5).
Pour comprendre l’intérêt qu’une entreprise a de s’introduire en bourse, nous allons prendre l’exemple de Facebook. Son introduction en bourse s’est faite 8 ans après sa création, mais ce qui est important, c’est qu’à ce jour elle reste la plus grande introduction en bourse de l’histoire des valeurs technologiques : avant cette introduction, l’entreprise était valorisée à 50 milliards de dollars, et après celle-ci à 100 milliards de dollars. Cela a permis à Facebook d’avoir davantage de fonds pour alimenter sa période de croissance, et ce beaucoup plus rapidement qu’avec des investisseurs « capital risques ».
Il est toutefois important de mettre en lumière les limites de ce financement privé et des effets néfastes que cela peut avoir sur les startups. Lorsque Alfred Marshall parle dans son livre Principe d’économie en 1890 des effets d’agglomération et des « Spill over effects»6 qui en découlent, cela se traduit dans la Sillicon Valley par la densité des investisseurs, ce qui permet la concrétisation d’une multitude de projet. Dès lors, le financement des startups devient quasiment un phénomène de mode. Cependant, même si ce phénomène permet le développement d’entreprise à risque, il est en revanche responsable de comportements moutonniers. Cela aura pour effet l’explosion de la bulle Internet aux Etats-Unis en 2001, car les investisseurs, par excès de confiance, vont surévaluer le potentiel des entreprises numériques. A travers l’analogie du concours de beauté de John Maynard Keynes dans La théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie, nous pouvons comprendre que le financement des startups ne se fait pas par pure rationalité en s’appuyant sur les fondamentaux de l’entreprise, mais par un comportement psychologique favorisant l’imitation. Le financement des startups sur le marché financier ne favorise donc pas les startups les plus viables économiquement, mais celles qui plairont finalement au plus de monde.
B. Un financement éthique en ébullition
La finance éthique et solidaire relie
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