Les bouleversements du leadership économique mondial.

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La part des BRIC dans les flux entrants des investissements internationaux est passée de 6 à 18% entre 2000 et 2011. La Chine accapare la moitié de ce total à destination des BRIC. La Chine pèse beaucoup dans cette évolution, dans la mesure où sa part dans les exportations mondiales des biens est passée de 5,2 à 13,2% entre 2000 et 2011.

- L’effondrement de l’ordre institutionnel établi :

Le partenariat transatlantique de commerce et d'investissement entre les Etats Unis et l’Union Européenne qui est un accord visant à créer un grand marché nord-nord et le partenariat Trans-pacifique signé en février 2016 liant des pays des pays du nord comme les Etats Unis, à ceux du sud peuvent être perçus comme une tentative de contrebalancement de la montée en puissance de pays émergeants comme la Chine. En effet, l’accord de partenariat Trans-pacifique exclu la Chine et inclus plusieurs pays voisins de la Chine dont l’Inde, ce géant asiatique qui concurrence fortement la Chine dans le marché des services plus que celui des biens.

En plus de cette puissance économique, les BRIC sont considérés comme des États continents en raison de leur superficie. En effet, ils représentent une surface de 38,54 millions de km², avec 17,10 millions pour la Russie, 9,64 pour la Chine, 3,29 millions pour l’Inde et 8,51 millions pour le Brésil. En outre, les BRIC sont des puissances démographiques en qu’ils totalisent 2 milliards et 884 millions de la population mondiale avec 1.341 millions pour la Chine et 1.210 pour l’Inde.

Un rapport de l’OCDE, cette Organisation de Coopération et de Développement Economique regroupant 34 pays-membres, intitulé ‘Le Grand Basculement de la richesse’, publié en 2010 démontre le basculement de l’ordre institutionnel établie par les pays développés, ce rapport évoque la réforme du Fonds Monétaire International et sa redistribution des droits de vote à la Chine, à la Corée du Sud, au Mexique et à la Turquie, au détriment des Européens. On a par ailleurs comme illustration de ce basculement institutionnel, l’effacement du G8 derrière le G20, où l’influence des pays développés se dilue au profit des pays émergents au sein desquels les BRIC qui font l’objet de notre présente étude, occupent des places de choix. La Chine s’intéresse à l’Afrique, ce continent qui regorge « d’inépuisables » ressources naturelles. La Chine déloge les anciennes puissances coloniales qui ne sont pas toujours bien vus dans leurs anciennes colonies.

Même la nomination de Zhu Min, cet économiste chinois au poste de directeur général adjoint du Fonds Monétaire International n’atténue pas le désir des BRIC d’être plus représentés dans les grandes instances économiques internationales comme le FMI et la Banque Mondiale. La création de la New Developpement Bank, cette banque lancée par les BRICS pour tenter de s’affranchir quelque peu des contraintes de la Banque mondiale et du FMI, l’atteste largement. Cette banque Sud-Sud est censée financer les projets de développement des BRICS et régir leurs échanges commerciaux.

Malgré ce basculement de l’ordre économique et la monté du Yen Chinois, les experts affirment que le dollar a encore de beaux jours devant lui car même une banque Sud-Sud qui favorise la diversification monétaire du système financier mondial ne lui ferait pas perdre de son influence.

Bibliographie :

Ouvrage : Andréa Goldstein et Françoise Lemoine. L’économie des BRIC. 2010.

Rapport OCDE : Le Grand Basculement de la richesse. 2010