La participation des habitants à la vie locale, alibi démocratique ou partage des responsabilités ?

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L’intérêt de la participation des habitants à la vie locale découle de la crise que connaît actuellement la démocratie représentative. Pierre Rosanvallon, historien et sociologue, souligne dans son ouvrage La Contre-Démocratie. La politique à l’âge de la défiance le « sentiment de défiance » des citoyens à l’égard du pouvoir politique. Les Français ne se sentent plus véritablement représentés par les hommes politiques qui sont trop éloignés d’eux, non pas géographiquement mais sociologiquement. Le clivage entre élus et citoyens est évident, la composition socioprofessionnelle des élus est souvent très différente de celle du corps électoral. C’est pour renouveler cette démocratie représentative qui s’essouffle que la participation des habitants à la vie locale apparaît comme une solution puisqu’elle permet de renouer les liens entre gouvernants et gouvernés.

Une autre raison de s’intéresser à la participation des habitants à la vie locale émane de l’actualité avec notamment là très médiatisée affaire du projet d’aéroport de Notre-Dame-Les-Landes qui a remis en cause le referendum local, composante considérable de la démocratie participative locale. Ce processus est ouvert à toutes les collectivités territoriales depuis la révision constitutionnelle du 28 mars 2003. Le referendum local est un processus qui permet aux électeurs, sous certaines conditions, de décider par leur vote de la mise en œuvre ou non d’un projet qui relève de la compétence de la collectivité. Dans le cas présent, la réponse positive des votants au referendum (55.17% des votants étant favorables au projet de transfert de l’aéroport de Nantes-Atlantique sur la commune de Notre-Dame-des-Landes) a été jugée comme illégitime en raison du périmètre réduit de cette consultation locale à la seule Loire-Atlantique par plusieurs associations et particuliers. Mesurer la pertinence et la légitimité des referendums locaux est une réelle difficulté puisque juridiquement c’est la voix de la démocratie puisque les habitants ont été votés, mais dans les faits l’organisation d’un référendum peut être remise en cause, ce qui est le cas pour l’affaire de l’aéroport de Notre-Dame-Les-Landes (une remise en cause du périmètre de vote, de la pertinence de la question posée et une dénonciation de la dimension anachronique de la consultation puisque celle-ci a eu lieu après la diffusion d’un rapport ayant conclu au surdimensionnement du projet).

La démocratie participative locale laisse donc apparaître plusieurs limites qui méritent d’être soulignées. Ses détracteurs critiquent particulièrement le manque de connaissance des citoyens à propos de leurs élus locaux (un sondage de la revue Cahiers Français de 2010 a montré que 65% des sondés ne pouvaient pas citer le nom du président de leur région de résidence, seul 29% y parvenaient), le fort taux d’abstentionnisme (comment estimer que les habitants participent à la vie locale si la majorité d’entre eux ne se déplacent pas pour exprimer leur opinion ?) ou encore le manque d’effectivité des procédures associées à la démocratie participative locale.

La participation des habitants à la vie locale, alibi démocratique ou partage des responsabilités ?

La participation des habitants à la vie locale est-elle réellement prise en compte ?

II/ La démocratie participative locale, un moyen d’expression fiable pour les citoyens

- La nécessité de la démocratie participative pour contrer la crise de la démocratie représentative

- Différentes formes de démocratie participatives

I/ La participation des habitants à la vie locale, un leurre démocratique

- Les critiques émises à son égard

- Referendum local ? (ex béziers/notre dame les landes ?)

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