Analyse sociologique de l'entreprise
Par Ninoka • 28 Juin 2018 • 4 129 Mots (17 Pages) • 741 Vues
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Ce qui limite la production c’est le fait que les rendements d’échelle sont décroissants, à l’optimum : cout moyen = cout marginal = production. Le nombre d’entreprises sur le marché va dépendre du cout moyen, et de la taille optimale ( Si taille optimale = 1 million et besoin = 1 million → alors qu’une seule entreprise → monopole naturelle) d’une entreprise.
Hypothèses très simplistes et irréalistes ce qui fait que cette vision néoclassique a du être complétée par la suite. Elle a été complétée par la firme juridique.
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La firme juridique
La théorie néoclassique prônait l’information parfaite et donc l’idée c’est de dire que selon que l’information et parfaite et plus imparfaite, la firme sera gérée de manière différente. Ceux qui restent fidèles à l’information parfaite → la firme est un nœud de contrat avec des contrats commerciaux et des contrats de travail. À ce moment-là le contrat de travail peut être assimilé à un contrat commercial. En information parfaite cela suppose que l’ensemble des tâches effectuées sont programmées à l’avance, il n’y a pas d’incertitude ni de lien de subordination → contrat de travail = lien entre deux parties égales = pas de hiérarchisation. Cela nie les rapports de pouvoir et la spécificité du contrat de travail, il ne donne plus droit à de la protection sociale, c’est aux personnes elles-mêmes de s’assurer pour la santé, la retraite…
Il y a donc deux visions extrêmes : une vision plutôt ultra-libérale avec un contrat commercial qui va englober le contrat de travail, avec information plutôt parfaite (dérèglementation) et une vision libérale, avec de l’incertitude (risque de faillite de l’entreprise, changements environnementaux → incertitude face au cours du pétrole) mais protectrice avec un contrat commercial pour le droit des affaires et un contrat de travail pour le droit du travail (réglementation/ reréglementation). Il y a toujours une législation, même dans la vision ultra-libérale. Tous les dev récents sur la firme concernent largement les sources d’incertitude, l’information imparfaite.
Les économistes, les juristes vont distinguer deux types d’agent : ceux qui aiment l’incertitude : risk lover agents → entrepreneurs par exemple et ceux qui ont une aversion pour le risque : risk averse agents → CDI par exemple.
Cette vision va permettre des typologies et va briser l’unité de la rationalité néoclassique (optimisation sous contrainte) où tout le monde avait le même comportement, simplement les préférences changeaient.
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La firme évolutionniste
Radicalement différente de l’approche des néoclassiques. Réintroduction de l’histoire avec surtout Schumpeter, le premier a mettre en avant cette théorie. Il insistait sur l’entrepreneur innovateur → c’est lui qui met en œuvre les nouvelles combinaisons productives, source d’une croissance forte. Ce sont des innovations radicales → changement complet.
Deux grandes approches vont s’inspirer de Schumpeter.
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La grande firme hiérarchique (1860-1960) de Ronald COASE 1937
On retrouve ceci dans la main invisible des managers d’Alfred Chandler, et l’approche de GALBRAITH. Ronald COASE considère que la grande firme à des couts d’organisation internes moins élevés que les couts de recours au marché. Selon lui cela vient de l’existence d’une hiérarchie qui est source d’efficacité, et dépend de l’économie d’échelle.
Est-ce que les couts de transaction peuvent-être élevés ? Douglas KORTH estime en 1986 par une étude économétrique des années 1960 que la moitié du PNB américain est formé des couts de transaction. C’est loin d’être négligeable → énormes. Les couts d’organisation internes peuvent être moins élevés → préférable quand grande incertitude et actifs spécifiques càd des actifs dont la maîtrise est cruciale. Par exemple els grandes universités disposent d’actifs spécifiques liés aux travaux des professeurs et des études des étudiants → vaut mieux privilégier les couts internes que les enseignements à distance.
Firme extrêmement hiérarchique, s’inspire de la firme militaire. Peut-être que cela ne correspond plus à la firme actuelle, besoin de plus de souplesse.
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La firme biologique ou apprenante
Dans les années 90-2000, vision partie du Japon notamment avec le toyotisme dans le domaine automobile. On abandonne le modèle de la physique pour un modèle biologique. L’idée serait de favoriser plutôt le collectif de travail avec l’utilisation de l’intelligence de chacun, on aurait une mobilisation de tous les salariés en privilégiant la réactivité (notamment aux changements des consommateurs). Cette première vision véhiculée par les japonais va être renforcée par l’émergence de l’économie numérique car elle définit maintenant la firme comme un processeur d’informations, elle va manipuler des données, des informations (exemple : data). Nouvelle branche : économie de la connaissance → emplois qualifiés. Robert Reich dit que les nouveaux travailleurs sont des manipulateurs de symboles : (technostructure : manipulation des données gigantesques + traitement rapide des données). Il a une vision gagnant/perdant → ceux qui sont qualifiées pour manipuler ces données sont les gagnants.
Et en parallèle, emplois très mal rémunérés se multiplient, montée d’inégalité extrêmes → donc mise en place d’un salaire minimum.
Notion de coordination devient essentielle : coordination à l’intérieur d’un collectif de travail qui devient plus mouvant qu’avant. Entre ceux qui proposent les services et ceux qui les louent : on a un intermédiaire c’est le serveur, la plateforme numérique. Ces problèmes de coordination vont être schématisés par le dilemme du prisonnier → théorie des jeux ce qui s’oppose et s’affranchie de la théorie néoclassique (échange et équilibre sur un marché → optimum de PARETO) : dans le dilemme du prisonnier (se dénoncer ou non, sachant que si aucun des deux ne se dénoncent c’est la situation optimale) on a bien des interactions entre les agents, il y a des situations sous-optimales. John Nash montre qu’il peut y avoir présence de plusieurs équilibres simultanés
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