Actualités marquantes du commerce international : le BREXIT et le TAFTA
Par Junecooper • 26 Novembre 2018 • 2 510 Mots (11 Pages) • 548 Vues
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empêcher les autres pays d’accéder à leur marche (46% des exportations caraïbes et 40% des exportations africaines sont à la destination de l’UE ou des Etats-Unis). Les pays ACP et l’UE ont signé un accord de partenariat économique (APE) qui vise à favoriser l’intégration régionale. Elle a pour objectif d’augmenter la croissance, de stimuler les investissements et la libre circulation des biens, des services, des personnes et des capitaux.
II . C’est quoi le Brexit ?
Le Brexit c’est la contraction de deux mots « British » et « Exit » qui désigne la sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne. En 2013 le premier ministre David Cameron a promis d’organiser un referendum sur le maintien de la Grande-Bretagne dans l’Union européenne d’ici la fin de l’année 2017 s’il est réélu. Il fait cette promesse pour des raisons de politique interne, sachant que le sentiment antieuropéen progresse avec la crise des réfugiés et l’augmentation des immigrants.
Le referendum a eu lieu le 23 juin 2016, le Royaume-Uni a décidé de quitter l’espace économique européenne après 43 ans d’appartenance. Ce jour-là 52% des britanniques ont voté « leave » contre 48% « remain ». L’Angleterre et le Pays de Galles ont voté pour un Brexit alors que l’Écosse et l’Irlande du Nord ont vote pour rester dans l’UE. Le premier ministre David Cameron a démissionné après le résultat de referendum et il a été remplacé par la nouvelle chef du Parti conservateur, Theresa May.
Le Royaume-Uni a adhéré à l’UE pour bénéficier de la libre circulation des marchandises permises par l’absence de droit de douane, des capitaux et des services ce qui permet aux entreprises de s’installer dans le pays de leur choix et de vendre partout au sens de l’UE. De plus, être membre de l’UE implique de respecter une législation commune mais le Royaume-Uni a toujours souhaité conserver son pouvoir de décision notamment en termes de politique économique (par exemple conserver une politique monétaire autonome permettra à la BC de fixer librement son taux d’intérêt).
La plus grande incertitude liée à la sortie de l’UE est qu’aucun pays ne l’a jamais fait avant, donc personne ne peut prédire le résultat exact. Cette décision est décrite par David Cameron comme « un saut dans l’inconnu ». Les experts estiment qu’il existe plusieurs scénarios.
Le premier scenario est celui où le Brexit conduira à la mise en place des barrières tarifaires entre les deux parties ce qui va ralentir les échanges commerciaux et la croissance des pays. Scenario peu crédible car il existe une forte intensité des échanges. Le commerce international représente plus de 60% du PIB du pays. La Grande-Bretagne a une balance commerciale déficitaire. Près de la moitié des exportations de marchandises britanniques vont vers l’UE contre 15% qui proviennent de l’Union.
Le deuxième scenario est lié à la mise en place des accords commerciaux. Aujourd’hui rien n’est encore décidé et le gouvernement britannique dispose de 2 ans (selon l’article 50) pour organiser sa sortie et se mettre d’accord avec l’Union Européenne. Selon cet article tout état membre peut décider de se retirer de l’Union. C’est le scenario le plus probable.
2.1 Quelles alternatives à l’Union pour le Royaume-Uni ?
Il existe une incertitude sur ce qui se passera une fois que la Grande - Bretagne quitte l’UE. Plusieurs options pourraient être envisagées. La première c’est que la Grande-Bretagne pourrait accepter de rejoindre l’Espace économique européen (EEE) rassemblant 28 membres de l’UE et trois des quatre pays membres de l’AELE (l’association européenne de libre-échange) dont l’Irlande, la Suède et le Liechtenstein. Pendant les années 1990, la Norvège était contre une possible extension de l’AELE/EEE.
Si le pays est plus ouvert cela va permettre au Royaume-Uni de garder l’accès au marché unique de l’UE, la libre circulation des biens, des services et des capitaux. En plus le pays britannique va avoir un accès au « passeport européen » qui permet aux acteurs financiers d’exercer leurs activités dans les pays membres de l’UE ou sur l’EEE. Au même temps l’EEE contient des obligations par exemple une contribution au budget de l’UE (la Norvège doit payer 447 millions d’euros pour la période 2014-2020).
La deuxième alternative est de négocier un accord entre le Royaume-Uni et l’UE. Ici on fait référence avec les accords liant l’UE à la Suisse, à la Turquie et au Canada. La Suisse a des nombreux accords bilatéraux avec l’UE, ce qui lui donne un accès au marché unique. Comme la Norvège, elle doit adopter des règlements concernant les parties du marché unique. Par contre le Royaume-Uni ne peut pas beneficier de passeport européenne. Encore le pays britannique va avoir une reduction des barrieres non tarifaires et ne paiera pas des droits de douane. On peut donc conclure que dans le cas d’un Brexit, l’example de la Suisse sera un scénario optimiste.
La Turquie et l’UE ont formé une union douanière qui limite les coûts administratifs lors du passage des frontières. La Turquie ne bénéficie pas des accords commerciaux négociés par l’UE avec les pays tiers. Elle ne contribue au budget de l’UE mais elle reçoit des aides financières de sa part.
En 2014 le Canada a signé un accord économique et commercial global (AECG) avec l’UE selon lequel il pourrait exporter sans droit de douane mais les coûts administratifs sont maintenus. L’AECG ne contribue pas au budget de l’UE seulement les entreprises sont obligées de respecter les normes européennes.
La troisième alternative c’est qu’en cas d’absence d’un accord entre le Royaume-Uni et l’UE, les relations commerciales vont être encadrées par les règles de l’OMC. Les droits de douane vont être appliqués mais la seule condition c’est qu’ils doivent être aussi avantageux que ceux pratiqués par l’UE vis-à-vis du pays tiers.
2.2 Quels impacts économiques du Brexit ?
La sortie de Royaume-Uni aurait un impact négatif sur l’économie britannique: une limitation des échanges, l’existence des droits de douane, l’apparition de barrières non tarifaires et une baisse des investissements directs étrangers. La livre sterling a chutée de plus de 10% par rapport à l’euro, et de 12% par rapport au dollar. Elle est tombée à son niveau le plus bas depuis 1985. Cela signifie que les marchandises importées seront plus
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