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Enfant, auteur et acteur de ses apprentissages

Par   •  14 Octobre 2018  •  7 770 Mots (32 Pages)  •  511 Vues

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J’entendais souvent les enfants me dire face à leur travail : « je suis fatigué », « c’est trop long » ou encore me demander : « es que je peux continuer plus tard Mélissa ? ». J’ai été étonnée un jour par les paroles d’une petite fille timide et inhibée, âgée de 4 ans, qui venant d’effectuer un travail, voit l’éducatrice lui en donner un deuxième. D’un ton surpris, les yeux écarquillés, elle s’exclame : « Holala non mais je rêve ! j’nai pas qu’ça à faire. J’ai un dessein et un puzzle à faire ! J’nai pas l’temps moi ! » Cette petite fille habituellement renfermée, ose contester et implicitement demande sa liberté à l’éducatrice. Plusieurs questions traversaient chaque jours mon esprit. Es que tous les enfants ont la motivation, le désir et les ressources nécessaires pour faire le travail au moment où l’adulte le demande ? J’étais à ce moment persuadé qu’il ne suffisait pas d’accepter de s’engager dans un travail pour apprendre, mais il fallait également de la motivation et s’estimer capable de le faire. J’ai vu un nombre trop important d’enfants abattus devant l’échec. Ma première valeurs en tant qu’éducateurs de jeunes enfants est de favoriser le bien-être et l’épanouissement des enfants. Etre témoin de la tristesse des enfants face aux travails, me peinait terriblement. La première question que j’ai posé à ma tutrice de stage est : « Comment leur donner le gout d’apprendre ? » Avec une grande sincérité et une lassitude qui se faisait sentir dans sa voix, elle me répond : « C’est une grande question que je ne cesse de me poser. »

Cependant, au fil du temps, lorsque les enfants étaient libres, je constatais qu’ils allaient jouer et se dirigeaient spontanément vers les apprentissages scolaires qui les intéressaient. Ils se saisissaient même des quelques fiches de travaux et de coloriages magiques posés sur le bureau de l’éducatrice. Il était cependant interdit de toucher aux affaires qui se trouvait sur le bureau. Toutefois, en dépit de cet ordre, ils s’en emparaient en toute connaissance de cause. Quelques moyens s’amusaient à faire le travail des grands et certains grands effectuaient le travail des plus petits. On pouvait voir certains enfants s’arrêté pour aider ou expliquer aux autres des consignes incomprises. Les rôles s’inversaient : Les enfants prenaient finalement la place de l’adulte. Ce n’était plus un unique adulte qui apportait ses savoirs à tous mais les enfants qui se partageait leurs connaissances entre eux. Lorsqu’ils agissaient librement, ils faisaient preuve de curiosité, d’imagination et posaient des questions sur divers sujets qui les intéressaient. Par exemple, ils fabriquaient de la monnaie en papier, pour faire leur course au coin dinette. Lors de la confection de leur argent, ils m’invitaient à les assister. Avec grand enthousiaste, ils écrivaient tous les chiffres et ils m’interpelaient lorsqu’ils étaient freinés par la méconnaissance des nombres suivant. Ils confectionnaient des montres en papier, des games boys avec les touches correspondantes. Plusieurs de leur petit jeu ont été interdit, car ils généraient trop d’agitation et de désordre. La motivation, et le plaisir que ce travail leur procurait me questionnais. Comment instauré un cadre qui soutiendrait les expériences spontanées des enfants ? Ils n’étaient plus passifs dans leurs apprentissages mais en devenaient acteur. La grande attention portée à leurs jeu, activité ou travaux libres, nous révèle que les enfants ont la capacité de se concentré sur une tâche choisie. Tout cela m’a permis d’entrevoir une réalité : Les enfants prennent naturellement plaisir à apprendre. Aristote un philosophe grec affirme que « tous les hommes ont un désir naturel de savoir »[1]. Le contraste entre le travail donné par l’adulte qui produit du découragement chez l’enfant et l’apprentissage libre qui lui procure de la motivation et du bonheur, me fascinais constamment. J’ai observé plusieurs enfants résister à l’éducatrice face aux travaux qu’on leur demandait d’effectuer. Une opposition, qui signifie surement qu’ils conçoivent autrement la conquête des savoirs. Se battent-ils en fin de compte pour apprendre ? Et d’autres au contraire sont peut-être fatigué de tenir tête et s’évade dans leur rêverie. Dans leurs illusions, ils ont le pouvoir d’agir comme bon leur semble. Lors des temps libres, il n’y a aucun adulte inquiet qui chuchote à un autre, à côté de lui qu’il a des difficultés et qu’il n’est pas capable. A ce moment, les barrières de l’abattement tombent et il n’y a plus personne pour le décourager à cause d’un manque de confiance en lui, le mettant face à une insécurité et entrainant un amoindrissement de l’estime qu’il a de lui. L’enfant peut enfin éprouver une certaine quiétude, lui permettant de se relâcher pour explorer et apprendre sereinement de son environnement.

Tout au long de ce mémoire, je vais tenter d’apporter des éléments de réponses à cette question qui me préoccupe : Dans quelles mesures, l’éducateur de jeunes enfants en collaboration avec l’équipe et les familles peut-il accompagner l’enfant vers un développement harmonieux de ces compétences cognitives tout en favorisant son épanouissement ?

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BESOINS FONDAMENTAUX PERMETTANT LE DEVELOPPEMENT DES COMPETENCES COGNITIVES DE L’ENFANT FAVORISANT SON BIEN-ETRE

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Besoin de sécurité affective pour explorer son environnement sereinement.

Lena : a besoin de repère pour se sécurisé séparation

Tout d’abord, le sentiment de sécurité me semble indispensable pour qu’un enfant puisse se construire harmonieusement. Selon J. Bowlby, la figure d’attachement est le principal pilier sur lequel l’enfant s’appuiera pour se sentir en sécurité. Il développe cette théorie en 1958. Il définit ce besoin primaire qu’est l’attachement comme étant : « un équilibre entre les comportements d’attachement envers les figures parentales et les comportements d’exploration du milieu. »[2] La création de liens avec une personne en particulier est un besoin biologique fondamental pour l’enfant. J. Bowlby à examiner attentivement la santé mentale d’enfants devenue orphelin après la seconde guerre Mondiale. Il achève son raisonnement en soulignant qu’une relation affective, étroite et constante à une personne est essentiel. Ses recherches mettent en lumière les répercussions physiologiques chez les orphelins qui ont subis une privation de ce lien maternel

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