DPP éducateur
Par Ramy • 27 Septembre 2018 • 855 Mots (4 Pages) • 452 Vues
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à la machine à ritualiser qui en émousse les angles vifs. Je pense ici au très beau roman de mon camarade Jean-François Gomez, D’ailleurs. L’institution dans tous ses états qui met en scène la fugue d’un enfant autiste. Chacun dans le collectif, du jardinier à la directrice, va alors tenter d’apprivoiser cette fugue en lui donnant sens, c’est à dire en retissant les fils, parfois décousus, de sa propre histoire. 7 Mais sous la peau du refoulement les angles vifs de l’étrangeté – qui prend parfois les figures de l’étranger, du fou, de l’anormal - continuent à percer. Ça échappe non seulement dans la sphère psychique subjective : lapsus, actes manqués, désirs inconscients à fleur de quotidien, comme le découvre Freud dans sa Psychopathologie de la vie quotidienne , mais aussi dans la sphère sociale et collective : racisme, refoulement de l’étranger, imaginaire attribué à une autre jouissance étrange, pratiques de bouc émissaire… Si le quotidien arrondit les angles qu’il ne cesse dans le même temps d’aiguiser, c’est bien au prix d’un émoussement et d’un refoulement de forces qui, constituant la sève de la vie et du monde, poursuivent leur chemin par d’autres voies, et parfois font irruption dans le calme beat des eaux dormantes sous les formes les plus dérangeantes. En fait Freud nous enseigne que refoulement et retour du refoulé sont de la même essence, comme l’est le métal qui compose les deux faces de la même médaille. Le choc est d’autant plus violent que le refoulement est blindé. Ce choc en retour que tente d’émousser le quotidien dans ses contours trouve son expression dans tout événement qui vient percer sous la croûte opaque que ne cesse de construit toute institution. Finalement l’institution première est bien l’institution de ce refoulement originaire. Ce que Spinoza nomme « ordo et commune vitae institutum » (l’ordre et l’institution de la vie quotidienne)
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