Développement et évaluation de l’agilité par un dispositif d’entraînement combiné de cinq semaines en puissance et en pliométrie chez des footballeurs U14-U15
Par Andrea • 17 Novembre 2018 • 8 947 Mots (36 Pages) • 580 Vues
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Les courses à hautes intensités sont brèves mais elles seront décisives dans un match pour faire la différence. Plusieurs études ont démontré que le nombre de courses à haute intensité au cours d’un match est influencé par différents facteurs. En fonction du poste occupé au cours du match les valeurs seront différentes…
De plus, on observe que les joueurs de haut niveau passent plus de temps à haute intensité, en sprint et en course arrière (8.7 ± 0.5 vs 6.6 ± 0.4% ; 1.4 ± 0.1 vs 0.9 + 0.1% et 3.7 ± 0.3 vs 2.9 ± 0.2% respectivement) que les joueurs moyens alors que le temps passé en position statique, en marchant ou à faible intensité de course est identique entre tous ces joueurs (Morh et al, 20039 et Stolen et al, 200519).
Le moment du match influence également le nombre de courses à vitesse élevée. Les footballeurs courent et sprints moins en deuxième période qu’en première. La capacité des joueurs à produire des efforts intenses diminue progressivement durant chaque mi-temps et surtout en fin de match chez les joueurs de haut niveau.
Enfin, le poste occupé par les joueurs va influencer le nombre de courses de hautes intensités. Ainsi, les milieux de terrain, arrières latéraux et attaquant parcourent une plus grande distance que les défenseurs pendant un match et également une plus grande distance à haute intensité. Les attaquants et les arrières latéraux sprints plus que les milieux de terrain et les défenseurs (Morh et al, 20039 et Stolen et al, 200519).
Pour résumer, afin de performer dans son activité, le footballeur doit être capable de réaliser des sprints à très haute intensité sur une courte distance (généralement inférieure à 5 mètres). Ces sprints comprennent généralement des changements de direction (dribbles, feintes, courses d’appels) on parle alors de qualité d’agilité.
Le joueur de football doit également être capable de répéter ces efforts intenses sur toute la durée d’un match sachant qu’en moyenne un sprint de 2-4 secondes est effectué toutes les 90 secondes.
2 - L’agilité
L’analyse de l’activité football nous amène à comprendre qu’un des facteurs physiques déterminants dans la performance de ce sport est la capacité d’un joueur à changer rapidement de direction. On parle alors de la qualité d’agilité. De nombreuses études ont tenté de définir les composantes de cette qualité. Il s’agit d’une qualité complexe déterminée par plusieurs facteurs que nous détaillerons par la suite. Cette qualité est déterminante dans la performance alors pouvoir la mesurer est nécessaire; là aussi nous analyserons les tests fréquemment utilisés dans la littérature pour le football.
2.1 - Composantes de l’agilité
Il existe beaucoup de différences dans la littérature concernant la définition de l’agilité. Ceci est dû aux perspectives différentes de chaque auteur ainsi qu’à leur expertise et leur passé. Néanmoins, désormais on définit la qualité d’agilité comme un mouvement rapide du corps entier avec changement de vitesse ou de direction en réponse à un stimulus. (Young et al, 201622)
Beaucoup d’auteurs ont intégré la notion « quickness », ce terme combine accélération, explosivité et réaction. Nous pouvons en déduire que cela fait partie des composantes de l’agilité.
De plus, le terme « cutting » est souvent utilisé pour faire référence à un changement de direction lors d’un sprint.
L’agilité est la capacité d’un individu à changer rapidement de direction. En 2002, Young et al23 ont souligné deux composantes majeures de la qualité d’agilité: la vitesse de changement de direction et les facteurs de perceptions et de prise de décision. Puis ils ont dressé un modèle des déterminants de l’agilité (voir ci-dessous).[pic 5]
Comme nous l’avons expliqué, ces auteurs soulignent deux composantes majeures dans l’agilité:
- les facteurs de perception et de prise de décision: ces facteurs incluent l’analyse visuelle, l’anticipation, la connaissance des situations et enfin l’identification d’un schéma moteur.
- la vitesse de changement de direction: celle-ci est influencée par la technique de l’individu, ses paramètres anthropométriques, sa vitesse de sprint en ligne droite et enfin la qualité musculaire de ses membres inférieurs (elle même influencée par la force réactive, la force et la puissance concentrique mais aussi le déséquilibre musculaire droite/gauche)
En s’intéressant seulement aux attributs physiques de l’agilité (vitesse de changement de direction) et en mettant de coté les facteurs de perceptions et de prise de décisions on peut observer la manière dont celle-ci est déterminée:
Lien entre la vitesse de changement de direction et le sprint en ligne droite: corrélation positive entre tests d’agilité et sprint sur 20m en ligne droite. Mais le sprint et l’agilité sont bien deux composantes distinctes. Un entrainement chronique en sprint n’amènera pas forcément d’amélioration significative sur les performances d’agilité.
Lien entre la force et la puissance musculaire des membres inférieurs et la vitesse de changement de direction. Force et puissance ont une influence sur la vitesse de changement de direction, mais ces influences sont seulement observables dans les sports comprenant des tâches sur de courtes distances. Pour le football par exemple, la force et la puissance musculaire des membres inférieurs sont fortement corrélées avec la vitesse de changement de direction (Young et al, 200624).
Lien entre la force réactive bilatéral et la vitesse de changement de direction. La force réactive est la capacité de générer une puissante impulsion de force dans un cycle étirement-raccourcissement. Ce facteur serait prédicateur de la vitesse de changement de direction. (Young et al, 200223).
Lien entre les qualités de puissance et force musculaire unilatérale avec la vitesse de changement de direction. Les études semblent indiquer que le déséquilibre de force réactive est un bon prédicteur des déséquilibres dans la performance en sprint avec changement de direction de la jambe forte et faible.
Lien entre les paramètres anthropométriques et la vitesse de changement de direction. Dans leur récente étude, Mathissen et Petersen en 20158 ont démontré que chez les joueurs de football de 13 à 16 ans, les footballeurs les plus grands et lourds obtiennent les meilleures performances sur un sprint
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