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Commentaire chapitre XIII Thérèse Raquin Zola

Par   •  26 Juin 2018  •  1 697 Mots (7 Pages)  •  1 520 Vues

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Du fait, il y a un personnage pour représenter le spectateur, Mme Raquin : « Mme Raquin, sentant que le dénouement était proche, les regardait avec des yeux fixes et aigus ». Elle est là, assise, trépignant, paralysée, ne pouvant que regarder. Elle assiste à la scène comme au spectacle.

Rédiger la transition

- « Horreur et pitié »

Le rôle de la tragédie est, selon Aristote, d’éveiller en l’esprit du spectateur les sentiments d’horreur et de pitié. De fait, la description de la scène correspond au registre tragique.

On a une vision macabre : la position des cadavres « tordus, vautrés », rappelle que dans la mort rien d’autre ne subsiste qu’un corps inerte, ramené au rang de chose, qui n’a plus rien d’humain ou de moral. De plus le pathétique, souvent lié au tragique, est présent dans le passage avec le champ lexical de la souffrance et de ses manifestations extérieures : « éclatèrent en sanglots, pleurèrent ». L’image du couple se transforme alors : se ne sont plus des assassins endurcis mais des êtres ramenés à leur faiblesse « faibles comme des enfants », qui retrouvent enfin une sorte de paix intérieure « quelque chose de doux et d’attendri ».

Le fatum, le destin, est l’une des caractéristiques du tragique : ici, les héros sont prisonniers d’une situation dont la seule issue est le suicide : ils semblent s’y résoudre après un dernier débat mais le lecteur sait que leur sort est scellé depuis longtemps par une fatalité génétique plus puissante que leur volonté. Le spectacle est mis en scène par l’embrassement final, par ce dernier regard échangé, dramatisé par la présence du couteau et du verre de poison.

Conclusion II :

Si la fin de Thérèse Raquin peut ainsi faire penser à une tragédie racinienne (simplicité de l’action menée par une destinée implacable), celle-ci a cependant une particularité : le lecteur, s’il peut ressentir de la terreur, n’éprouve en effet guère de pitié.

Transition :

Il faut maintenant s’intéresser à une autre des composantes du tragique : la morale. Si le dramaturge veut susciter la pitié et la terreur c’est pour purger le spectateur de ses passions et faire œuvre morale.

III- Le jugement dernier.

- La vengeance de Mme Raquin

L’heure de la vengeance tant attendue par Mme Raquin a enfin sonné. C’est cette dernière qui joue le rôle dévolu classiquement aux « Filles d’Enfer », aux Furies. Au chapitre XXX, Mme Raquin a songé un moment à se laisser mourir de faim, mais elle a résolu de vivre jusqu’à ce qu’elle puisse dire à Camille « tu es vengé ». Elle éprouve enfin la « joie cuisante » de la vengeance qu’elle se promettait alors. Cela explique que l’évocation de son regard sur la mort des deux complices encadre le paragraphe qui rend compte de leur suicide. On relève dans ces deux paragraphes le champ lexical du regard : « yeux », dans la première et la dernière phrase, « contemplant », « regards », qui trouve son écho dans le regard de pardon échangé entre Thérèse et Laurent. Mais les yeux de Mme Raquin sont, dans le premier paragraphe, « fixes et aigus », comme pour mieux voir et précipiter une mort imminente, et ils traduisent à la fin un triomphe : « ne pouvant se rassasier les yeux, les écrasant de regards lourds. »

Transition

Si Mme Raquin tient ici sa vengeance, on retrouve également la présence de Camille à travers l’ultime occurrence du leitmotiv de la cicatrice au cou de Laurent (trace de la morsure de Camille). Cette cicatrice, traduction et vecteur physique des remords de Laurent, et vengeance posthume du noyé, peut se comprendre comme un signe du destin.

- La morale.

Accompagnant Mme Raquin, immobile, le lecteur-spectateur assiste à la scène. Celle-ci symbolise le jugement dernier : « les écrasant de regards lourds ». Le terme « écrasant » indique une position de supériorité (supériorité réelle puisque elle est sur une chaise alors que les corps inertes de Thérèse et Laurent sont étendus par terre) et traduit le regard moral (elle représente alors également le regard de Zola sur ses personnages).

La mort des meurtriers s’apparente ainsi à une condamnation : condamnation de Mme Raquin- personnage mais également symbole du lecteur-spectateur et voix du romancier.

Le poison, dont a appris au chapitre XXXI que c’est de l’acide prussique, plus connu sous le nom « cyanure », provoque une mort foudroyante(« éclair », « foudroyés ») , avec des convulsions atroces et vient symboliser une mort exemplaire. Les meurtriers payent leur violence d’une mort non moins violente : ils meurent comme ils ont vécu.

Conclusion III :

La mort était la seule issue possible à cette histoire : elle représente la délivrance pour les meurtriers « consolation dans la mort », la vengeance pour Camille et Mme Raquin et enfin la morale que Zola , romancier devenu dramaturge avait tant promis à ses détracteurs.

On voit donc tous les personnages réunis dans une scène finale tragique pour jouer leur denier rôle.

Conclusion :

Rédiger la conclusion finale.

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