Préférons-nous les romans dont lé héros est un personnage positif, ou au contraire n'apprécions-nous pas plus son opposé, c'est-à-dire l'antihéros ou le héros négatif?
Par Junecooper • 23 Juin 2018 • 2 241 Mots (9 Pages) • 741 Vues
...
médiocre peut être parce que les personnages positifs apportent une certaine saturation et ne le satisfont plus à notre époque où l’on est loin des romans épiques.
La présence d’un personnage faible, maladroit ou ridicule, loin d’être inutile, peut apporter des éléments positifs au lecteur. Il peut avoir une valeur d’enseignement contre un vice, tels que la faiblesse ou les dangers de la vie. Dans Manon Lescaut de l’Abbé Prévost, le chevalier Des Grieux se fait manipuler par la femme qu’il aime Manon qui ne souhaite qu’une vie dans le luxe et Des Grieux est prêt à tout pour elle, il est trop crédule et ne peut croire en la trahison de celle qu’il aime. Ce personnage nous apprend une vraie leçon de vie, celle de nous méfier des gens sans scrupules que nous pouvons rencontrer et à nous garder de trop de bonté ou naïveté. En effet, par ses maladresses, il nous apprend les fautes à ne pas commettre. L’anti-héros faible, maladroit ou ridicule est d’autant plus accessible et proche du lecteur. Il peint la vie comme elle est dans la plupart des cas, c’est-à-dire cruelle et médiocre. Il ne laisse pas le lecteur indifférent, cela peut permettre d’atteindre sa sensibilité. Le lecteur peut être sensible autant pendant les moments de malheur que de bonheur du héros. C’est le cas de Jeanne, anti-héroïne du roman naturaliste de Maupassant dans « Une Vie ». La faiblesse de Jeanne se situe dans son impuissance et sa naïveté. Les infidélités de son mari Julien énerve le lecteur qui compatit avec Jeanne et on se réjouit quand elle devient grand-mère à la fin de sa vie. Toute la vie de Jeanne est un échec et au lieu de s’endurcir, elle s’affaiblit, elle cède petit à petit sans volonté face au temps, à la solitutde et finit par mourir. Son destin nous touche profondément.
Les anti-héros sont des personnages qui nous surprennent par leur attitude. Ainsi ils exercent une fascination sur nous, car ils agissent à l’encontre de la morale. Dans Les liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos, l’histoire est faite d’intrigues, de pouvoir et de séduction. Ce roman épistolaire révèle les pensées, les actions et les désirs de chaque personnage. La marquise de Montreuil, héroïne principale choque à la sortie du roman par ses pensées libertines, son caractère autoritaire et calculateur car au XVIIème siècle les bonnes mœurs n’autorisaient pas une telle attitude surtout de la part des femmes. C’est justement ce qui fascine le lecteur.
C’est un personnage qui suscite la curiosité du lecteur. Il semble qu’il n’attend rien du destin. Il se laisse guider par les événements, laisse les autres choisir pour lui. Il ne s'affirme pas. On peut se demander si Meursault dans l’Etranger d’Albert Camus n'appartient pas en partie à cette catégorie : il donne l’impression de suivre les événements et les gens quand ils se présentent (Raymond, la chaleur sur la plage, l'enchaînement dramatique des pas qui le mènent vers l'Arabe) ; il se tient à distance de gens et n’éprouve aucun sentiment. Il nous rebute de par sa froideur et pourtant il nous trouble et suscite notre attention. Si la vie de Meursault semble banale pendant la première partie du roman, le meurtre brise cette banalité. Surtout parce qu’il justifie son meurtre par le poids du soleil et de la chaleur. La société ne le comprend d’ailleurs pas à cause de cette originalité. Il sera condamné à mort à cause de sa différence.
Les anti-héros suscite tout autant que le héros positif l’intérêt du lecteur . Contrairement aux héros antiques admirés par le lecteur pour leurs exploits, l’anti-héros de par sa faiblesse, sa maladresse émeut le lecteur. Il présente des traits de caractères plus compatibles avec ceux du lecteur qui ainsi se sent plus proche de lui.
Finalement le héros positif n’est-il pas plutôt un personnage trop parfait, voire irréel par rapport à l’anti-héros. Un personnage peut être anti-héros et héros dans une même œuvre.
On peut se demander si le héros positif n’est pas plutôt destiné à la rêverie de l’enfant. En ce sens qu’il sort presque toujours triomphant de toutes les situations. Pour lui rien ne paraît insurmontable et tout paraît facile. On peut citer Ulysse héros de la mythologie grecque. Il lutte contre le cyclope, est prisonnier de la nymphe Calypso pendant sept ans, affronté la magicienne… Ses aventures sont trop merveilleuses et fabuleuses . Ulysse est un héros idéalisé dont les aventures laissent principalement l’enfant rêveur et admiratif, mais auxquelles l’adulte n’y croit plus. Ce sont notamment les histoires de chevaliers aux actions héroïques qui captivent l’attention des enfants. Tout le monde connaît les aventures de Tom Sawyer et Robinson Crusoé. Ce sont des archétypes qui fascinent les enfants.
La vie du héros positif ne correspond pas à la réalité. Alexandre Dumas dans le Comte de Monte Cristo nous présente Edmond Dantès. Il s’agit d’un marin qui a fait fortune, qui victime d’une machination se trouve emprisonné durant quatorze ans. Il prend tour à tour des noms différents, possède un trésor caché et se venge de ceux qui sont responsables de son malheur . Parallèlement à tout cela, il reste bon envers les pauvres. Il s’agit d’un héros trop parfait dont le destin semble peu probable dans la vie réelle.
Les deux héros présentent de l’intérêt pour lecteur. D’ailleurs un héros peut présenter les deux caractères dans un roman. Il peut être tour à tour anti-héros et héros et plaire au lecteur. Nous pouvons citer Jean Valjean dans les Misérables de Victor Hugo. Il s’agit d’un héros au destin incroyable Au début il fait figure d’anti héros car il est un ancien forçat. Il devient héros Positif en même temps qu’il devient un homme honnête et respectable. Il accomplit des actions exemplaire, notamment lorsqu’il sauve des enfants lors d’un incendie, de plus il. Il tient sa promesse à l’évêque en devenant quelqu’un de bien. Il est de ce fait un personnage aux deux visages suscitant l’admiration du lecteur. Quant à Quasimodo le sonneur de cloches de Notre Dame de Paris de Victor Hugo est un personnage extrêmement laid, borgne et bossu, correspondant au physique de l’anti héros. Il tombe amoureux de la belle Egyptienne Esmeralda. A la fin du roman Quasimodo semble devenir un héros positif car c’est avec courage qu’il venge la mort d’Esmeralda exécutée à tort. Il se laissera mourir à côté du corps de celle qu’il a aimé. Malgré sa laideur fait figure de héros positif et émeut le lecteur.
Même si on apprécie davantage le héros positif en raison de ses caractères
...