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Monsieur Butterfly

Par   •  23 Octobre 2017  •  2 356 Mots (10 Pages)  •  327 Vues

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Cet ouvrage est un partage continuel d'émotions diverses. Dès la première page, j'ai été happée, transportée dans cet environnement si particulier. L'auteur, de par son parcours personnel, nous emmène au delà des murs de cette institution. Le livre à la main, la tête ailleurs, j'ai senti les odeurs, entendu les cris et rencontré les personnages. Ils étaient bien là, réels et existants. Howard Butten n'est pas seulement un clown, il est aussi un magicien qui partage ses questionnements et son positionnement face à ses enfants qui pour le citer ne sont pas des « extra terrestres ».

N'avais-je pas parlé de plusieurs raisons ? Me serais-je encore perdue dans mes émotions ? Celles-ci m'amènent donc au second motif qui m'a fait choisir Monsieur Butterfly, J'ai depuis peu de temps rejoint l'équipe des « nez rouges » de ma commune. Une association regroupant des bénévoles qui, affublés d'un nez, visitent les enfants hospitalisés des deux hôpitaux du secteur, Je n'avais fait qu'une seule visite quand j'ai intégré la formation et lu cet ouvrage. Je me retrouvais dans les descriptions émotionnelles d'Hoover en action, je revivais alors cette première expérience où, timide, j'ai frappé à la porte de sa chambre. Deux grands yeux tristes m'ont accueillit. Je l'appellerai Marie*, elle a environ quatre ans, en fait, je ne sais pas. Une mauvaise chute lui a brisé la mâchoire. Marie ne peut donc pas parler, Marie ne peut pas rire, Marie semble si triste. Et me voilà avec ce truc rouge au milieu de la figure. Je n'allais pas la faire rire, je l'aurai fait souffrir. Ces deux mots riment ensemble et sont pourtant si opposés, rire, souffrir... J'ai alors saisi un livre sur sa table de chevet, il tombait bien celui-là ! Je me suis assise tout à coté de son lit. Je lui ai demandé si elle était d'accord, mais Marie ne pouvait pas parler, quelle sotte je fais ! J'étais là, penaude avec mon livre dans les mains, Marie me regardait, qu'ils étaient tristes ses grands yeux verts ! Elle a tendu sa petite main vers mon visage, je me suis approchée. Elle a saisi ce nez, finalement il avait l'air de lui plaire et je l'ai installé sur son visage émergeant du plâtre qui lui bloquait la mâchoire. Marie ne pouvait pas sourire, pas avec ses lèvres, mais Marie a sourit. Je l'ai vu cette étincelle dans ses yeux lorsque j'ai approché le miroir afin qu'elle se contemple. J'ai voulu le voir ce sourire, alors je l'ai vu. Je ne lui ai pas lu cette histoire ce jour là, je suis restée quelques minutes comme hypnotisée par ce nez si rouge sur ce plâtre si blanc. Je n'ai pas revu Marie à ma visite suivante, elle avait quitté l’hôpital, J'ai ressenti une certaine tristesse, comme un manque qui ne sera jamais comblé. Mais en écrivant ces lignes, je suis à nouveau au chevet de cette petite fille, la tristesse a disparue laissant place à cette sensation d'avoir accompagné un moment éphémère, un petit bout dans la vie de Marie.

Comment expliquer le doute qui vient de me saisir ? Je ne suis plus certaine d'être dans mon sujet. Pourquoi avoir choisit cet ouvrage ? Aller, j'avoue, j'en ai essayé plusieurs…

J'ai d'abord lu « La Place » d'Annie Ernaux, pensant que, parce que moi aussi issue d'un milieu modeste, je pourrais me retrouvée dans ce livre. Il n'en a rien été, je ne suis pas professeur de français, je ne suis pas très brillante dans cette matière. J'ai commencé « la controverse de Valladolid » puis toujours pas imprégnée, j'ai décidé de le garder pour plus tard. J'ai ensuite ouvert « Chagrin d'école » de Daniel Pennac, je m'imaginais à nouveau pouvoir y retrouver le cancre que j'ai pu être. Pouvoir transférer l'histoire à mon vécu personnel, il n'en a rien été. Le parcours de l'auteur et la controverse entourant le prix Renaudot obtenu pour cet ouvrage m'a presque plus absorbée que le livre en lui même. Je n'ai pas renoncé à sa lecture puisque je viens de le finir, mais il ne m'a pas inspiré pour effectuer un travail personnel dont il serait le point central. Et j'ai ensuite parcouru les premières pages de « Où on va papa ? » de Jean-Louis Fournier, les bras m'en sont tombés. Comment pourrais-je lire cet ouvrage et cette façon d'y traiter le handicap ? Moi qui manque d'aisance, de connaissances de ce milieu si particulier. Ces quelques pages avaient suffit à me ramenée quelques années en arrières…

J'étais chez mon amie que j’appellerai Julie*. Julie a 3 enfants dont Max* qui a vingt et un ans comme mon deuxième fils. Max vit en maison d'accueil spécialisée, suite à de nombreux problèmes à sa naissance, il présente de graves handicaps physiques et mentaux. Max passait le week end en famille, j'étais invitée pour le déjeuner du dimanche. Max peut être très violent et supporte mal la proximité, mais il distribue cependant des câlins à vous faire craquer les cervicales. Au cours de l'apéritif, Max est prit d'une crise, il cri et gesticule si bien qu'il fini par tout faire voler dans la pièce. Son papa le contient et l'éloigne rapidement tandis que mon amie Julie s'effondre dans mes bras. J'essaie de la réconfortée en lui disant que je connais Max et que je comprends son désarrois. Elle est inconsolable et me dit qu'elle aurait voulu qu'on ne le réanime pas à sa naissance, qu'elle souhaite parfois que tout soit fini, qu'il succombe à une des nombreuses fausses route qu'il fait régulièrement. Difficile à entendre, difficile de sentir mon amie si désemparée face à ses pensées qu'elle se reproche ensuite. Alors lire Jean-Louis Fournier, pour moi, ce sera pour plus tard.

J'ai fait le choix d'attendre la deuxième année de formation pour m'immerger et me confronter à cet environnement. Je pense, à tord ou à raison, que j'aurai avancé dans mes questionnements et revu mon positionnement face au handicap mental. Par la lecture de « Monsieur Butterfly », j'ai pu faire connaissance tranquillement avec un petit bout de ce milieu et découvrir une personne rare, haute en couleur : d'Howard Butten.

Ce livre est une histoire d'amour entre ce clown qui semble abîmé, malheureux et ces quatre enfants. Je me demande qui a le plus besoin de l'autre. Les enfants deviennent la raison de vivre de Hoover, sa seule famille. Je ne peux qu'être émue et ressentir une certaine peine pour ces personnages si attachants. Ce livre peut se lire et se relire, pour

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