Essays.club - Dissertations, travaux de recherche, examens, fiches de lecture, BAC, notes de recherche et mémoires
Recherche

La Princesse de Clèves, l'aveu de Mme de Clèves

Par   •  2 Décembre 2017  •  1 014 Mots (5 Pages)  •  643 Vues

Page 1 sur 5

...

(= argument pragmatique)

 Ne pouvant prétexter de son amour, elle prend soin d’affirmer son « amitié » et son « estime » à son mari. (argument affectif)

 De façon très adroite, Mme de Clèves utilise la fonction impressive du langage qui consiste à impliquer l’interlocuteur. Avec « Etre digne de vous », elle implique son mari et déclare ainsi qu’il constitue pour elle une référence, un repère majeur de son existence, repère qu’elle veut égaler. Elle l’implique encore davantage avec les impératifs : elle fait appel à son intelligence (« conduisez-moi » = aidez-moi à me comporter correctement ) et à sa passion (« aimez-moi encore»).

 Dans un registre différent et un peu inattendu, elle présente sa confession comme source de « joie », ce qui est évidemment paradoxal. (joie de quoi ? de faire preuve de vertu ? de se surmonter elle-même ? il y a une joie dans le dépassement de soi).

[Surtout, son argument le plus convaincant est un engagement : elle s’engage auprès de son mari, à ne jamais le trahir. C’est le troisième point de notre second grand volet.]

c. L’engagement (ne pas céder) ou l’entrée dans le tragique.

 D’abord, mme de Clèves déclare – et ainsi elle rassure son mari – qu’elle n’a « jamais donné nulle marque de faiblesse » (18) (Qu’est-ce que cela veut dire ? qu’elle n’a ni parlé ni cédé à Nemours). Sous le nom d’ « innocence » (15), c’est le même argument qui est formulé différemment.

 D’autre part, la Princesse établit la distinction, essentielle et fréquente chez les moralistes, entre les pensées (ici les « sentiments ») et les actes : «si j’ai des sentiments qui vous déplaisent, du moins, je ne vous déplairai jamais par mes actions » (22). Avec le futur de l’indicatif (et le recours à l’adverbe « jamais » décidément omniprésent dans cette tirade), la Princesse semble signer les clauses d’un contrat : « ayez pitié de moi » et je m’engage à toujours demeurer vertueuse.

Finalement, l’étude précise de sa tirade confirme que la Princesse confie sa situation pour que cet aveu mette des bornes à son danger. Il y a donc une double stratégie : celle-ci , et celle qui consiste à se grandir auprès de son mari.

On pourrait cependant montrer qu’il y a une part d’inconscience, de spontanéité -puisqu’y réfléchissant après-coup, elle a du mal à comprendre son mouvement… pourquoi a-t-elle donc avoué ? pour se libérer d’une pression trop grande ( ce qui, il faut le comprendre, est bien ≠ d’avouer pour rester vertueuse)

...

Télécharger :   txt (6.1 Kb)   pdf (73.8 Kb)   docx (11.5 Kb)  
Voir 4 pages de plus »
Uniquement disponible sur Essays.club