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L'école des femmes - Molière

Par   •  13 Juin 2018  •  2 043 Mots (9 Pages)  •  524 Vues

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C'est ainsi qu'on peut continuer à débattre sur le fait que L'école des femmes n'est pas qu'une pièce comique, car, en analysant mieux les personnages, on leur découvre des facettes beaucoup plus sombres qui évoluent durant la pièce. Arnolphe apparaît dès le début comme un personnage sombre, proche de la démence et surtout misogyne qui devient en plus de ça pathétique à la fin de la pièce … Quant au personnage d'Agnès, on peut la voir évoluer au fil de la pièce, passant de la jeune fille naïve à une fille qui s'affirme davantage. En effet, elle semble innocente au début de la pièce, s'occupant de travaux qui conviennent à une jeune fille et parlant peu ou de ses travaux domestiques comme dans la scène 3 de l'acte I (« Je me fais des cornettes : Vos chemises de nuit et vos coiffes sont faites. »). C'est lors de la scène 5 de l'acte V qu'Agnès va s'affirmer pour la première fois face à Arnolphe qui comprend alors que son plan de la rendre bête afin de la garder auprès de lui ne fonctionne plus. Effectivement, Agnès lui avoue qu'elle ne l'aime pas et se défend avec un ton exclamatif. Elle se met à argumenter et prouve ainsi qu'elle est plus intelligente qu'il n'y paraît. Elle parvient même à répondre très vite à Arnolphe dans des stichomythies qui sont des dialogues tragiques où les interlocuteurs se répondent vers par vers (« Agnès : Pourquoi me criez-vous ? / Arnolphe : J'ai grand tort, en effet. / Agnès : Je n'entends point de mal dans tout ce que j'ai fait. » et « Arnolphe : Mais il fallait chasser cet amoureux désir. / Agnès : Le moyen de chasser ce qui fait du plaisir ? »). En découvrant cette nouvelle Agnès, on en vient à se demander si la jeune fille était vraiment aussi naïve que ça …

Lorsque Arnolphe prend conscience de la nouvelle femme qui se trouve devant lui, il comprend que son plan a failli et qu'Agnès se trouve hors de portée. Elle lui échappe et tous ses projets sont déjoués ce qui fait que toute la précaution du personnage principal a été inutile en fin de compte. On peut se demander ce qui l'a fait changer et c'est alors qu'on tombe sur le dernier point qui nous montre que cette pièce n'est pas seulement une pièce comique … Cela va même nous aider à expliquer le titre. C'est lors de la scène 4 de l'acte III qu'Horace va nous révéler l'origine du nom de la pièce et, d'un simple vers, il va nous guider vers une belle morale (« Il le faut avouer, l'amour est un grand maître. » (vers 900). Principalement du vers 893 au vers 925, Horace nous donne la clé pour comprendre le titre de la pièce et propose une morale à la pièce en employant le présent de vérité générale et en utilisant des questions rhétoriques pour faire réfléchir. Durant toute la pièce, l'évolution des personnages provient au final d'un même sentiment, l'amour. Les répercutions de celui-ci est le pathétisme d'Arnolphe et la naissance d'une femme moins naïve du côté d'Agnès. En faite, l'école à laquelle s'est formée Agnès n'est autre que l'amour.

Ainsi, durant notre réflexion, nous avons vu que L'école des femmes remplissait plusieurs critères des pièces comiques en utilisant principalement des procédés comiques comme celui de situation en plaçant de nombreux équivoques et de caractère en utilisant les personnages innocents d'Horace et d'Agnès pour ridiculiser Arnolphe. Après plus mûre analyse, nous découvrons une pièce traitant des sujets sérieux comme le mariage et l'infidélité avec la phobie d'Arnolphe d'être cocu, l'incroyable capacité de l'amour qui peut rendre faibles et instables des personnes, comme dans le cas du personnage principal, ou bien les instruire comme dans le cas d'Agnès, mais on voit aussi à quel point la peur peut nous faire agir étrangement. Dans le cas d'Arnolphe, un vieil homme tyrannique, il a fait d'une enfant une recluse afin de la sculpter comme il le souhaitait en l’empêchant de s'instruire correctement, simplement par peur d'être trompé et que les autres se moquent du pauvre cocu qu'il serait. Malgré les avertissements de Chrysalde (« Oui ; mais qui rit d'autrui Doit craindre qu'en revanche on rie aussi de lui »), Arnolphe ne fit pas assez attention et pensait être à l'abri de tout cela (« Et celle que j'épouse a toute l'innocence Qui peut sauver mon front de maligne influence. ») … Au final, la roue tourna et Arnolphe provoqua lui-même ce qu'à la base il souhaitait éviter. Cela nous mène alors à deux autres questions : Jusqu'où serions-nous prêts à aller sous l'influence de la peur ? Et à quel point le regard des autres influence notre comportement ?

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