La poésie nous éloigne-t-elle du réel ou au contraire, nous en rapproche-t-elle ?
Par Raze • 1 Mai 2018 • 1 131 Mots (5 Pages) • 847 Vues
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La poésie engagée
- « Melancholia », Victor Hugo
- « Le déserteur »
Beaucoup de poètes sont engagés pour des causes singulières. Victor Hugo entend dénoncer les injustices et participe aux luttes sociales et politiques de son temps. Dans « Melancholia », Hugo choisit de révéler à notre société le travail parfois forcé des jeunes enfants. Il parle pour eux, donnant des exemples très concrets et très forts, pour faire prendre conscience aux gens de la gravité et des conséquences de ces actions sur les enfants. Pour lui, le travail d’enfants est impensable, impossible et inhumain et il veut le faire savoir au monde entier. Boris Vian choisit d’écrire une lettre ouverte au Président de la République dans son poème « Le Déserteur ». Il dénonce les ravages de la guerre et parle en faveur de ses caramades militaires. Il envoie un message explicite et incite à la révolte. C’est un texte très provocateur et qui a été censuré maintes fois. Ces causes sont malheureusement encore d’actualité ce qui fait beaucoup réfléchir sur notre société actuelle et bien réelle.
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Les liaisons réel/irréel
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La poésie lyrique
- « L’isolement » Alphonse de Lamartine
- « Louise Labbé, Sonnets
La poésie lyrique sert de liaison entre le concret et l’abstrait. Dans « L’isolement », Lamartine évoque le désespoir et le deuil. Le réel devient un paysage désolé tandis que la mort devient un paysage idyllique. Le poète refuse le monde. Il reprend des éléments naturels qui font référence au paradis, ce qui connote un aspect inaccessible, impalpable, idyllique. Tous ces éléments mêlent les sentiments réels du poète à une nature trop parfaite.
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Poésie chantés, esthétiques, imagés
- Calligrammes
Certains poètes utilisent une forme peu conventionnelle pour présenter leurs œuvres. Avec le poème intitulé La Colombe poignardée et le jet d’eau, qui est un calligramme (texte, le plus souvent poétique, dont les mots sont disposés de manière à représenter un objet qui constitue le thème du passage ou u poème) de Guillaume Apollinaire, paru dans le recueil Calligrammes publié en 1918 avec le sous-titre suivant « Poèmes de la paix et de la guerre » (1913-1916). C’est donc un poème de circonstance puisque Apollinaire s’est engagé dans l’armée en 1914, entrant ainsi dans la Première Guerre mondiale. A travers deux figures, une colombe assassinée et un jet d’eau, le poète évoque la pacification rompue, les amours perdues et les amis dispersés par la guerre. Le dessin a valeur de figure de style, proche de l’allégorie. Donc, le graphisme n'a pas qu'une fonction décorative : il apporte un supplément de sens. On peut aussi parler de poète engagé, qui défend la cause et dénonce surtout les conséquences de la guerre. Cet union entre le langage poétique, le réel et entre le dessin, l’abstrait, permet de dénoncer une cause mais aussi de se la représenter visuellement.
Conclusion
Art pratiqué et admiré depuis des siècles, la poésie offre un large panel de fonctions, parmi lesquelles on peut retrouver la libération du poète de ses souffrances, ou simplement l’écriture pour faire passer le temps. Le but et l’effet produit ne sont ainsi pas les mêmes; la réalité des maux d’un auteur ou la fantaisie d’un rêveur semblent s’opposer. Néanmoins si la poésie permet de saisir la réalité pour la montrer dans toute sa splendeur (ou sa laideur), elle n’en reste pas moins esthétique.
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