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Fiche de lecture Mauriac

Par   •  12 Novembre 2017  •  1 315 Mots (6 Pages)  •  802 Vues

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LE PERSONNAGE DE THERESE DESQUEYROUX : VICTIME OU MEURTRIERE ?

Le personnage de Thérèse Desqueyroux est un personnage ambivalent, si ce n’est déroutant : chacun la sait coupable sans pour autant s’empêcher d’éprouver un sentiment d’empathie à son égard. Aussi, quels sont les éléments qui permettent de considérer Thérèse à la fois coupable et victime ? En quoi peut-elle être à la fois les deux ?

Tout d’abord, Thérèse a incontestablement accompli un acte criminel en essayant de tuer son mari et en faisant usage de fausses ordonnances pour se procurer de l’arsenic, poison destiné à empoisonner Bernard. Par ailleurs, d’autres facettes de sa personnalité révèlent ses défauts, ce qui pourrait amener le lecteur à pencher vers la possibilité de la considérer coupable. Dotée d’une grande intelligence, elle reste très orgueilleuse à ce propos. Elle est, de plus et comme évoqué précédemment, emprise à un excessif sentiment de jalousie vis-à-vis d’Anne de la Trave.

Néanmoins, d’autres éléments amènent le lecteur à éprouver de la sollicitude à l’égard de Thérèse. Sous-jacent tout au long du roman, le thème de la souffrance, de la douleur humaine prend une place importante pour comprendre Thérèse.

Elle est victime de l’isolement qu’il soit à la fois physique et moral. Son mariage arrangé avec Bernard, au lieu de lui procurer le bonheur et l’amour tant recherchés, ne fait qu’accentuer sa solitude. Parallèlement, il est aussi su que l’amour de la propriété et des terres landaises fut décisif dans le choix de ce mariage arrangé, et ce sans déplaire à Thérèse. Néanmoins, la constante des sentiments de Thérèse se base sur l’amertume du manque d’affection, d’attention, de passion qu’exprime Bernard à son égard.

Cet isolement est également géographique dans le sens où, femme cultivée et intelligente, la localisation d’Argelouse ne permet pas à Thérèse Desqueyroux d’assouvir sa soif de culture. Sa rencontre avec Jean Azévédo, jeune homme très cultivé, tend le lecteur à envisager le regret éprouvé par Thérèse vis-à-vis de l’effervescence culturelle de la ville et, au contraire, de la monotonie de la vie à la campagne. C’est peut-être aussi pourquoi, à la fin du roman, Thérèse choisira de déménager à Bordeaux.

Aussi, la souffrance éprouvée par Thérèse tout au long du livre, permet-il, si ce n’est de comprendre mais du moins d’envisager la finalité de son acte meurtrier et non de le baser uniquement sur un excès de folie.

CONCLUSION

Thérèse Desqueyroux est un livre plutôt facile à lire avec un style d’écriture agréable et compréhensible.

Même avec du recul, le lecteur s’interroge toujours sur le personnage de Thérèse et sur cette question de savoir si elle est une victime ou une meurtrière. D’un point de vue strictement objectif, on ne saurait infirmer le fait que Thérèse est coupable mais Mauriac, en plaçant le personnage de Thérèse ainsi que ses pensées au centre du roman, arrive à introduire en nous un doute et un sentiment d’empathie. Qu’aurions-nous fait à sa place ? N’est-ce plutôt la faute de ce système de mariage arrangé qui pour nous semble si loin et si abstrait ? La seule certitude qui ressort de la lecture de ce roman demeure dans la complexité de la personnalité de Thérèse.

C’est donc un livre sans véritable fin, duquel le lecteur ressort sans véritable réponse mais avec un sentiment intérieur ambivalent à propos de Thérèse. Aussi, chacun est libre de juger si Thérèse est belle est bien coupable ou, au contraire, victime. Et peut-être était-ce là l’objectif de Mauriac.

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