Du mythe antique à la tragédie moderne
Par Stella0400 • 25 Avril 2018 • 2 441 Mots (10 Pages) • 475 Vues
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Le deuxième épisode voit une confrontation entre Œdipe et Créon, venu se défendre des soupçons portés sur lui. Œdipe interroge Créon sur les circonstances de la mort de Laïos et sur l'enquête menée alors, qui n'avait menée à rien. Créon réaffirme sa loyauté envers Œdipe, mais ce dernier, furieux, veut le condamner à mort. Créon essaie de le convaincre de ne pas agir avant que la vérité ne soit connue. Jocaste survient et, aidée du coryphée, tente de fléchir Œdipe, qui finit par se contenter de bannir Créon. Après qu’œdipe a rapporté sa discussion à Jocaste, celle-ci se livre à des confidences et lui livre l'objet d'une prophétie qui lui est dédié indirectement : il tuera ses parents. Œdipe interroge alors Jocaste sur le lieu et le moment du meurtre, sur l'apparence de Laïos et sur le nombre de ses serviteurs au moment de sa mort. Jocaste répond et dit tenir ces informations de l'unique serviteur à avoir échappé au massacre de Laïos et de sa suite. Œdipe, de plus en plus troublé, ordonne de faire appeler le serviteur.
Dans l'intervalle, Œdipe raconte à Jocaste son enfance. Il se croyait fils de Polybe, le roi de Corinthe, mais après avoir été traité de bâtard par un homme ivre lors d'un banquet, il alla consulter l'oracle de Delphes afin de connaître l'identité de ses vrais parents. Mais l'oracle refusa de lui répondre et lui prédit seulement qu'il se rendrait un jour coupable de parricide et d'inceste. Terrifié, Œdipe renonça à retourner à Corinthe chez ceux qu'il croyait ses parents. Il partit sur les routes, et, parvenu à un carrefour, il rencontra un vieil homme en chariot accompagné de serviteurs : une altercation survient, et Œdipe, après avoir reçu un coup de fouet d'un des serviteurs, tue tout le groupe. Œdipe craint que l'homme du chariot ne soit autre que Laïos : cela voudrait dire qu'il est bien le meurtrier du précédent roi de Thèbes et qu'il a épousé la femme de sa victime. Œdipe et Jocaste placent tout leur espoir dans le fait que le serviteur, un berger, avait parlé de plusieurs assassins et non d'un seul. Suit le deuxième stasimon, dans lequel le chœur déclare craindre l'hybris, la démesure, qui change les rois en tyrans, et en appelle à la Justice.
Le troisième épisode s'ouvre sur l'arrivée d'un messager, un vieillard, qui apprend à tous la mort de Polybe, roi de Corinthe, qu'Œdipe croit être son père. Les habitants de la ville veulent couronner Œdipe. La nouvelle est triste mais aussi rassurante : si le père d'Œdipe est mort, Œdipe ne pourra jamais être parricide. Œdipe se réjouit et raille les oracles, mais craint toujours l'inceste, car la femme de Polybe, Mérope, est toujours en vie. Le vieillard, croyant rassurer Œdipe, lui révèle alors que Polybe et Mérope ne sont pas ses vrais parents, mais seulement ses parents adoptifs. C'est le vieux serviteur qui le leur avait confié encore nouveau-né après qu'Œdipe a été découvert abandonné sur le mont Cithéron, les chevilles transpercées, d'où son nom d'Œdipe, qui signifie « pieds enflés ». Le vieillard précise qu'il ne l'a pas découvert lui-même : Œdipe lui a été remis par un autre serviteur, un berger serviteur de Laïos. Ce serviteur s'avère être le berger qu'Œdipe recherchait. Mais Jocaste, soudain troublée, refuse de faire paraître cet homme. Elle tente d'empêcher Œdipe de poursuivre son enquête, puis se retire brusquement dans le palais. Après un hyporchème (un bref chant du chœur) évoquant le mont Cithéron, Œdipe, toujours accompagné du vieillard messager, peut enfin interroger le berger. Le vieux berger est réticent à parler, mais Œdipe le force à parler. Le berger révèle alors qu'il avait reçu Œdipe nourrisson des mains de Jocaste et était chargé de le tuer, mais a préféré le remettre au serviteur, qui l'a à son tour confié à Polybe et Mérope. La vérité est complète : Œdipe n'est pas le fils de Polybe et de Mérope, mais l'enfant de Laïos et de Jocaste. Il est le meurtrier de Laïos, son père, et la femme qu'il a épousée, Jocaste, est sa propre mère. Suit le troisième stasimon dans lequel le chœur horrifié déplore ce retournement du sort.
L’exodos, la sortie du chœur, commence avec l'arrivée d'un serviteur qui raconte à tous le dénouement. La reine Jocaste s'est pendue dans le palais. Œdipe, arrivé trop tard pour empêcher le suicide, s'est crevé les yeux pour ne plus voir la lumière du jour. Œdipe revient alors sur scène, désormais aveugle. Il se lamente sur son sort horrible, puis demande à Créon de le bannir. Créon, ayant pris conseil auprès de l'oracle d'Apollon, bannit en effet Œdipe, mais lui permet de parler une dernière fois avec ses deux filles, Antigone et Ismène, nées de son inceste. Le coryphée clôt la pièce en affirmant la puissance du destin.
Emploi fig. du nom propre Œdipe, personnage de la myth. gr., gr. Ο ι ̓ δ ι ́ π ο υ ς, composé du gr. ο ι ̓ δ ε ́ ω «être enflé» et π ο υ ́ ς, π ο δ ο ́ ς «pied», littéralement «pied enflé»
Pour terminer, vous pouvez rappeler le concept freudien du « complexe d’Œdipe ».
- Illustrez le mythe d’Oedipe en choisissant une ou deux représentations iconographiques que vous légenderez soigneusement.
- Choisissez un autre mythe qui a inspiré les dramaturges de l’Antiquité et résumez-le brièvement.
- La tragédie moderne et les mythes
Si au XVIIe s. les auteurs de tragédies, tels Corneille et Racine, choisirent de réécrire les grands mythes antiques, durant la première moitié du XXème s., les dramaturges sont désireux de renouveler la tragédie. L’utilisation des mythesleur permet alors de s’interroger sur le rôle du destin et de la fatalité dans des époques troublées par les guerres et la menace des totalitarismes.
- Citez quelques auteurs du XXème s. qui ont travaillé sur les mythes antiques.
Au XXe siècle, des auteurs français comme Jean Giraudoux (La guerre de Troie n'aura pas lieu, 1935 ; Électre, 1937), Jean Cocteau (Antigone, 1922 ; La Machine infernale sur Œdipe, 1932), et Jean Anouilh, mais aussi Bertolt Brecht en Allemagne (Antigone, 1948), reprennent à nouveau les mythes grecs, mais en les adaptant généralement à leur époque
- Résumez le mythe d’Antigone
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