Dissertation sur le héros de roman
Par Ninoka • 12 Avril 2018 • 1 376 Mots (6 Pages) • 654 Vues
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Ensuite, un personnage négatif est bien moins attachant qu’un autre et donc à plus forte raison s’il s’agit du personnage principal. En effet, le lecteur ne va pas s’y attarder et préfère se concentrer sur la pitié qui transparait d’un personnage battu par exemple. Du fait de la non-identification du lecteur vis-à-vis du héros, ce dernier perd dans la jauge de satisfaction des personnes lisant le roman et de ce fait le livre perd également de son intérêt. C’est pour cela que les romans pour enfants n’ont pas de héros négatif, ou que ceux-ci meurent à la fin. Les romanciers ne veulent pas que les enfants s’y attachent ou veuillent leur ressembler et ainsi leur faire aimer les personnages véhiculant de bonnes choses. Toutefois, des héros négatifs existent mais souvent mêlés à des héros positifs. Georges Duroy, protagoniste du célèbre roman de Guy de Maupassant intitulé Bel-Ami, est un exemple de négativité des héros de roman. Il abuse de la gentillesse des personnes qu’il croise sur son chemin et notamment de Clotilde qui en toute gentillesse lui offre appartement et lui prête de l’argent. Duroy abuse de plusieurs femmes avant d’arriver à monter dans l’échelle sociale et atteindre le somment de la bourgeoisie : c’est un héros négatif mais qui en plus à la meilleure place en dépit des autres à la fin du roman. Le lecteur a d’autant plus de pitié pour les autres personnages.
L’auteur d’un roman peut parfois surprendre avec la diversité des personnages. C’est le cas avec certains héros qui ne sont ni complètement négatif ou positif. En effet, il est possible que le personnage évolue au cours de l’histoire. Il peut être une bonne personne au début du roman ou bien paraître comme quelqu’un de bien pour finalement laisser place à un intérieur tout à fait médiocre. Ou alors, à l’inverse il peut évoluer en bien suite à une bonne rencontre par exemple. Le lecteur préfèrera ce sens puisqu’il peut observer un changement positif et ainsi s’encourager à éliminer un défaut chez lui-même. Dans Les Misérables de Victor Hugo, le personnage de Jean Valjean est au début de l’œuvre un prisonnier évadé qui va sacrifier sa vie et sa liberté pour en sauver d’autres comme celle de Fantine, jeune femme à la vie malheureuse. Quelque part, cet homme rachète les fautes qu’il a commises dans son passé et est donc un protagoniste tout à fait louable et apprécié des lecteurs.
Enfin, le XXè siècle a fait apparaître un nouveau genre de héros, appelé les antihéros. Ceux-ci sont définis par le fait qu’ils sont en opposition au héros traditionnels. Ils ne possèdent ni identité -nom, prénom, âge- ni psychologie. Leur histoire ou parcours de vie sont autant de choses qui sont également inconnues. Ce type de personnage se veut plus distant du lecteur puisqu’il ne peut pas s’y identifier mais concentre son esprit à l’essentiel. En général, sa vie est banale mais un ou plusieurs évènements viennent chambouler la routine habituelle. C’est le cas du personnage de Meursault dans L’Etranger d’Albert Camus. On ne connaît ni son nom, ni son histoire dans l’incipit du roman. Le lecteur le découvre lorsqu’il perd sa mère, ce qui amène à penser que l’histoire va tourner autour de ce drame qui ne semble pas l’émouvoir, alors qu’en réalité il va commettre un meurtre. De la pitié ou de la compassion peuvent être ressenties au début du roman mais petit à petit le lecteur s’en détache à cause de la froideur qui s’installe.
En conclusion, le héros de roman doit être positif afin que le lecteur puisse s’y identifier mais peut également plaire en évoluant dans le roman ou en émouvant le lecteur. Toutefois, un héros ne peut pas être négatif et plaire en même temps à cause de ses valeurs que toute personne correcte ne voudrait avoir. Mais malgré tout, un héros négatif peut-il faire rire ?
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