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DM, corpus: Molière, Marivaux, Diderot, Hugo.

Par   •  31 Mai 2018  •  1 538 Mots (7 Pages)  •  512 Vues

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I. La relation personnage /spectateur

a. Indications du paratexte

Elles concernent la scène précédente, et révèlent le fait qu’Alceste et le public sont dans une situation de complicité, en ce qui concerne Célimène.

Cette dernière a commis une trahison, et le public curieux est en attente de la suite des événements.

b. Décalage entre le public et certains personnages

Notamment célimène qui en sait moins que les spectateurs quant aux intentions d’Alceste de la confondre.

Confrontation violente décidé également par Alceste avec Célimène, ce que laisse présager la première réplique d’Alceste, sous forme d’interjection qui marque la surprise et l’inquiétude de ne pouvoir se dominer « Ô ciel » (v. 1).

c. Le public participe à l’action

Les effets de décalage entre le public et certains personnages comme les effets de connivences, ont la particularité de créer un autre type de relation entre ce qui se passe sur scène et ce qui se passe dans la salle, le public n’est plus seulement spectateur, mais il participe à l’action.

II. Les gestes et actions d’Alceste

a. les transports vus par Célimène

L’agitation est exprimée à la fois par Célimène et par Alceste. Il y a ainsi ce qu’elle voit et ce qu’il ressent. Ce que dit Célimène renvoie à l’attitude d’Alceste.

Attitude qui constitue une forme d’expression : Alceste doit être agité, pousser des soupirs et regarder Célimène avec un regard noir de colère et de ressentiment…

b. Les transports exprimés directement par Alceste

L’agitation d’Alceste se manifeste de diverses manières, tout au long de sa tirade.

Champ lexical de l’agitation forte et de l’émotion : exagération hyperbolique et métaphorique pour dire un profond chagrin.

c. Le jeu de l’acteur

Les didascalies internes signalent un état de trouble, d’agitation.

Certains termes permettent d’imaginer une mise en scène : « transports, troubles, soupirs, sombres…, affirmation d’une non domination de soi, orientation vers une explosion de colère.

III. L’expression rhétorique des émotions et des reproches

a. Alceste, un homme profondément blessé

Dans la violence de sa colère et de son indignation, Alceste exprime par des mots ce que le spectateur peut voir.

L’expression de la blessure par différentes formulations rhétoriques.

Alceste développe l’idée de la trahison.

b. L’expression d’une sagesse fataliste par rapport à l’amour

Insistance sur les notions de liberté, de refus des contraintes .

Alceste suggère que l’homme n’a aucun pouvoir sur la passion de l’amour

c. L’évocation de Célimène à travers des termes qui appartiennent au registre de langue de la tragédie

La tirade d’Alceste mêle la douleur au désir de vengeance.

Expression agitée et douloureuse d’un profond chagrin et d’une grande colère.

Explication du trouble du personnage qui s’appuie sur le comportement de Célimène.

Nombreux et violents reproches envers Célimène

Insistance sur les termes exprimant la trahison, termes qui définissent l’injustice de Célimène, et le désespoir d’Alceste.

Conclusion

La structure dramaturgique voulue par Molière crée dans cette scène une communication particulière entre le public et les personnages qui constitue une forme de langage. La tirade permet aussi de s’interroger sur les tentations de Molière d’écrire de la tragédie, tentatives qui ne furent pas couronnées de succès.

Par ailleurs, cette tirade qui traduit les sentiments et les émotions du personnage, mais aussi la manière de les jouer, recouvre plusieurs fonctions simultanées : elle exprime la colère et le chagrin, explique quelles en sont les causes, et formule de violents reproches à l’adresse de Célimène.

Alceste livre en toute sincérité ce qu’il ressent, se révélant de cette manière à la fois très vulnérable et très violent. Il est ici un « atrabilaire amoureux » dont l’excès est, aux yeux de Molière, dangereux et condamnable.

(Ouvertures possibles)

- Rapprocher la tirade d’Alceste de celle du Cid de Corneille, dans le monologue de Rodrigue : (« Percé jusqu’au fond du cœur/D’une atteinte imprévue aussi bien que mortelle »)

-Replacer Le Misanthrope dans l’œuvre de Molière après Tartuffe ou la fausse dévotion, puis Dom Juan, et mettre en avant la satire et notamment l’hypocrisie.

- Alceste, un personnage toujours Présent, réécriture pour le cinéma : Alceste à bicyclette, un film réalisé par Philippe Le Guay avec Fabrice Luchini, Lambert Wilson.

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