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Corpus épique cas

Par   •  20 Février 2018  •  2 095 Mots (9 Pages)  •  496 Vues

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On retrouve cette allusion à l'animalité dans le second texte : en effet, Octave Mouret compare les consommatrices de son magasin à du vulgaire « bétail » (l.24). On repère un mépris et une violence importants envers les femmes : pour lui ce ne sont que des outils qui lui ont servi à grimper dans la société : « l'or sonnait dans les caisses ; tandis que la clientèle, dépouillée, violée, s'en allait à moitié défaite »(l.5) ; « il régnait sur toutes avec la brutalité d'un despote »(l.8). De plus, on remarque une grande puissance : Mouret règne sur ces femmes, elle sont soumises à lui. Mouret jouit de cela : « et il se sentit le maître une dernière fois, il les tenait à ses pieds » (l.23) ; « c'était lui qui les possédait de la sorte, qui les tenait à sa merci »(l.6).

On repère une métaphore filée dans laquelle le culte de l'apparence des femmes, qui se ruent dans le magasin afin de se rendre plus belles, est comparé à une religion : « Sa création apportait une religion nouvelle »(l.9) ; « La femme venait passer les heures vides, frissonnantes et inquiètes qu'elle vivait jadis au fond des chapelles : dépense nécessaire de passion nerveuse, lutte renaissante d'un dieu contre le mari, culte sans cesse renouvelé du corps, avec l'au delà divin de la beauté »(l.10 à 13). Cette métaphore qui compare le culte que vouent les femmes à la beauté à une nouvelle religion souligne l'importance de l'apparence, déjà évoquée dans le texte précédent. Elles semblent consacrer toute leur existence à cela, cela semble être leur seul but dans la vie. Elle abandonnent leur valeurs chrétiennes pour une nouvelle religion : la mode, monde dans lequel la seule valeur est l'apparence. Cet extrait montre bien cela : « les églises que désertaient peu à peu la foi chancelante étaient remplacées par son bazar, dans les âmes inoccupées désormais ». En parallèle avec le premier texte, où Eugène va peut être donner son âme à Vautrin en échange d'argent et de gloire, les clientes du magasin donnent leur âme à Mouret en échange d’objet qui nourrissent leur culte de l'apparence.

Dans le troisième texte, on retrouve encore une fois un personnage dépourvu de valeurs. En effet, Georges Duroy ne se marie pas par amour, mais par intérêt : il se marie avec une femme riche afin d'assouvir ses désirs de réussite, pour lui les liens du mariage ne sont pas sacrés. On note chez Georges Duroy une grande fierté d'être parvenu à ses fins, d'avoir atteint un haut niveau social : « Georges […] se croyait le roi d'un peuple venait acclamer » (l.8-9) » ; «Il allait lentement, d'un pas calme, la tête haute »(l.26). Cette fierté lui donne même une certaine prétention, il se croit maintenant au dessus de tout le monde : « il aperçut la foule amassée, une foule noire, bruyante, venue là pour Georges Du Roy. Le peuple de Paris le contemplait et l'enviait »(l. 29-30). Georges Duroy a obtenu la reconnaissance sociale qu'il souhaitait. Il est très heureux, il jouit de sa réussite : « affolé de joie » (l.8) ; « Il sentait sur sa peau courir de légers frissons, ces frissons froids que donnent les immenses bonheurs »(l.27). Il est tellement heureux d'avoir réussi qu'il se montre reconnaissant envers Dieu, il le remercie de l'avoir mené là, alors qu'il n'y croit pas : « Il se sentait en ce moment presque croyant, presque religieux, plein de reconnaissance pour la divinité qui l'avait ainsi favorisé […], Et sans savoir au juste à qui il s'adressait, il la remerciait de son succès » (l.6). On remarque une autre mise en scène de la réussite de Duroy dans sa volonté constante de tout posséder. En effet, bien qu'il ait réussi à se hisser au sommet de la société et qu'il soit au comble du bonheur, Georges Duroy voudrait encore conquérir Mme Marelle : « le désir brusque de la reprendre » (l.13) ; « tous les baisers qu'il lui avait donnés, qu'elle lui avait rendus, le souvenir de toutes leurs caresses […] » (l.11-12). On peut dire que Georges Duroy succombe à ce désir de tout posséder, puisqu'il dit à Mme de Marelle : « Je t'aime toujours, je suis à toi » (l.17). La phrase qui clôture le texte nous indique que ce désir de réussite de Georges Duroy se s'éteindra jamais. En effet, Mme de Marelle constitue pour lui un nouveau défi : c'est une maîtresse qu'il ne possède pas encore mais qu'il va conquérir en la séduisant encore une fois. Les conquêtes amoureuses qui lui ont permis de pénétrer dans les hautes sphères de la société ne sont pas finies.

On retrouve dans ces trois textes des personnages qui ont une ambition sociale très marquée, et qui sont prêts à tout pour parvenir à leur fins. Il semble que l'ascension sociale ne peut être réalisée sans ignorer les conventions sociales et succomber aux vices. En effet, Eugène de Rastignac semble prêt à user de la corruption pour réussir ; Octave Mouret traite les femmes avec irrespect et mépris, elle ne lui servent qu'à l'enrichir, et quant à Georges Duroy, il n'hésite pas à conquérir des femmes, pour qui il n'éprouve aucun sentiment, dans le seul but de gravir l'échelle sociale.

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