Commentaire Incipit L'Oeuvre de Zola
Par Matt • 9 Janvier 2018 • 1 030 Mots (5 Pages) • 2 303 Vues
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la mise en avant de son manque de confiance en lui. Le lecteur est très rapidement attiré par Claude, artiste complexe et maudit ; il est piqué par la curiosité. L’entrée en scène de Claude se fait assez naturellement, car on nous amène directement dans son quotidien d’artiste.
L’orage passe au premier plan, la tragédie débute sous le signe de la catastrophe. Le paysage et l’histoire sont imprégnés de l’orage. La description prend donc une place essentielle. Le champ lexical de la violence est largement repris « brusquement » « ébranlé » .
Nous avons un tour d’horizon de Paris, Claude passe devant la mairie « Passait devant l’hôtel de ville », puis par « les Halles », et traverse « le long du quai de la grève », puis « le quai de Bourbon, dans l’île Saint Louis » pour se rendre jusqu’à chez lui à « l’ancien hôtel du Martoy ». Nous avons un aperçu de son parcours dans les moindres détails. Paris prend vie, « qui noyait les becs de gaz » ou encore « le grand air triste des veilles façades ». Les jeux de lumières sont eux aussi décrit avec précision, l’ombre et la lumière, « les ténèbres épaisses » « un vif éclair » « lueur d’un second éclair », « la réverbération » l’orage donne une coloration au paysage urbain, à la ville, il rythme et pimente la rencontre de Claude et Christine. Cela renforce l’aspect visuel et artistique des descriptions. Les lignes sont également omniprésentes, verticales avec la pluie, « les gouttes tombèrent », mais aussi horizontales avec les nombreux ponts que traverse Claude Lantier « le pont », « le quai Bourbon », des courbes sont évoquées avec « l’horloge », « porte ronde et basse ».
Tout les bâtiments sont détaillés, « avec des détails très nets, un balcon de pierre, une rampe de terrasse, la guirlande sculptée ». Nous voyons la ville à travers des yeux d’artiste, de Claude Lantier, chaque détail à son importance, nous avons une image inhabituelle de Paris, car elle est sous la pluie. Ainsi cet incipit est construit sur des descriptions de la lumière, les formes, les lignes. L’art ne quitte jamais Claude, il en ai imprégné, sa vision du monde aussi. La description est telle qu’elle nous fait penser à un tableau, dans des teintes impressionnistes, de bleu, de noir et d’ocres, comme les tableaux de Van Gogh par exemple. Certaines descriptions sont suggérées, « le quai entrevu », comme dans un tableau.
La chaleur et l’eau se rencontre, à l’image de la rencontre de ces deux personnages, l’une innocente et fraîche, et l’autre mature et endurcit par la vie.
En conclusion, l’art est omniprésente dans l’œuvre, notamment dans la description picturale des paysages. Le portrait de Claude Lantier est dressé dès la première page. Ainsi le lecteur est directement plongé dans l’ambiance de ce récit. L’incipit à donc un rôle d’accroche, de présentation de la situation, du thème de l’histoire, en l’occurrence l’art. Les deux sujets principaux sont abordés, d’une part le sujet de l’artiste maudit, d’une autre part la relation Christine-Claude. L’incipit doit séduire le lecteur, Zola l’utilise de manière dynamique et moderne en nous plongeant dans une situation.
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