Commentaire incipit Lorenzaccio

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- Un entremetteur qui prend plaisir à débaucher, un entremetteur aguerri.

Le portait de Gabrielle a une valeur argumentative. Lorenzo prend plaisir à contempler cette fille. Dans la tirade de Lorenzo il y a que des phrases exclamatives, et des phrases nominales. Il y a beaucoup de vocabulaire mélioratif. « plus exquise odeur de courtisanerie » «Et quelle trésor que celle-ci ! » « magnifique »

« La nature est présente sous une jeune chatte.. » métaphore filée avec le chat sensuel et évocateur. Comparaison « proprette comme une flamande ».

Lorenzo est lyrique. Il emprunte le vocabulaire de la nature « la chatte », « le fleuve », « l’arbuste », « en fleur ». Atmosphère enfantine et courtisanerie se répondent.

« Les fruits » : la rouée à venir.

Les métaphores avec les éléments et la nature soulignent le caractère romantique de l’œuvre.

Il y a de nombreux termes se rapportant aux sens (tactile, goût, odorat.) « Confiture » « humer » « odeur »

-Le rôle de Lorenzo l’entremetteur

Dans la tirade de Lorenzo, il y a 3 verbes d’actions, qui nous permettent de caractériser le rôle de Lorenzo en tant qu’entremetteur. Ces verbes sont : Etudier, Ensemencer et Infiltrer.

Étudier : Lorenzo fait un effort pour savoir quelle fille il va choisir.

Ensemencer : « … le filon mystérieux du vice » Il y a une métaphore végétale, il pervertit la jeune fille.

Infiltrer paternellement: Cela montre son coté sournois. Cette phrase comporte une antithèse opposant le vice à un conseil d’un ami.

C’est par l’hypocrisie, la fourberie que Lorenzo arrive à ses fins. « tout dire et ne rien dire »

- Un être diplomate et un observateur

Lorenzo a l’expérience des situations de ce type : par la ruse et par la patience, Il fait patienter le Duc.

Après son monologue, Lorenzo observe la scène en silence.

Ce monologue nous permet de découvrir Lorenzo et sa mission. Il pervertit Gabrielle pour le plaisir du Duc.

Il n’y a qu’un seul signe de vertu et de résistance : Mafio.

CONCLUSION

Cette scène est très intéressante à plusieurs points de vue. Elle remplit bien son rôle de scène d’exposition avec la présentation des personnages principaux. On y découvre les caractères du Duc et de Lorenzo. Et on y découvre aussi la distance qui sépare le Duc de Lorenzo. D’un coté un homme rustre (le Duc) et de l’autre un débauché, intelligent (Lorenzo, qui pourvoit aux plaisirs du Duc).

D’autre part, nous découvrons la ville dans laquelle se situe la pièce : Florence, une ville corrompue. Le Duc pense qu’il s’agit d’une ville où tout peut s’acheter. C’est le Règne de la loi du plus fort, de la violence.

Mafio quant à lui incarne la révolte et révèle ce qu’est Florence : une forêt pleine de bandits, d’empoisonneurs, de filles déshonorées. C’est une scène dont le schéma illustre la pièce toute entière (voir acte III scène 1). Cette pièce est représentative du drame romantique : scène immédias res.

On y voit aussi le mélange des registres au niveau des langages employés : soutenu, familier, lyrique, tragique sans pour autant que le réalisme soit absent de la scène. Une atmosphère romantique avec un enlèvement et des fers qui se croisent au milieu de la nuit. On voit que Musset écrit un drame romantique dans la couleur locale et avec le goût pour la grande Histoire.

Cette scène est originale car on découvre le personnage de Lorenzo, qui s’avère être un anti-héros. Ses paroles et son attitude semblent faire de lui un Lorenzaccio. Nous assistons là à un drame ironique, où l’auteur s’amuse à échanger les points de vue et à renverser les situations : Nous rions de l’enlèvement et de Maffio qui perd sa sœur et c’est ridicule ; en revanche nous aurions presque de la compassion pour les responsables de cet enlèvement, qui est plus un échange commercial qu’autre chose.

Cela provoque une mise à distance avec le spectateur, qui s’interroge dès cette scène d’exposition et tout au long de la pièce, jusqu’à découvrir la véritable motivation du personnage éponyme, Lorenzo.