Brodeck un personnage complex

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Sa capacité à pardonner est une grandeur d'âme hors du commun, ce qui en fait un personnage héroïque.

Nous pouvons dès lors remarquer que Brodeck peut être à la fois un héros, et un antihéros à la fois, mais ne nous arrêtons pas là dans notre étude. Passons alors à l'épisode «Chien Brodeck» qui est lui un peu plus complexe. Nous sommes alors au chapitre 3. Laissez moi avant tout, expliquer, et mettre en lumière certains détails.

L'amour dont fait preuve Brodeck à l'égard d'Emélia peut, pour ma part, être comparé à celui d'Ulysse dans L'Odyssée d'Homère, pour sa bien aimée Pénélope. En effet pour Ulysse, le bonheur est d'être à sa place dans l'ordre cosmique, c'est à dire d'être à Ithaque entant que rois, avec Pénélope comme reine. Il voyagera alors durant 10 années, avec de multiples péripéties avec pour seul but de retrouver ce bonheur. Tout comme Brodeck veut retrouver son bonheur auprès d'Emélia, et Fédorine dans le village, il fera alors un voyage mental pour faire abstraction de sa vie au camp.

Il en viendra même à devenir donc Chien Brodeck pour simplement avoir l'espoir de la retrouver mais cela ne lui promet pas une vie saine et sauve. Je vais donc vous lire le passage LECTURE CHIEN, et là encore nous pouvons mettre en corrélation notre protagoniste avec Ulysse. Effectivement, Ulysse durant son séjour chez la nymphe Calypso qui était follement amoureuse de lui, elle luit proposa l'immortalité, et la jeunesse éternelle pour rester auprès d'elle. Mais Ulysse refusa trop amoureux de sa femme, et de sa patrie, il refusa l'immortalité alors que tout autre homme aurait bien évidement accepter, mais lui refuse. Comme Brodeck il fait un choix que les autres n'ont pas fait, Brodeck est le seul à avoir fait le chien, et lui aussi par amour de sa femme, mais aussi par envie de vivre, à la différence d'Ulysse.

Se déshumanisant volontairement dans l'espoir de la revoir, nous pouvons à la fois trouver cet acte médiocre et lâche mais à la fois très beau dans le message d'amour qu'il porte.

Je m'explique d'un côté nous pouvons avoir un vision d'un homme préférant vivre ailleurs mentalement pour ne plus voir ces horreurs par lâcheté et n'essayant pas de les améliorer, peut être qu'il aurait pu se rebeller, et mourir en triomphe que de vivre en chien. De plus, être un chien, c'est ne plus être humain, c'est donc manquer cruellement de valeurs. C'est donc un acte médiocre, motivé par la lâcheté et la peur, qui sont un manque de qualité, et de la valeurs, et digne d'un antihéros.

Mais nous pouvons le voir d'une façon héroïque, voulant vivre à tout prix pour revoir sa bien aimé, pour son bonheur, et celui de femme, il s'accroche au seul espoir qu'il l'a, et il accepte ce qu'aucun homme n'a accepté, c'est donc faire preuve de courage (=affronter le danger, la souffrance, les revers et les situations difficiles) exceptionnel, et donc d'héroïsme.

Les deux visions sont acceptables, et dépendent des valeurs de chacun, puisse que Brodeck nous dit simplement « Ils sont morts. Tous morts. Moi, je suis vivant. […] Peut être n'avaient-ils aucun amour au profond de leur cœur ou dans leur village ? Oui peut être n'avaient-ils aucune raison de vivre. » à nous de le trouver héroïque ou non.

CONCLUSION I- :

Ceux sont donc pour les valeurs héroïques, et misérables qu'ils possèdent en même temps que Brodeck est un personnage complexe, nous sommes tous en mesure de nous demander ce que nous aurions fait à sa place pour chacun de ses choix.

BRODECK ET L'ANDERER DEUX PERSONNAGES SIMILAIRES :

En effet nous pouvons observer quelques ressemblances entre Brodeck et l'Anderer comme le fait que tout deux soient étrangers du village, ils sont tous les deux seuls, et ont suivi une instruction dépassant de loin celle des autres. Ils sont similaires aussi par l'utilisation de carnet pour noter leurs observations, et tous deux sont aptes à comprendre la nature humain, Brodeck par son passage au camp, l'Anderer, nous ne savons pas. Mais aussi tous deux sont déshumanisés, l'Anderer en miroir, et Brodeck en chien comme nous l'avons vu, mais il est volontairement déshumanisé à deux reprises en gibier une fois au chapitre 1 «Je me demande si je ne change pas peu à peu en gibier avec toute une battue à mes trousses, et des chiens qui reniflent» et une seconde fois au chapitre 16 «Je vais dans les mots comme un gibier traqué, qui file vite, zigzague, essaie de dérouter les chiens.», nous remarquons d'ailleurs qu'à chaque fois des chiens interviennent, comme pour chasser son ancien «lui». De plus dès le premier chapitre Brodeck s'assimile à l'Anderer «J'avais l'impression que lui c'était un peu moi».

Tous deux ont des qualités surnaturelles, l'Anderer devine la vraie nature des hommes, et leur renvoie leur propre image, au chapitre 19 le Curé Peiper dit à Brodeck «Cet homme, c'était comme un miroir, […] Il renvoyait à chacun son image.»

Le comparant même à un élu de Dieu «Ou peut être que c'était le dernier envoyé de Dieu.» cette idée, une première fois évoquée au chapitre 6 «en le regardant, j'avais songé à quelque figure de saint.»

Brodeck est quant à lui assimilé à des nombreux héros de la mythologie tels que Orphée, Ulysse dont nous avons déjà parlé, mais aussi Énée qui comme notre protagoniste a emporté sur son dos dans sa fuite les être qu'il aime.

CONCLUSION II- :

Ces nombreuses comparaisons entre l'Anderer et Brodeck font de lui un personnage complexe car l'Anderer étant lui même indescriptible et incompréhensible, Brodeck lui ressemblant, nous avons forcément du mal à le cerner.

Il est donc comparé à un miroir, un animal, des héros, un envoyé de Dieu, passant de la réification, à la déshumanisation, pour finir par la divinisation, et soit toutes ses idées sont contradictoire comment un homme peut être comparé à un animal, puis à un héros, voire même un envoyé de Dieu ?

UNE NARRATION COMPLEXE A L'IMAGE DE BRODECK.

Parlons à présent de la complexité de la narration. Brodeck écrit à la première personne cet espèce de journal , avec une focalisation dominante