Biographie de Jean Cocteau
Par Andrea • 11 Novembre 2018 • 1 838 Mots (8 Pages) • 740 Vues
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le problème du libre arbitre ? » Piqué, Œdipe croit que Tirésias le prend pour un usurpateur, tandis que ce dernier tente de s’assurer que malgré la différence d’âge, c’est vraiment Jocaste qu’il aime et non pas les attributs du pouvoir.
Devant l’insistance de Tirésias, Œdipe lui apprend qu’il est vierge, car il a décidé de se garder pour son épouse, et il l’accuse de chercher un pantin qu’il voudrait manipuler. Tirésias s’indigne et Œdipe s’emporte. Il se jette sur le vieil homme, lit son avenir dans les yeux du grand prêtre, puis brusquement, il s’effondre incapable de voir, aux prises avec une grande souffrance. Il croit que Tirésias lui a jeté du poivre dans les yeux. Tirésias lui explique que c’est parce qu’il a osé porté la main sur lui. Clément, il pardonne à Œdipe et lui impose les mains jusqu’à ce que celui-ci recouvre la vue et ne souffre plus. Honteux, Œdipe s’excuse et apprend à Tirésias qu’il est le fils du roi de Corinthe. Rassuré, Tirésias se retire, mais alors qu’il s’acquitte d’une dernière mission – remettre à Œdipe la ceinture dont il fait une offrande d’amour au Sphinx –, Œdipe se vexe à nouveau et essaie de l’intimider. Tirésias tente de le prévenir contre la chute causée par l’orgueil. Jocaste rejoint ensuite Œdipe qui lui dit que Tirésias le pense arriviste. Elle lui exprime sa crainte d’être trop vieille pour lui. Œdipe la rassure tant bien que mal. Se penchant par la fenêtre, elle lui montre le jeune soldat qui a été affecté à sa garde et qui lui a parlé du fantôme de Laïus. Frappée par la ressemblance entre le soldat et Œdipe qui ont le même âge, Jocaste se trouble puis demande à savoir comment il a vaincu le Sphinx. Œdipe commence à inventer une histoire où il fait figure de héros mais Jocaste somnole. Tous deux finissent par s’endormir habillés et font des cauchemars : Œdipe rêve d’Anubis et de sa rencontre avec le Sphinx, tandis que Jocaste a un rêve récurrent où l’enfant dont elle accouche se transforme en pâte rose qui s’insinue en elle par de multiples orifices. Tous deux se réveillent en sueur. Jocaste commence à déshabiller Œdipe quand elle voit des cicatrices à son talon qui l’inquiètent. L’histoire selon laquelle Œdipe a été blessé par un sanglier la rassure à peine. Ils finissent par s’endormir alors qu’un ivrogne chante sous les fenêtres de la reine que celle-ci est trop vieille pour son époux avant de se faire chasser par le jeune garde.
Dix-sept ans plus tard, la peste s’abat sur Thèbes. Un matin, un messager arrive de Corinthe pour annoncer la mort naturelle du roi Polybe et le quasi-coma de la reine Mérope, qui n’a pas conscience du décès de son époux. Œdipe se réjouit de cette nouvelle, au grand dam de Tirésias, parce que cela signifie que l’oracle prononcé sur sa vie ne s’est pas accompli. Il court annoncer la nouvelle à Jocaste affaiblie par la chaleur et l’atmosphère lourde qui pèse sur la ville : elle s’étonne de l’indifférence d’Œdipe. Le messager dévoile la deuxième partie de son message : Œdipe est un enfant adopté que le père du messager, un berger du roi Polybe, a trouvé dans les collines. Œdipe le presse de questions et apprend qu’il avait été attaché par les pieds à une branche. Sur la défensive quand il apprend que tout ce qui lui a été raconté sur son enfance n’est que mensonge, il raconte comment il a tué accidentellement un vieillard au carrefour de Daulie et de Delphes. Jocaste se retire précipitamment. Œdipe, toujours convaincu que son beau-frère Créon et le grand prêtre Tirésias complotent contre lui, s’emporte. Il se rappelle alors que pendant la nuit de noces, Jocaste lui a raconté l’histoire d’une de ses lingères qui a abandonné son fils après lui avoir percé les pieds et l’avoir suspendu tête en bas. Il pense alors qu’il est le fils de la lingère et se précipite après son épouse qu’il retrouve pendue. Le vieillard tué malencontreusement était Laïus. Œdipe accuse alors Créon et Tirésias d’avoir poussé Jocaste au suicide : « Vous me l’avez tué… elle était romanesque… faible… malade… vous m’avez poussé à dire que j’étais un assassin… ». Face à ses accusations, Créon décide de lui révéler la vérité : il fait rentrer le berger qui, sur ordre de la reine Jocaste, avait blessé et attaché son fils et celui de Laïus à une branche en raison d’un oracle qui annonçait qu’il serait parricide et incestueux. Face à ces propos, Œdipe se retire et s’aveugle à l’aide d’une broche de sa défunte femme. Sa fille Antigone le découvrira ainsi.
Tirésias remet son bâton d’augure à Œdipe par l’entremise d’Antigone qui, à force d’insister, part en exil avec son père, sous la tutelle du fantôme de Jocaste, au désespoir de Créon qui considère que rien de bon ne peut les attendre au bout du chemin.
La Machine infernale de Cocteau, par l’exploration du mythe et du complexe d’Œdipe, pose la question du libre arbitre chez l’être humain : Œdipe y apparaît comme une victime d’un sort arbitrairement cruel. Son propre orgueil, sa soif de pouvoir et de gloire, ainsi que sa légère paranoïa l’empêchent de reconnaître l’aide offerte aussi bien par Tirésias que par Némésis, qui lui permettrait d’échapper à son destin. Ce n’est que la souffrance extrême qui lui ouvre les yeux au moment où il perd volontairement la vue : en acceptant sa limitation, il accède à une connaissance supranormale de la réalité, où il ne se laisse plus piéger par des illusions
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