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Analyse "De l'amitié", Montaigne

Par   •  30 Octobre 2018  •  1 918 Mots (8 Pages)  •  620 Vues

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dans la phrase « elle n’avait pas à perdre de temps et à se régler sur le modèle des amitiés faibles et conventionnelles ». Il s’agit cette fois-ci d’aller plus loin et d’expliquer les raisons de cette perfection si vite atteinte, arguant une relation qui n’a pas le temps de s’embarrasser par la lenteur des premières rencontres. Paradoxalement, Montaigne écrit « elle [l’amitié] ne peut être comparée qu’à elle même », montrant les limites de cette confrontation et la nécessité de trouver d’autres procédés visant à fortifier sa vision ainsi exposée.

. Fusion absolue notée par la métaphore du vêtement ( à analyser ) qui est reprise par l’usage des intensifs “ si pris, si connus, si obligés” et qui a un point d’orgue dans la formulation “ celle-ci n’a point d’autre idée d’elle-même et ne peut se rapporter qu’à soi”. La négation aboslue “ ne point “ suivie de la restrictive “ ne que” marque le caractère exclusif et essentiel de cette amitié. Un monde en soi “ rien qui ne nous fût propre, ni qui fût ou sien ou mien”. Place des pronoms fondamentale car elle reprend la place choisi dans la phrase illustrant leur relation.

. Phrase clef qui vient synthétiser l’impossible explication“ Parce que c’était lui, parce que c’était moi”, notion de double absolu, d’alter ego que l’on comprend par le parallélisme de construction. Alter ego intellectuel. Idée d’alchimie qui a été préparée par le champ lexical de l’union ( le donner ) et du mélange.

L’équilibre parfait de cette amitié est aussi rendue par les parallélismes de construction « ayant saisi toute ma volonté, l’amena se plonger et se perdre dans la sienne; qui ayant saisi toute sa volonté, “ ( citer d’autres parallélismes )

Idéal qui ne peut se définir par des intensifs hyperboliques, formulation dithyrambique est la seule possible.

C. Une amitié singulière : caractère unique.

La répétition de la conjonction de coordination « ni » dans « ni deux, ni trois, ni quatre, ni mille » permet d’insister sur l’unicité de cette amitié.

Rencontre fortuite “ par hasard “ se renforce par notion de prédestination. On perçoit ici le caractère presque aliénant de cette relation, qui pourrait s’apparenter à la passion amoureuse, puisque la volonté y est soumise à l’autre, comme l’évoque aussi “la faim” et “l’ardeur” évoquées dans cette même phrase.

Si parfaite qu’on ne peut en appeler qu’à son caractère mystique pour la justifier ( donc on la justifie par le non rationnel ) “ je crois par quelque ordonnance du ciel”, modalisateur du “ je crois” qui vient annoncer quelque chose d’inexplicable, l’intervention quasi divine dans cette amitié.

Le caractère inexplicable : “ parce que c’était lui …”, expliquer la notion de cause déceptive. Aucune raison ne peut être donnée.

>> Montaigne ouvre une réflexion sur cette amitié si intense, si restrictive et qui repose sur une communauté de conscience. La notion de perfection, comme développée plus haut, n’est pas sans rappeler les conceptions humanistes de cette époque qui idéalisaient un modèle antique mais aussi l’homme en général. Ainsi les penseurs de ce mouvement croyaient en lui, l’humain comme reflet de la perfection divine (deux points largement étayés dans cet extrait). De plus, l’idée d’une relation fusionnelle rejoint le concept de l’homme au centre de tout que l’on distingue à travers le Moi de Montaigne.

III. Se révéler soi à travers le portrait de cette amitié.

A. Le Moi questionné.

Fin nous devient “ sien “ / “mien”. Questionnement si place de chacun est possible.

Omniprésence du Je qui est un “ Je “ autobiographique.

Le je intellectuel > mise en place d’un discours qui oscille entre présent d’énonciation, il s’agit de donner à lire une pensée en mouvement qui construit son raisonnement.

Place du moi dans les phrases “ : en dernier, à la fois celui qui reste, celui qui garde trace, celui qui se dévoile sous couvert de cette amitié.

B. La rencontre de soi à travers l’autre.

Analyse des pronoms - la notion de réciprocité dans le choix des réfléchis ( nous nous ), les amis sont à la fois sujet et objets de leur amitié. Se définissent l’un par l’autre.

Analyse des différents chiasmes.

Notion de double : je suis l’autre et quand je parle de lui, je parle de moi. Relation telle que Montaigne avait besoin de La Boétie pour être au plus proche lui-même, au plus proche du mieux de lui-même. a dit dans un autre texte en parlant de La Boétie : “ j’avais besoin de quelqu’un qui me soutînt, qui me révélât”. Montaigne se relie à lui-même à travers La Boétie.

> Donner à lire une expérience personnelle

>> L’ami selon Montaigne, dit Merleau Ponty, est celui qui permet de me connaître moi-même. La Boétie assume cette fonction, même par delà la mort. Exister pour lui, c’est exister sous le regard de son ami. Il s’agit d’une amitié déclenchée et traversée par l’écriture. Plus tard, il rencontrera un autre double, une jeune femme : Il s’est déplacé en effet jusqu’en Picardie pour rencontrer Mademoiselle de Gournay, sa plus fervente lectrice, qui avait lu les Essais quand elle avait 18 ou 19 ans et qui en avait été si frappée que son vœu le plus cher fut de rencontrer Montaigne et de se lier d’amitié avec lui. A-t-elle pris la place laissée vacante par La Boétie ? Difficile à savoir. Mais Butor, qui aime à citer Montaigne, ne semble pas en douter : « Je ne regarde plus qu’elle au monde. (…) Cette âme sera quelque jour capable des plus belles choses, et entre autres de la perfection de cette tressaincte amitié [...]

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