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Par Antoine de Saint-Exupéry

Par   •  9 Mars 2018  •  2 119 Mots (9 Pages)  •  568 Vues

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Il pense alors à appeler le pilote de l'avion amenant le courrier en Europe pour lui parler juste avant son vol. C'est sa femme qui décroche. Avant de réveiller le pilote avec qui elle est mariée depuis trois semaines, elle admire son beau corps et son sommeil calme. Elle a du chagrin de ne pas le connaître en tant que pilote, de ne pas connaître son visage quand elle est absente. Elle voudrait le retenir à la maison et lui donner l'envie de rester mais elle n'y arrive pas, en dépit de ses charmes. Elle l'aide à s'habiller. Il sort et elle se sent rejetée, triste, étrangère.

Rivière reçoit le pilote et l’interroge sur son dernier courrier. Il sait que c'est un des plus courageux de ses hommes, et ressent de la pitié quand il entend qu'il a eu peur. Il lui reproche cependant d'avoir fait demi-tour alors qu'il pouvait continuer et livrer le courrier. Le pilote explique qu'il n'avait plus de lumière au tableau de bord, et qu'il sentait des remous. Rivière, malgré son admiration secrète, l'admoneste. Il veut en effet que les pilotes ressentent les choses admirables et terrifiantes comme des choses banales, et n'aient pas le besoin d'en parler.

Plus tard, il repense à son combat pour établir des vols commerciaux de nuit. Il a lutté pendant un an pour obtenir l'autorisation de transporter le courrier, a tenté des vols de jours puis fort de son expérience, a lancé les vols de nuit. Il luttait seul pour les promouvoir et les gérer. Il croit avoir réussi non à cause de sa force mais parce qu'il « pesait dans la bonne direction. »

Fabien aborde des intempéries ; il prévoit de passer en dessous de la ligne des orages ou de renoncer. Il s'engage en pensant que derrière, il y aura un ciel plus clair. Mais il est pris dans le cyclone et il ne lui reste de l'essence que pour peu de temps.

Comme il n'y a pas de nouvelles de l'avion de Patagonie, Rivière pense à ne pas lancer l'avion du courrier d'Europe. Il a peur, à cause du cyclone, de se tromper sur la météo qui attend le courrier d'Europe. Il a aussi peur que le bruit provoqué par l'accident de Fabien ne ruine définitivement la réputation des vols postaux de nuit. Il veut trouver une position de refuge pour l'avion, mais ne peut le contacter.

La femme de Fabien appelle pour savoir si Fabien est rentré. Rivière tente de la calmer, mais n'y arrive pas. Il sent que chacun des deux interlocuteurs de cette discussion est dans son bon droit et vit selon ses règles propres. Cela lui fait penser au moment où il avait assisté à la construction d'un pont. Un homme était mort. Il avait demandé à l'ingénieur général si la construction d'un pont valait la mort de cet homme. L'ingénieur lui avait répondu que oui, au nom de l’intérêt commun.

Il est attristé de sacrifier des hommes pour la mission qu'il s'est fixée, mais il pense ainsi leur rendre un grand service en les rendant éternels et en leur faisant atteindre une part d'eux qui est au-dessus de l'affectif et des émotions.

Fabien est toujours dans le cyclone. Il veut communiquer avec Buenos Aires mais ne peut pas. Il ne peut pas non plus lâcher le volant sous peine de s'écraser. Il lâche sa seule fusée éclairante mais il n’aperçoit que la mer alors qu’il aurait tenté un atterrissage sur n’importe quel terrain. Au moment où l'avion vibre très fort et où il commence à se sentir vulnérable, il voit une percée, le ciel et des étoiles, et remonte. Il vole au-dessus du cyclone.

Une des escales de Patagonie, la Commodoro Rivadavia, reçoit un signal : Fabien est remonté mais il ne lui reste que trente minutes d'essence.

Rivière, à Buenos Aires, se rend compte que Fabien va mourir. Il lie le souvenir de Fabien à certaines images qu'il a gardé de la campagne, qui parlent de la chute et de la mort (un étang qu’on avait vidé pour y retrouver un corps), des choses magnifiques et éphémères qui restent cachées (les fleurs de pommiers fleurissant la nuit). Il pense aussi à la femme de Fabien et à Fabien lui-même, qu'il regrette beaucoup.

Robineau veut proposer quelque chose, mais son rôle et son pouvoir d'inspecteur ne peuvent rien contre la fatalité d'une mort. La femme de Fabien vient voir Rivière. Elle se sent intruse dans ce bureau, apportant un monde de tendresse dans un monde de sacrifices et de chiffres. On la dévisage, elle qui porte une douleur immense et qui représente un monde tout à fait différent, féminin. Elle cherche des signes de l’absence de Fabien dans le bureau, et voit que tout fonctionne comme auparavant. Rivière la reçoit. Il a pitié d'elle mais ne le lui dit pas. Avec sa visite, il découvre le vide et le non-sens que laisse la mort. Par la suite il sort du bureau et observe les travailleurs qui semblent désarçonnés par la future disparition du pilote, il songe que ce sont là les premiers signes de relâchement face à la mort. Il se dit qu'il devra, comme la femme de Fabien, lutter contre la mort en revitalisant son équipe.

L'escale de Bahia Blanca reçoit les derniers messages de Fabien. Il annonce qu'il descend, puis qu'il ne voit plus rien. L'équipe entière pense qu'il s’est écrasé. Rivière prend sur lui et malgré sa tristesse, prend les mesures pour les vols à venir.

Le courrier pour l'Europe est pour l'instant suspendu, et cela attriste Robineau, car il comprend que ce sera la fin des courriers de nuit en même temps que la fin de Fabien. Il erre dans les bureaux, et se fait regarder irrespectueusement par un subordonné après avoir feuilleté un des dossiers de celui-ci. Il veut consoler Rivière, mais le chef du réseau le regarde lui aussi ironiquement comme un homme qui ne pourra jamais saisir la profondeur du drame en train de se jouer, et restera toute sa vie, à cause de sa bêtise, à la surface des choses.

Finalement Rivière décide de tenter le tout pour le tout et de lancer le courrier d'Europe. L’arrivée du courrier d'Asuncion le réconforte.

Le pilote du courrier d'Europe décolle. Il rit en imaginant que Rivière pensait qu'il avait peur. Rivière, en le voyant partir, éprouve un sentiment écrasant de victoire lourdement payée, et retourne au travail.

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