Lecture analytique, Rimbaud
Par Matt • 1 Juin 2018 • 1 525 Mots (7 Pages) • 576 Vues
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Vers 7 : rejet du mot « dort » : place forte dans le vers.
Des effets de rupture du vers apparaissent de plus en plus qui rompt avec l'harmonie initiale. On cite également la périphrase « il fait un somme », et on relève l’osmose entre le soldat et la lumière « il dort dans le soleil »
- L’effet de chute
Le dernier vert, décasyllabe, ne respectent pas également la forme du sonner mais le produit bien sûr sur le lecteur à chaque une surprise totale, induisant une relecture du poème. Par un effet de chiasme le mot « trou de verdure », « trou rouge », et repris mais pas au sens de cocon. L’évoque maintenant la réalité d’un corps mort, abandonné. Par le procédé de l’analogie, on associe l’enfant au soldat. Les couleurs tendre ont disparu de même que les altérations en , elles sont remplacés par des allitérations en peut-être évocatrice du roulement de tambour de la guerre, en tout cas de la dureté de cette nouvelle vision. Par analogie, le lecteur comprend que ce repos est éternel. Le terme « sommeil » est un euphémisme pour désigner la du réalité rendu encore plus brutale par l’effet de chute, antithèse dramatique et par l’effet de rupture après l’adjectif « tranquille » (rejet). Le lecteur est donc confronté à une réalité « la mort » qui le dépasse. Le jeu sur les apparences « sommeil », « repos »incite à une relecture.
- Des indices tragiques
Vers 1 : « Trou » : évocation de la mort
Vers 7: « bouche forte » : manque de respiration
Vers 8 : Pâleur du soldat
Chaudement # froid : antithèse
« La main sur sa poitrine » : siège des sentiments et de la vie
On se rend alors que perles tout au long du poème des éléments morbides inquiétants savamment mêlé à l’harmonie. La force des images « main sur la poitrine », la négation des sens (vers 12) rend d’autant plus pathétique la mort du soldat. L’éloge de la vie insiste sur ce qu’il a perdu et sur ce dont il est privé (bien-être, fraîcheur). Ainsi, c’est bien en installant le lecteur dans un cadre rassurant, presque idéal car marquée par les nombreuses correspondances du décor, les couleurs, la lumière, les sens que le poète crée le choc final pourtant implicitement annoncé. Le caractère plus engagé du poème prend alors tout son sens.
- La dénonciation de la guerre
- Un tableau évoquant
Rimbaud comme dans son poème le Mal prononce aucun réquisitoire (discours contre quelque chose ou quelqu’un) ou plainte contre l’injustice et la guerre : il adresse simplement des contas sous la forme d’un tableau esthétique. Pour cela, on remarque la présence de tournure représentative « où », « qui » qui pose de manière rassurante la cadre afin de mieux préparé le choc final. De même, les actions prêter au soldat « il dort », « un somme », « il étendu », le vocabulaire est simple afin de dénoncer aussi la banalité de cette scène pourtant extrêmement violente . La mort, par analogie, est présente également banale ce qui renforce le pathétique.
- La mort contre nature
Le message de Rimbaud est apparent dans ses jeux d'exposition, ses antithèse : la mort est un scandale, elle est contre nature et rompt l’harmonie du monde naturel et protecteur, rassurant vivifiant qui est une allégorie de la vie. Par le soin donné aux champs lexicaux des sensations, de la vue, de l’odorat, de la mort choque le lecteur.
- L’effacement du poète
Le poète disparait donc derrière les faits afin de donner toute sa force à cette argumentation indirecte. Il intervient qu'à travers son apostrophe directe à la nature. Son engagement est pourtant perceptible dans de nombreux détails « jeunes » comme l'extrême jeunesse du soldat associer un enfant et à travers toutes les images à connotation mortifère : bain de sang…
Arthur Rimbaud, jeune poète, prouve encore une fois sa capacité a suggéré grâce a la force des images, des analogies, des connotations sonore, des effets rythmique, briser un monde sensorielle, vivant, très riche au-delà des apparences mais rompu par l’horreur de la guerre dans le caractère absurde et injuste s’impose alors comme une évidence pour le lecteur pris au piège dans cette lecture plurielle. Ce poème peut évoquer le poème Correspondance de Charles Baudelaire dans Les fleurs du mal dans lequel le poète invente un monde sensible, idéal, grâce aux jeux de synesthésie.
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