Jacques Prévert, Paroles, 1946

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Depuis toujours, Prévert prend le parti des pauvres, les ouvriers (« La Grasse matinée » faisant le portrait d’un homme qui a faim), qu’il valorise et défend de la richesse de bourgeois (« Le discours sur la paix », « La batteuse » …). Egalement il fait référence aux événements de son époque (guerre d’Ethiopie dans « Lanterne magique de Picasso » et « La crosse en l’air ») et met en cause les valeurs de la famille à travers « Familiale » et « La pêche à la baleine », de la patrie avec « L’Epopée » et « Histoire du cheval », et du travail des ouvriers qu’il présente comme une exploitation avec « Le temps perdu », « Le paysage changeur », « Tentative de description d’un dîner de têtes à Paris-France », et surtout « L’effort humain ».

Le thème de la liberté est abordé dans les textes liés à l’école (« Le cancre », « Page d’écriture », « La méningerie ») faisant l’éloge de la pensée libre, ainsi que dans les poèmes liés à la nature : les oiseaux (« Pour faire le portrait d’un oiseau », « Salut à l’oiseau » …).

De plus, l’auteur parle beaucoup d’amour dans ses œuvres, thème central chez Prévert, notamment dans « Alicante » évoquant son amante, « Pour toi mon amour » et « Le miroir brisé » mettant en scène une de ses ruptures. Pour lui, l’amour, l’enfance et l’oiseau évoqués dans ce recueil sont les plus belles choses qui existent dans ce monde, en opposition à toutes les atrocités qu’il a subi dans sa vie et surtout pendant la guerre.

Plus légèrement, Prévert évoque la vie quotidienne, la société de son temps et les lieux de Paris qu’il fréquente (« Tentative de description d’un dîner de têtes à Paris-France », « Rue de Seine », « La rue de Buci maintenant », « La place du Carrousel » …) : son univers est traité dans le recueil.

Le dernier thème traité est celui de l’art et de la création avec des inspirations liées à des grands peintres comme Vincent Van Gogh (« Complainte de Vincent ») et Pablo Picasso (« Promenade de Picasso », « Lanterne magique de Picasso »).

Evaluation : En conclusion, le recueil Paroles, composé de poèmes de forme et longueur variées, connaît un très grand succès autant de sa force des mots et de leurs différentes interprétations, que par sa diversité thématique. Ses textes, sous leur apparence simple avec un vocabulaire compréhensible par tous, relèvent d’un intense travail de construction et de précision et abondent de références culturelles (art…). De plus, accessible par toute intelligence, ce recueil touche toutes les générations qui se retrouvent dans ses textes, pour la plupart encore actuels et universels. Paroles, paru en 1946, est aujourd’hui très célèbre dans la littérature française, comme de nombreuses autres œuvres de Prévert, et est énormément étudié dans l’enseignement français.