Idee disseration romain gary
Par Plum05 • 8 Novembre 2017 • 808 Mots (4 Pages) • 605 Vues
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ayant subi la rafle du Vel’ d’Hiv. Elle n’est plus une ancienne prostituée. Elle est une vieille femme rattrapée par la sénilité. Les absences se font plus envahissantes. Pareilles à d’infranchissables falaises, elles rompent le flux rassurant du quotidien et voilent de zones d’ombre ses souvenirs.
Romain Gary sous le pseudonyme d’Emile Ajar livre ici un écrit poignant et profondément ancré dans le réel. Si la fin de ce roman est sans appel, la force qui émane des liens unissant Madame Rosa et cet enfant dote cette oeuvre d’un caractère profondément humain . Momo, narrateur à la fois facétieux et lucide , grandit au fil des pages et livre ses pensées avec toute la candeur de l’enfance. Privé de ses racines dès sa naissance, l’herbe folle qu’il était croît et se transforme en jeune arbre au contact de cette femme et des habitants du quartier; une foule loufoque et colorée devenue sa famille de fortune. Les réflexions d’adulte entrecoupées d’expressions maladroites se mêlent habilement dans son discours bigarré. Ces mots sont un joyeux foutoir à l’image de l’appartement de Madame Rosa converti en havre singulier. Au-delà de l’adversité, de la misère, de la maladie et des coups durs de la vie, la gaieté et la solidarité émanant de cet immeuble de Belleville et de ses occupants colorent ce roman de notes tendres et jubilatoires. La sincérité s’exprime sans fards à travers le portrait d’une femme qui n’attend plus que la mort et celui d’ un enfant forcé de devenir adulte avant l’âge. Tous deux savent que le temps de la séparation est venu. Chacun accompagne l’autre sans fausse pudeur ni atermoiements. Chacun prend la mesure de ce qui est en train de se produire. Chacun regarde défiler La vie devant soi. Une vie qui s’échappe de ces pages, débordante, irrévérencieuse, cruelle ou tranquille dans le regard humide d’un enfant ou les yeux presque éteints d’une femme.
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