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Dossier Un amour de Swann

Par   •  25 Novembre 2018  •  4 029 Mots (17 Pages)  •  1 101 Vues

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L’ART : C’est un thème capital d’un amour de Swann et de toute l’œuvre. Charles Swann est un passionné d’art. Il prépare une étude sur le peintre Vermeer, dont il a notamment à commenter plusieurs œuvres. Il se passionne pour les tableaux des grands maîtres. On en a une preuve dans la manière dont l’art imprègne sa vie et sert de catalyseur à ses sentiments : c’est parce que Odette de Crécy lui rappelle Zéphora de Botticelli dans le tableau « Les filles de Jethro », qu’il tombe amoureux d’elle. C’est en effet cette ressemblance entre Odette et une œuvre d’art qui va véritablement le pousser à s’attacher à la jeune femme. On peut comparer l’amour de Swann pour l’art à celui de Proust lui-même puisque Marcel Proust était grand amateur de peinture et de musique. Ce sont d’ailleurs les tableaux qui l’ont marqué qui sont présentés dans le roman.

L’amour de Swann est aussi associé à une œuvre musicale : La sonate de Vinteuil. Une petite phrase musicale de la sonate plaît tout particulièrement à Swann. Comme il l’entend régulièrement chez les Verdurin, il l’associe à Odette et à son amour pour elle. Elle provoque alors en Swann une réaction de plaisir sensuel et émotionnel inattendu. Ce plaisir est tout d’abord difficile à appréhender et à analyser pour lui. Il prend conscience cependant que la sonate de Vinteuil lui « a ouvert plus largement l'âme ». La petite phrase est tellement importante pour les deux protagonistes qu’elle devient « l’air national » de leur amour. À la fin du livre, Swann entend encore la sonate. Il assiste alors à la soirée de Madame de Saint-Euverte. Swann est troublé par des sentiments complexes : il lui semble ressentir ce que Vinteuil a sans doute éprouvé lui-même, une souffrance comparable à la sienne. Il revoit son amour pour Odette, les moments de bonheur mais aussi sa jalousie, la souffrance et l’impuissance à atteindre réellement l’être aimé.

La SOCIÉTÉ : Il y a notamment deux classes sociales sont principalement représentées dans le roman : la bourgeoisie et l’aristocratie. Swann est le lien entre ces deux milieux puisqu’il les côtoient l’un et l’autre. Ayant l’habitude d’aller à des réceptions mondaines et de fréquenter les personnages les plus prestigieux, Swann change de milieu pour pouvoir passer du temps avec Odette. Il décide de fréquenter le salon bourgeois des Verdurin. Il semble d’ailleurs au début, extrêmement satisfait de ce salon qu’il décrit comme le lieu le plus agréable qu’il ait jamais fréquenté. Cette métamorphose du salon Verdurin, si vulgaire et médiocre est évidemment un effet de l’amour de Swann pour Odette. Mais le fait que Swann continue d’aller dans le monde devient problématique lorsque Mme Verdurin l’apprend. Elle en est furieuse et se montre de moins en moins aimable à son égard. Lorsque Forcheville dit ouvertement que Swann côtoie les grands de ce monde, il irrite profondément Mme Verdurin qui dissimule envie et jalousie sous un apparent mépris. Les heures de Swann au sein « du petit noyau » sont désormais comptées d’autant plus que Mme Verdurin apprécie fortement Forcheville. C’est donc cette différence de milieu social qui cause le bannissement de Swann hors de la petite communauté. À la fin du roman, à la soirée de Madame de Sainte-Euverte, Swann retrouve l’aristocratie. Il revoit de vieilles connaissances qui ne comprennent pas sa passion pour une petite bourgeoise : une femme comme Odette est tout à fait indigne de Swann, qui passe pour quelqu’un de particulièrement élégant et raffiné aux yeux des aristocrates. Ces milieux que Proust a lui-même côtoyés représentent donc un thème important qui permet d’expliquer les relations entre certains personnages et occupe une place de choix dans le roman.

LE TEMPS : Bien que le Temps soit un thème phare du roman À la recherche du temps perdu, le récit comporte toutefois peu d’indications d’ordre chronologique. On peut néanmoins situer Un amour de Swann dans les années 1880. C’est avant tout le temps perdu qui est abordé. Swann gaspille son temps dans la vie mondaine, les salons et même en amour : il consacre toute une partie de sa vie à une femme qui le fait souffrir et pour laquelle il manque de mourir. Il s’en rend d’ailleurs lui-même compte à la toute fin du livre : « Dire que j’ai gâché des années de ma vie, que j’ai voulu mourir, que j’ai eu mon plus grand amour, pour une femme qui ne me plaisait pas, qui n’était pas mon genre ! » (Édition : le livre de Poche, page 260). Il se rend compte à la fin du roman du temps perdu, un temps qui s’écoule et qui est source de malheur. Proust joue avec le temps. Il allonge des détails de la vie de Swann à travers sa prose. Proust écrit de longs développements sur un détail qui pourrait paraître futile au premier abord. À l’inverse, de longues périodes de temps sont réduites à quelques lignes, comme la croisière d’Odette qui a duré une année. Le temps perdu est donc symbolisé par la prose particulière de Proust : ce sont les effets du temps qui semblent le plus important et non le temps en lui-même. Le temps de la solitude et de la jalousie sont pesants. Swann subit le temps. C’est un temps répétitif, rythmé par les obsessions du personnage. Proust emploie notamment l’imparfait, qui accentue cette idée de durée, de longueur, à l’inverse du passé simple.

Personnages

Swann : De son vrai nom Charles Swann, il est le personnage principal du roman éponyme. Il est proche de la famille du narrateur puisque c’est un ami du grand-père. Swann est un grand bourgeois, très riche, et au début du roman, il apparaît comme un amateur de femmes de toutes les conditions. C’est en quelque sorte un dandy frivole. Dans le livre, Swann est présenté comme un homme d’un grand charme. Il est juif, ce qui a son importance pour l’époque. Il est admis dans les milieux les plus chics et les plus fermés, dans des salons aristocratiques du faubourg Saint-Germain dont il est souvent l’invité. C’est un amateur d’art, qui ne cesse de comparer la vie à l’art dans bien des domaines, comme nous le verrons par la suite. D’ailleurs, au cours du roman, Charles Swann étudie les tableaux des plus grands artistes comme le prouve son travail sur Vermeer. Son amour pour Odette de Crécy le bouleverse et le transforme. Il parcourt les méandres douloureux de l’amour qu’il éprouve pour cette demi-mondaine. Il est habité par une jalousie maladive et perfide, et se referme sur lui-même, fuyant les salons qu’il aimait tant jadis.

ODETTE de Crécy est une femme du demi-monde, une « cocotte » qui se fait entretenir par des hommes

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