Biographie d'Alain René Lesage

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Crispin sous une fausse identité, arrivant presque à déloger son maître en amour. Le valet remplacera d’ailleurs son maître dans la prochaine comédie, Turcaret en 1709, une pièce dont le succès avait été compromis par les réactions critiques du public qui avait préalablement jugé que sa satire était trop exagérée. Cette œuvre reste malgré tout un chef d’œuvres. Suite à la désillusion que fut cette œuvre, Lesage rompit avec le genre de la Comédie-Française et travailla pour le théâtre de la foire, en composant ou en collaborant dans des dizaines de scripts pour les différentes distractions, allant des arlequinades dans les spectacles muets aux opéras comiques. Avec son collègue d’Orneval, Lesage publia dix volumes du Théâtre de la foire ou l’Opéra-comique, de 1721 à 1737. Lesage était un écrivain de son temps et pour son temps, un véritable artisan des Lettres et un partisan des Modernes dans la Querelle. Il a écrit pour un public très large, et Gil Blas en particulier est très apprécié par les lecteurs depuis deux siècles. Les critiques ont parfois été sévères à l’encontre de Lesage, le considérant comme trop dispersé dans ses récits. Malgré cela, il a su être apprécié et respecté en tant que grand auteur qui ne faisait que montrer l’absurdité des réalités mondaines. L’auteur reste donc un témoin fascinant de son époque. L’écriture de Lesage est intelligente et au goût du jour, il a le don pour la scène et un sens pointu pour révéler les masques et les simulacres d’une société corrompue. Son œuvre donne un fort sentiment de vie dans un monde qui n’est pas des plus idéalisés. Lesage prit sa retraite qu’à partir de 1740, à plus de 70 ans. Il partit alors avec sa femme pour vivre avec leur deuxième fils qui était devenu prêtre à Boulogne-Sur-Mer. C’est là que Lesage passa le restant de sa vie avant de s’éteindre à l’âge de 79 ans, en laissant derrière lui un certain nombre d’histoires mouvementées, toutes plus extravagantes les unes que les autres. Œuvres principales de Lesage : Parmi ses pièces de théâtre : Crispin rival de son maître, 1707. Les Étrennes, 1708. Turcaret, 1709. (Une nouvelle version des Étrennes.) Arlequin baron allemand, 1712. (Suivi d’environ 15 autres pièces sur Arlequin.) La Foire de Guibray, 1714. Le Monde renversé, 1718. Les Pèlerins de la Mecque, 1726. Les Amants jaloux, 1735. Romans : Le Diable boiteux, 1707. Gil Blas, Livres I-VI, 1715. Histoire de Gil Blas de Santillane, Livres VII-IX, 1724. Histoire de Gil Blas de Santillane, Livres X-XII, 1735. Histoire de Gil Blas de Santillane, 1747. Les Aventures de Monsieur Robert Chevalier, dit de Beauchêne, capitaine de flibustiers dans la Nouvelle-France, 1732.

Le Bachelier de Salamanque, 1736. Traductions et adaptations : Le Traître puni, 1700. Don Félix de Mendoce, 1700. Point d’honneur, 1702 (version française.) Les Nouvelles aventures de l’admirable Don Quichotte, (Deuxième livre,) 1704. Orlando innamorato, 1721. Guzman d’Alfarache, 1732. (Version française.)