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"Le monde comme il va", Voltaire

Par   •  19 Août 2018  •  1 568 Mots (7 Pages)  •  938 Vues

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des traits d’esprit », « L’un d’eux le pria tout bas d’exterminer un auteur qui ne l’avait pas assez loué il y avait cinq ans », dénonciation de l’hypocrisie qui peut rappeler celle de Molière dans Le misanthrope. E nfin à travers les magistrats qui doivent payer pour juger et les soldats pour diriger une armée, Voltaire dénonce un système où seule la richesse fait la réussite. Mais comme à chaque critique émise, Babouc se ravisera finalement, séduit par le discours de tel ou tel, partagé à chaque chapitre entre l’envie de détruire ou de conserver Persépolis.

Tout au long de l’ouvrage on constate également une critique virulente de la guerre et de la religion. La guerre tout comme dans Candide est réduite à un non-sens. D’abord par l’ignorance même des soldats et de leurs supérieurs de la raison des combats et conflits qui sévissent pourtant depuis vingt ans : « Si vous voulez savoir pourquoi on se bat, parlez à mon capitaine. » « Il fit bientôt connaissance avec le capitaine, et il lui demanda le sujet de la guerre. « Comment voulez-vous que je le sache ? Dit le capitaine, et que m’importe ce beau sujet ? ». La raison de cette guerre est d’ailleurs complétement absurde : « une querelle entre un eunuque d’une femme du grand roi de Perse et un commis d’un bureau du grand roi des indes. » de même que dans Candide (« Les canons renversèrent d’abord à peu près six mille hommes de chaque côté ; ensuite la mousqueterie ôta du meilleur des mondes environ neuf à dix mille coquins qui en infectaient la surface. La baïonnette fut aussi la raison suffisante de la mort de quelques milliers d’hommes ») la bataille semble ici être une pareille boucherie : « des officiers tués par leur propre camp », « des soldats qui achevaient d’égorger leurs camarades », c’est donc bien une dimension argumentative indirecte, dénonçant la barbarie de la guerre, qui ressort de ce passage.

Le conte présente plus tard une attaque de la religion à travers notamment le discours du mage décrit comme ennuyeux, redondant et inutile : « Il divisa en plusieurs parties ce qui n’avait nul besoin d’être divisé », "il prouva méthodiquement tout ce qui était clair", "il enseigna tout ce qu’on savait". En parallèle de cette critique, Voltaire fait l’éloge du théâtre. Ce dernier aurait le même but que le sermon (encore une attaque du clergé : le théâtre, alors méprisé, mis au même niveau que la religion) mais aurait auprès de l’assistance une efficacité bien supérieure. Lors du sermon le public « se réveilla et crut avoir assisté à une instruction », lors de la pièce « on écoutait dans un profond silence », on constate également une différence de public, le mage est écouté par « une troupe », les acteurs par « les plus belles citoyennes de Persépolis » et « les plus considérables satrapes ». On retrouve donc bien ici la pensée de Voltaire, son amour pour le théâtre et son dégout du clergé.

CONCLUSION

Voltaire masque évidemment Paris, sa sociologie et sa politique derrière la ville lointaine de Persépolis : La guerre qui divise Perses et indiens, représente les guerres de la fin du règne de Louis XIV, le mage un prêtre et le Grand-Lama le pape. Voltaire se considérait peut-être également comme l’un des « véritables sages [qui] vivent entre eux, retirés et tranquilles ». Ainsi Ce conte à la fois merveilleux et oriental, recouvre des vérités et des leçons reflétant la philosophie de l’auteur et des lumières, faisant de lui un conte philosophique. Le monde comme il va pourrait donc être comparé sur sa forme comme sur son fond aux lettres persanes qui critiquent la capitale tout en usant du procédé de l’œil neuf avec les personnages d’Usbek et Rica.

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