Violence au théâtre
Par Raze • 21 Novembre 2018 • 860 Mots (4 Pages) • 505 Vues
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gradation semble nécessairement la violence physique (meurtre de Camille par Horace). Au niveau des spectateurs. Que la violence soit physique, verbale, sexuelle ou psychologique, en la mettant en scène, le dramaturge cherche à toucher le public : par les affects, il entend le faire réfléchir sur la violence qui l’entoure. Ex. : dénonciation de la violence familiale dans Avec le couteau le pain de Carole Thibaut et réflexion sur ce qu’il advient de l’être qui a subi de telles violences.
Transition : Ainsi, la violence trouve ses motivations dans les objectifs que se donne le dramaturge au niveau de la pièce comme de la salle. Cependant, pour certains la violence théâtrale a un but plus profond encore, lié à la vie même. Thèse d’Artaud sur le théâtre de la cruauté (Le Théâtre et son double) : la souffrance ressentie par le comédien lui permet de créer un aspect sacré, métaphysique et de renouer avec notre vie profonde puisque étymologiquement cruor c’est le sang qui peut être versé, mais aussi qui est source de vie. Ex. : le théâtre de Sarah Kane (abandon du langage réaliste, importance de la mise en scène et ritualisation de la violence), Anéantis ou Purifiés. Les œuvres littéraires fictionnelles qui semblent nous détourner du monde tel qu’il est et nous conforter dans nos illusions sont en réalité de bons moyens d’obliger le lecteur à ouvrir les yeux.
La violence au théâtre fascine certes les spectateurs, mais les dramaturges qui représentent ou évoquent des actes violents ont d’autres objectifs qui touchent le niveau de la création littéraire et celui de l’économie d’ensemble de la pièce ou de la réception. Certains vont plus loin en considérant que le théâtre est par essence violent et cruel.
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