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Torture de Voltaire

Par   •  25 Octobre 2018  •  2 546 Mots (11 Pages)  •  473 Vues

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2ème Récit :

l.17 à 24, celui du procès chevalier de La Barre. Même procédé d’énumération et de renchérissement. C’est un fait réel, celle de la condamnation à mort par la torture, de cet homme accusé d’impiété par les catholiques. C’est une seule phrase, interminable qui traduit le caractère impensable de la peine prononcée, de l.17 à 24. l.21 « non seulement (…) mais encore » qui traduit le renchérissement et la progression dans l’acharnement à la cruauté. Absurdité de la cruauté car impossible : on lui coupe la langue avant de lui demander d’avouer les faits et le nombre de chansons. Anaphore de « qu’on » pour encore une fois insister. Ironie de Voltaire l.19 « et même d’avoir passé devant une procession de capucins ». Il surenchéri sur une faute mineure et insignifiante, celle d’avoir chantée. Tout cela prouve l’incrédulité de Voltaire face à tant d’absurdité. Chute de la phrase brève : c’est ce qu’on appelle une clausule « le chapeau sur la tête » (l.24), brièveté de cette clausule qui met en évidence l’insignifiance des faits par rapport aux châtiments qu’il reçoit. Rythme : phrase très longue qui met en évidence l’ampleur de l’accusation et ce que l’on appelle l’inanité (inutilité, le vide) de la faute. Ce chapeau s’oppose au capuchon que porte les capucins : religieux de l’ordre de Saint François, nom donné à cause du choix de la capuche différente des autres ordres, il s’agit du bas de la hiérarchie ecclésiastique (bas clergé pauvre). Cet ordre s’oppose à ce chevalier qui est noble « Chevalier DE la Barre » qui est un « petit fils d’un lieutenant général des armées » (l.17) : ancêtre militaire : connotation rigueur, discipline, courage reçu dans l’éducation. Ce chevalier possède de l’esprit, élément le plus important au XVIIIème qui est symbole de finesse, intelligence, raffinement. Mise en valeur du fait que cette victime est d’autant plus exemplaire des méfaits du fanatisme qu’elle a tout pour séduire. Pour montrer qu’il avait toutes les chances de réussir : « d’une grande espérance ». Quelle est sa faute à cet homme qui a de l’esprit issu de bonne famille ? : L’étourderie. L’étourderie est un mot chargé de connotation juvénile. Cette étourderie ne fait pas le poids face à la machine judiciaire qui a été lancée. Habilité de Voltaire « il fut convaincu d’avoir chanté » choix du mode massif, ce n’est pas lui qui agit, il n’est pas actif du verbe, il subit. Il a été tellement torturé que sous son effet il a fini par avouer et être convaincu.

PHRASE DE TRANSITION :

Deux micro-récits, deux tableaux expressifs par la cruauté de la torture, renforcés par l’innocence de l’accusé.

Toute fois si Voltaire décrit sans concession la barbarie des actes de torture, son évocation se déploie non sur le mode pathétique de l’appel à la pitié mais sur le mode ironique de la dénonciation de l’absurde

- L’ironie de Voltaire

- La dénonciation de l’absurde

- Voltaire feint de prendre à son compte la vision qui est celle du bourreau ou du fanatique pour mieux la dénoncer.

- Deux fois dans le texte la torture qui est désignée par le terme de « plaisir », donc antiphrase : Pour dénoncer l’injustice de l’institution mais aussi la cruauté sadique de l’individu devenu bourreau L5 « il se donne le plaisir de l’appliquer à la grande et à la petite torture »

C’est donc le reflet d’un cruauté individuelle : la torture est banalisée, c’est pour ça qu’il utilise des indéfinis « un conseiller », « un homme »: cette victime est dissoute dans cette catégorie des hommes à torturer et puis les bourreaux sont déculpabilisés, on ne les nomme pas mais Voltaire utilise un « on » impersonnel « on lui amène » L3, « on recommence » L6-7, ces termes sont des termes opposés qui se côtoient et de l’autre on a « torture » et « mort », et comme dit très bien la comédies des plaideurs : on ne fiât plus la différence entre la réalité et la fiction

- Cette torture est dépersonnalisée grâce à l’euphémisme « ces expériences » L.9, l’homme est réduit à l’état de cobaye.

- La banalisation du mal

- Elle se manifeste dans l’apparente respectabilité du grave magistrat qui rentre chez lui en robe : aucune culpabilité : cela devient banal, il ne fait plus la différence entre la vie privée et publique, il garde sa tenue de bourreau.

- IRONIE DE VOLTAIRE lorsqu’il écrit (contraste) « faire ses expériences sur son prochain », « expériences » est un mot à connotation de pseudo-scientifique et « prochain » à connotation religieuse.

Ils les opposent, juxtapositions de deux termes totalement incompatibles.

- Mais aussi il utilise un discours direct, à travers la femme du magistrat « mon petit cœur » et « n'avez-vous fait donner aujourd'hui la question à personne ? » : déréalisation du mal, curiosité malsaine, elle prolonge la cruauté, coté malsain de cette femme tend à désindividualiser ou déréaliser le mal, et se propage.

- La barbarie des magistrats qui contraste avec l’image de la France qui est celle des pays étrangers

- Il dénonce les idées reçues qui entourent la nation française

Longue phrase cadencée : « les nations étrangères … » rythmée par l’anaphase de « par » et la ponctuation

- Divers domaines de la littérature sont évoqués « les spectacles » « le roman » « le théâtre » « l’opéra »

- Champ lexical du raffinement, de la beauté

- Éloge des chants de l’opéra qui font échos aux chansons impies du chevalier

- Il veut mettre en évidence que ce qui est apprécié dans le domaine de l’art par les nations étrangères est condamné par le fanatisme religieux

- Pour finir deux longs paragraphes dans lesquels Voltaire énonce sa condamnation de l’intolérance française : il dénonce de façon virulente/violente une sorte d’arriération de la nation. L.25 à 37

- On voit qu’il s’immisce à travers une intervention directe L14 : « je ne sais pourquoi » : pour rendre son texte encore plus vivant, il

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