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Marivaux, Le Jeu de l'amour et du hasard, acte I, scène 8

Par   •  15 Octobre 2018  •  1 316 Mots (6 Pages)  •  678 Vues

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de la conception sociale du mariage surtout si on y ajoute d’abord le vocabulaire spécifique « beau père et femme » puis l’anaphore « pour épouser, pour être marié » qui réduit le mariage a un pure acte technique dénoué de sentiments. Enfin Arlequin ne semble justifier sa présence que part le fait que son mariage est aussi et surtout destiné à vérifier des signes extérieurs de richesse « soubrette de l’hôtel ». Alors Arlequin veut trop bien jouer son rôle, de ce fait, bien au delà d’une situation simplement comique, il est celui qui notamment précise les relations entretenue entre les personnages.

Cette scène comporte trois des quatre personnages qui sont masqués et qui ont du donc troquer leur identité. C’est pour cette raison que les relations entre les personnages ont évolué. D’abord Arlequin entretient avec Dorante/Bourguignon des rapports inversés. Le tutoiement utilisé par celui-ci « te voila Bourguignon », marque bien ce changement de statut. Il y a une certaine impertinence qui révèle le plaisir du valet à être dans la peau d’un noble. Cette idée se confirme d’ailleurs dans la périphrase « Mon valet et que dites vous la de mon valet » dans laquelle l’adjectif possessif évoque la possession appréciée d’Arlequin à avoir un sub alterne. De son coté, Dorante qui se voit humilié « mon porte manteau et toi » (attelage) éprouve une certaine colère a l’égard d’Arlequin traduite par l’emploi de l’impératif « attendez donc que cela soit fait » ou alors le mot « Monsieur » en fin de réplique « il n’est pas possible qu’on eu reçu mal, monsieur ». Dorante semble agacé par le rôle de séducteur que s’attribue son valet. Un séducteur a la limite de la grivoiserie « entretenez vous dans ce sentiment la ». Du coup avec ce comportement excessif, Arlequin génère des inquiétudes sur le mariage. Cette idée se retrouve dans les propos de Dorante « le mariage n’est pas fait » et dans le mot de liaison consécutif « donc ». Le sentiment se retrouve également dans les propos de Sylvia « que le sort est bizarre ». Cette scène permet également de se rendre compte que Sylvia et Dorante entretiennent une certaine complicité. D’abord il s’agit d’une complicité sociale, avec la réplique de Dorante « Elle a raison, Monsieur, le mariage n’est pas fait» qui répond a celle de Sylvia «vous voulez dire Orgon et sa fille sans doute Monsieur ! ». L’apostrophe Monsieur mit en emphase traduit le malaise dans une syntaxe bien construite comme le suggère l’imparfait du subjonctif « reçût » ou le mobilisateur « sans doute ». Sylvia et Dorante semblent également se soutenir contre Arlequin. La phrase « elle a raison » prononcé par Dorante vient conforter Sylvia sur le mariage. D’ailleurs d’un point de vue syntaxique, les deux personnages utilisent une phrase négative « c’est qu’il ne l’ai pas encore » et « le mariage n’est pas fait ». C’est le signe d’une certaine compréhension mutuelle ; dans cette scène aussi Dorante et Sylvia partagent un même rang social, c’est une position de sub alterne ; Dorante est aussi appelé Bourguignon ou « mon valet » tandis que Sylvia est qualifiée de « soubrette ». On se rend compte alors que la complicité de ces deux personnages va bien au delà des apparences et qu’à travers un certain nombre de non dits, le spectateur perçoit le malaise qui anime Dorante et Sylvia. Le spectateur se rend compte que c’est le jeu naïf d’Arlequin (tradition ancienne) qui permet de décanter les relations entre les personnages importants de la pièce.

Ainsi cette scène est comique car elle repose sur différents comiques comme celui de situation, de geste, de caractère et verbal, de plus le costume permet de les renforcer ce qui permet de faire le public. Nous pouvons alors nous intéresser à la fonction du costume dans la dramaturgie romantique comme dans Hernani de Victor

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